Plutôt que de mettre en place une véritable politique du logement accessible aux ménages modestes, l’Etat fait un nouveau cadeau aux bailleurs privés et aux milieux immobiliers au lieu de financer des HLM à bas loyer alors que les loyers du secteur privé deviennent inaccessibles à une grande partie de la population. Les politiques anti pauvres particulièrement violentes menées par les gouvernements en Europe et en France : loi travail, loi RSA ont précipités encore plus de ménages dans une grande pauvreté avec des conséquences dramatiques pour une grande partie de la population malmenée, stigmatisée, abandonnée dans un désarroi total.
Selon Oxfam, les 25 % les plus modestes consacrent deux fois plus de leurs revenus aux dépenses de logement que les 25 % les plus aisés
Oxfam a calculé que trois niches fiscales relatives au secteur du logement ont coûté près de 11 milliards aux finances publiques en 12 ans, de quoi financer plus de 70 000 logements sociaux.
En vingt ans, les prix des biens immobiliers ont augmenté 4 fois plus vite que les revenus bruts des ménages.
Début 2021, les 10% des Français les plus riches en patrimoine concentraient 44% de tout le patrimoine immobilier français. 3,5% des ménages détiennent à eux seuls 50% des logements mis en location.
En 2024, 24 556 ménages ont été expulsés de leur logement avec le concours de la force publique, soit une hausse de 29 % en un an( Fondation pour le Logement). Mais en réalité deux à trois fois plus de ménages sont concernés dans la mesure où beaucoup quittent leur logement avant l’intervention des forces de l’ordre.
A cela, le décret décret du 3 novembre n°2025-1052 va provoquer une nouvelle explosion des expulsions manu-militari de locataires modestes : Jusqu’alors, les bailleurs pouvaient bénéficier d’une indemnisation versée par l’état, sur le budget du ministère de l’Intérieur, assez proche du montant du loyer non perçu pendant les délais préfectoraux.
Ils pourront désormais exiger de l’État le paiement de « la perte de loyers et des charges locatives récupérables, la perte de la valeur vénale du bien liée à une vente désavantageuse, les frais liés à l’impossibilité de vendre le bien, les frais de remise en état, les frais de commissaire de justice, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères » … Cette nouvelle situation va pousser automatiquement les préfets à ne plus repousser les expulsions. Selon les données disponibles, le ministère de l’Intérieur s’est attaché depuis les années 2000 à réduire ce poste de dépense. A partir de 2018, le ministère a imposé une enveloppe maximum à chaque préfecture.
Ce choix a contribué mécaniquement à la hausse d’année en année du nombre d’expulsions forcées, qui a atteint les 24 556 en 2024, contre 3505 en 1983.
En France : 2,8 millions de demandes de logements sociaux sont en attente. Pourtant, la part de logements très sociaux (PLAI) diminue, tandis que se développent les logements intermédiaires (LLI)logements sociaux à loyer cher. Selon un rapport de l’Autorité nationale de contrôle du logement social (Ancols) de 2020, près de 90 % des demandeurs de logement sont trop pauvres pour postuler à un logement intermédiaire.
L'offre de logements à loyer réellement modéré ainsi que l'arrêt des expulsions sans relogement doit être une des priorités des prochaines élections.