C’est presque un sujet mis à l’écart dans le monde occidental, on l’a rangé dans la boite à outils croyances et superstitions.
Du point de vue des religions monothéistes actuelles, c’est une hérésie, vous n’avez pas le choix vous naissez vous mourrez et vous rejoignez un hypothétique créateur. Affaire classée d’une certaine manière, cette vision de la spiritualité a pourtant des conséquences sur notre mode de vie, l’apprentissage d’une autorité suprême provoquant une sorte conditionnement, il y a d'un côté, des dieux et nous, l’autorité et e pauvre hère qui n’a qu’une vie et qui au final rejoindra dans la mort son créateur dans le meilleur cas quand ce n'est pas le rien.
Penchons-nous d’abord sur l’histoire de la réincarnation, elle est dans toutes les religions même les 3 monothéismes qui à son origine, jusqu’à un passé récent, au passage il n’existe pas un peuple pas une contrée pour qui le fait d’être une éternité soi-même et une conscience voyageant de vie en vie n’était pas une évidence.
On peut faire le tour du monde et on y trouve la même idée d’éternité pour la conscience différenciée du corps physique qui lui n’existe qu’un cours moment, ce qui évidemment peut être très dérangeant pour les pouvoirs qui désirent instaurer un pouvoir temporel et spirituel sur les masses, et l’une des meilleurs façons d’y arriver d’un point de vue philosophique est d’instaurer l’idée que le temps du corps est la seule réalité possible, la seule vérité aboutissant à un monde où on ne sent pas responsable de notre terre, après tout si on qu’une vie, que la déluge vienne ce n’est pas notre problème, pire que ça on se met à croire que la vie sera meilleure dans un paradis lui aussi vu comme jardin d’éden quand on n’arrive pas la phase finale du nihilisme où on se met à croire qu’il n’y a rien, que le néant nous attend.
Durant l’une des périodes fastes du monde occidental, l’Antiquité, des philosophes comme Socrate dont l’adage connais-toi toi-même est certainement le Graal, la porte permettant à l’homme de savoir ce qu’il est. Pour ce philosophe inventeur de la dialectique « Celui qui sait ce qui est bien fera aussi le bien » cette pensée révolutionnaire dans le sens noble du terme implique que seul l’une des plus grandes facultés de l’homme, la Raison permet de discerner ce qui est le bien et le mal. Je ferais remarquer que : L'expression « connaissance du bien et du mal » ne désigne pas la capacité de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais. Elle fait plutôt référence à un savoir total, une maîtrise parfaite des mystères de la vie.
L’âme serait donc d’une valeur inestimable car elle est la source de la connaissance et de la raison, ce qui ne pouvait qu’être vu par des pouvoirs en place comme étant un danger, car cette idée implique que chaque être possède ses facultés et qu’il peut décider alors de la marche de son monde.
Platon va plus loin : le corps est le tombeau de l’âme, et celle-ci, et non la vie, était la chose la plus précieuse car elle appartenait au monde idéal et éternel. Il reprend donc, en l’adaptant à son système, la doctrine « orphie-pythagoricienne » de la transmigration et de la remémoration. Pour Platon, connaître revient, en fin de compte, à se remémorer. Entre deux existences terrestres, l’âme contemple les Idées et avant de se réincarnant, elle s’abreuve à la source Léthé, « un moyen de faire oublier la vie passée »…Mais cette connaissance reste latente dans l’homme incarné et, grâce au travail philosophique, elle est susceptible d’être actualisée.
Les 3 monothéismes et la réincarnation
A l’origine dans les 3 monothéismes on trouve des propos attestant de l’idée que l’âme plus exactement l’être qui est vu comme une unité de conscience éternelle qui lors de la mort physique du corps ne fait que le quitter pour aller vers un autre corps, et renaitre. Dans le judaïsme le sujet est largement traité… Rabbi Isaac Louria dans son Livre des incarnations qui est une exploration fascinante de l'âme dans de nombreuses figures clés de la Torah.
On constate par ailleurs dans les 3 religions une fissure entre le religieux spirituel et le religieux dogmatique, celui qui instaure un pouvoir sur les hommes et les femmes afin de créer notre monde basée sur l’idée que n’avons qu’une vie, et qu’il faut obéir, ne pas savoir, avoir une sorte de dieu où encore être un rien ou si peu de choses face à l’immensité de l’univers. Platon décrit parfaitement l’état de notre monde, où l'affirmation que le temps du corps est la seule vérité rivant ainsi l’humanité à ne pas être, en l’enferment dans une réalité restreinte, celle du monde physique.
