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Billet de blog 2 septembre 2014

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La chorale gazouille

Règle numéro un, assurer le secrétariat de mes sensations, qu’il s’agisse de littérature, la lecture en ce moment de L’immeuble Yacoubian m’emporte vers les rues du Caire avec des personnages enlisés dans l’impossibilité de s’émanciper, histoires tendres et rudes à la fois, ou qu’il s’agisse de mon équipe, hep !, deux journées de Liga, deux victoires.

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Règle numéro un, assurer le secrétariat de mes sensations, qu’il s’agisse de littérature, la lecture en ce moment de L’immeuble Yacoubian m’emporte vers les rues du Caire avec des personnages enlisés dans l’impossibilité de s’émanciper, histoires tendres et rudes à la fois, ou qu’il s’agisse de mon équipe, hep !, deux journées de Liga, deux victoires. La chorale gazouille, mais attendre et voir comme d’habitude quand on prend la mentalité du cru. Elle trinque plutôt au moteur grippé du Real (de Madrid, précision indispensable aux amis abonnés qui tiennent le jeu du ballon rond pour quantité aberrante mais se trouvent tenus à ces lignes par la fidélité.)

Le club de la Meseta passera probablement sans tarder de la nausée à la reconquête, tout va très vite, mais la crise est servie après sa défaite mortifiante de dimanche dernier dans le stade de la Real Sociedad, rue Anoeta Pasalekua à Saint Sébastien, où j’eus le plaisir de me rendre le 13 août 1993 pour son inauguration.

Le milieu du terrain est le point principal d’équilibre et d’inflexion, l’espace stratégique. La logique du football moderne affecte à cette zone un chien de garde malin, dur et inventif (nous avons au Barça Sergio Busquets, le PSG possède Thiago Motta). Le Real possédait cette perle rare en la personne de Xabi Alonso, gladiateur à mâchoires, carrément vipérin, pourvoyeur inlassable, et voilà qu’il le vend au Bayern de Munich jeudi dernier.

Ce n’est pas tout de l’étrange conjoncture où s’est fourré le Real.   Ce jeu tire on le sait ses principales vertus d’hommes qui le prennent délicatement par les épaules et le guident là où il le veulent quand ils le veulent ; avec leurs fins coups de patte, ils apparaissent pour remplir les minutes vides. En voici un. Ángel Di Maria, Argentin au regard de poulpe, au menton rétréci, au sourire protocolaire, surnommé à Madrid El fideo (« Le vermicelle »), pourtant il n’est pas si échalas que ça, et plus tendrement « L’angelito » dans son pays, Ángel donc chaloupe à travers les lignes adverses comme un serveur avec son plateau dans la foule d’un bar, sauf qu’ici il faut regarder par terre, et là, mes seigneurs, l’imprévisible s’expose dans la nature même des mouvements admirables. Le Real vient de le vendre lui aussi, à Manchester United.

De quoi ces séparations d’avec un bûcheron ostensible, indispensable, et d’avec un lutin uni au talent pur, primordial,  sont-elles les signes ? Principalement, d’une forte inclination au caciquismo de Florentino Pérez, le président, président également d’ACS, une multinationale de travaux publics, et d’une affirmation pour le « tout s’achète et tout se vend » (656 millions d’euros investis sur le marché du football en cinq ans au 1er mai 2014, lis-je, je ne sais même plus si ça fait beaucoup à force d’entendre des chiffres astronomiques).

En bon « culé », surnom affecté à tous ceux qui ont le Barça fiché au coeur, j’éprouve une sorte d’obsession pour la maison d’en face. C’est dans notre ADN, et c’est un sujet de préoccupation indispensable pour tenir des saisons de dix mois. Des nouvelles de chez nous ? Y a du mieux, car Messi court. La saison dernière, il marchait. Dans dix ans, une biographie non autorisée nous apprendra que c’était à cause d’une rage de dents, à moins que ses ennuis fiscaux... Messi, Di Maria, les deux sont de Rosario. Comme le Che à qui l’on attribue plusieurs matches au poste de gardien de but parce que asthmatique.

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