《Je te soigne à en mourir 》
Des médecins
Qu'on tue
Par le feu
Par l'absence
De la moindre graine d'eau de farine
L'herbe bouillie dans la boue
Menu du soir du matin et du midi
Où en est on?
Quand la vie meurt d'être affamée
Corps médical
On supprime le corps
Et le médical
On tétanise sans anesthésie
《Guerre chirurgicale》porte finalement bien son titre
Murs arrachés lambeaux déchirés de chair de cheveux de sang coagulé
Pour qu'ils ne soignent plus
Draps blancs maculés
Tabliers de bouchers
À l'envers
Transformer des morts en vivants
Ressusciter
Mais le ciel ne s'éclaircit pas
Toujours trop lourd
Il tombe sourdement
Par-derrière le grand mur
Les corps s'écrasent
Bouillie vermeille
Et complices
Les yeux qui regardent
Impassibles heureux ou fronçant leurs sourcils broussailleux huileux et repus
Le surplus gluant des viscères débordantes la chair est trop grasse
Et soldats de papiers ils envoient la mitraille
Acérée
Tranchante
Pour humilier
Toute verticalité
Ils ferment leurs yeux plissés
Aveuglés
À s'en arracher les paupières