Platon écrit dans un autre de ses textes, Phèdre :
« Chaque plaisir et chaque douleur est une sorte de clou qui transperce et rive l’âme au corps jusqu’à ce qu’elle devienne comme le corps et croie que ce que le corps affirme comme vrai est vrai. Et, ayant donné son accord au corps et ressentant les mêmes délices, elle est obligée d’avoir les mêmes habitudes et hantises et a peu de chances d’être pure quand elle partira pour le monde d’en dessous, mais elle est toujours contaminée par le corps et ainsi s’enfonce-t-elle dans un autre corps. »
Le pouvoir religieux a un impact d’une puissance sans précédent sur la vie politique et inversement, c’est lors du concile en 553, que l’empereur Justinien abrogea la croyance en la réincarnation, le le pape Vigilius, mis en prison "au pain de misère et à l'eau d'angoisse" car il refusait de faire allégeance à cette nouveauté qui se trouve être réfutée par les versets dans la bible.
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Donc pour Jésus, Jean le Baptiseur était bel et bien le prophète Elie réincarné. (…)Nicodème, qui semble vouloir éprouver Jésus lui dit : (…)" Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. "
En d'autres termes, il dit à Nicodème : ne confonds pas la renaissance de la chair, qui ne renaît pas et dont je ne parle pas, avec la renaissance de l'Esprit qui renaît et dont je parle.
Les cathares qui se référaient à la bible originelle comme on peut le lire dans le livre du Docteur Arthur Guirdham "Les Cathares et la réincarnation et ils ont fini massacrés par l’institution officielle qui voit dans cette idée un danger terrible car après tout, nul n’est besoin d’une église si l’homme sait qu’il possède en lui la possibilité d’être aux commande de sa vie et de sa destinée.
D’ailleurs l’église l’a parfaitement compris et elle fit tuer des millions d’êtres humains, dont 5 millions de femmes furent torturées pour sorcellerie d’une manière abominable.
La croyance en la réincarnation se perpétua malgré les attaques de l’église qualifiant de secte les templiers et tous groupes dont les alchimistes qui refusaient d’adhérer à ses positions. Au passage, le mot hérétique signifie littéralement : " Celui qui choisit ". Donc penser par soi-même est l’un des plus grands crimes existant sur cette Terre pour les pouvoirs en place de cette période et encore de nous jours. Ainsi Les gnostiques dans Valentin, Basilide et le Livre secret de Jean ou Pistis Sophia, et bien d’autres comme les Albigeois perpétuèrent la doctrine de la réincarnation au péril de leurs vies.
L’islam spirituel qui est lui aussi vu comme une hérésie, reconnait la réincarnation, l’un des maitres soufis prénommé Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan : « La réincarnation existe pour la personnalité, non pas pour le rayon (l'âme). Dieu mène à bien Son plan en faisant que la personnalité se réincarne avec un nouveau rayon. Une personnalité est la réincarnation d'une autre et reprend ses problèmes là où ils ont été laissés. » (site http://www.soufi-inayat-khan.org )Les druzes enseignent un islam reconnaissant la réincarnation.
Dans notre monde moderne, Montaigne reprend l'idée de réincarnation à partir des Métamorphoses d'Ovide et on parle aussi des enfants prodiges comme Mozart et d’autres dont on n’explique pas le génie par l’environnement familiale ni par la génétique, dont l’un des plus célèbres est Jésus né dans une famille plutôt pauvre comme Socrate.
Et la science là-dedans ??
On peut lire sur ce site que le docteur Geley , directeur de l'institut métapsychique de Paris et auteur du livre de "L'inconscient au conscient " déclarait : " Je suis réincarnationiste et ce pour trois raisons : la doctrine palingénésique (l'éternel retour ou retour des mêmes événements) est juste, rationnelle, vraisemblablement scientifique et probablement vraie.Il existe des chercheurs comme Dr Ian Stevenson qui a été l’un de ceux qui en occident étudièrent le sujet pour qui "Oui, la réincarnation est une réalité". Un autre chercheur Jim Tucker étudie ses cas.
De plus en plus de scientifiques cherchent à savoir de quoi on parle ainsi J. Bousquet Docteur ès Science, Biologie, Biophysique Chercheur honoraire au C.N.R.S., Chargée d'enseignement à la Faculté Privée des Sciences Humaines de Paris écrira "Toute incarnation implique une mort inéluctable de la forme physique, mais implique également une survivance au niveau du champ de forme contenant les impondérables, donc le psychisme".
L’irruption de la quantique physique dans la biologie et de la recherche génétique va ouvrir une porte menant vers ce Graal, après tout si je fais le parallèle entre la possibilité qu’à le corps humain à travers ses cellules souches d’aider à sa guérison et se réparer, il est possible que l’être humain possède aussi la connaissance qu’il lui permettra de se connaitre et d’avoir ainsi la possibilité de sortir de la spirale qui fait de lui un être que l’on considère souvent comme n’étant qu’un rien. Bien entendu on aura comme d’habitude en face ceux pour qui cette possibilité est illusoire, un crime sans nom et pour qui la place de l’homme n’est pas dans les étoiles mais dans les bras de ceux qui veulent en faire un éternel esclave.