La fable de l’autonomie et de la qualité du diplôme.
« Jamais nous ne reviendrons sur l’autonomie des universités », clame François Fillon, et, ajoute-t-il, « il n’y aura pas de diplômes au rabais » pour qualifier l’issue du semestre en cours.
« Jamais nous ne reviendrons sur l’autonomie des universités », clame François Fillon, et, ajoute-t-il, « il n’y aura pas de diplômes au rabais » pour qualifier l’issue du semestre en cours. Si aucun acteur du monde universitaire ne doute de la détermination du gouvernement à s’obstiner dans la voie qui est la sienne malgré 15 semaines de conflit généralisé dans les universités, la deuxième affirmation laisse perplexe. Elle laisse perplexe à plus d’un titre. Perplexe car le gouvernement imagine qu’après avoir laissé pourrir la situation jusqu’au-delà des vacances de printemps, il est encore possible pour les étudiants de recevoir la formation qu’ils auraient reçu en situation normale. Perplexe parce qu’après avoir réaffirmé l’autonomie des universités, le gouvernement annonce avoir décidé quand elles organiseront leurs examens. Perplexe parce que soudainement le gouvernement s’inquiète du devenir à court terme des étudiants, notamment les plus défavorisés, tout en leur préparant à long terme une université à deux vitesses, avec des diplômes de qualité et des diplômes au rabais. Perplexe en somme parce qu’il y a une incompatibilité indécente entre l'autonomie que nous propose le gouvernement et qualité du diplôme.
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