"Associer minorités et criminalité est irrationnel, injuste et... parfaitement normal"
Et j'écrirai en parodiant ce propos...
"Associer intelligence et sexe est irrationnel, injuste et...parfaitement normal"
"Mon (et votre) cerveau raciste..."
Je commence ce billet en citant et en parlant sciemment de ses généralités qui font le nid des racismes les plus ordinaires...
Shankar Vedantam - Traduit par Bérengère Viennot
« Les chercheurs Franklin D. Gilliam Jr., Shanto Iyengar, Adam Simon et Oliver Wright ont un jour conduit une expérience simple qui révèle comment fonctionnent les corrélations illusoires : ils ont montré à des volontaires un programme d’informations télévisées commentant un crime violent ».
Il ajoutera plus loin : « En Thaïlande, les habitants associent touristes américains et pédophilie, alors même que les actes pédophiles commis par des Thaïlandais sont bien plus nombreux. Mais les Américains blancs sont minoritaires en Thaïlande, tout comme les actes pédophiles. Vous verrez donc des Thaïlandais devenir bleus de rage en racontant des anecdotes concernant des Américains blancs pédophiles (et c’est valable aussi pour le lien entre homosexuels et pédophilie aux États-Unis) ».
Ainsi on constate que partout dans le monde on associe tranquillement l’air de rien des propos racistes et l’une de ses formes les plus pernicieuses qu'est le sexisme, ce racisme ordnaire, certainement le plus prolifique dans le monde. En ce 21eme siecle bien des hommes cherchent à faire croire que le cerveau des femmes expliquent qu’elles soient plus maltraitées, précarisées economiquement , et trop peu représentées dans les filières mathématiques etc...
Alors qu’un article du CNRS montre que les femmes comme l’ont été les minorités opprimés à intérioriser l’idée qu’elles sont inférieurs, moins capable comme le note Claude Steele aux États-Unis (Université de Stanford), il est vrai que les femmes s'avèrent parfois moins performantes que les hommes sur les tests standardisés de mathématiques utilisés pour sélectionner les étudiants à leur entrée à l'université. Il reste que c'est souvent la seule crainte de se montrer conforme au stéréotype négatif (infériorité du sexe féminin) qui entrave la performance des femmes sur les tests en question.
Cela ne change rien comme je disais même si malgré toute une culture d’oppression, des femmes ont percées dans les sciences dès le 20eme siècle il existe encore des hommes capable de dire que vos gènes votre couleur de peau, votre sexe explique le retard, faisant fi de 2000 ans d’histoires où la femme n’avait pas sa place, on fait comme si les femmes avaient eu le droit de vote, le droit à l'instruction etc...depuis toujours, comme si elles avaient ce fameux droit l’éducation à gagner leurs argents à l’égal des hommes ainsi de suite…
La réalité est que les femmes ont rattrapées en un siècle des millénaires de retard, ce qui évidemment ne peut que faire peur à tous ceux pour qui la classique équation femme=sociabilité et homme=technique permet de se rassurer face à celles qui ont pris leurs destins et qui encore aujourd’hui cherchent à ouvrir toutes les portes…
Nous savons tous qu’il suffit de donner une bonne éducation de briser les stéréotypes pour prendre conscience qu’il peut y avoir autant de noir dans le domaine de la science que de blanc, autant de femmes que d’hommes etc…
Comme on le peut le voir, les femmes n’ont eu droit à l’instruction que très tard et encore de nos jours, nous nous trouvons en face d’idées en réalité abjectes disons le sincèrement consistant à faire croire que le cerveau d’une femme est différent, donc inférieur même s'ils n'osent pas dire les choses aussi clairement comme cela l’a a été dit à d’autres époques les mêmes inepties pour les cerveaux des hommes noirs et femmes noires etc…
De nombreuses théories pseudo-scientifiques ont voulu démontrer l'infériorité physique et, par conséquent intellectuelle des femmes. Nous n'en citerons que quelques unes comme la phrénologie de Gall qui voulait démontrer la supériorité intellectuelle des hommes par la forme extérieure du crâne ; Bischoff, qui limitait la période de développement intellectuel des femmes à l'enfance ; Mœbius auteur de L'infériorité mentale de la femme (La inferioridad mental de la mujer), dont le titre indiquait clairement ses intentions et qui a fondé son argumentation sur la taille du cerveau ; Kormiloff et Melassez, ont voulu démontrer que le sang des femmes comportait moins de globules rouges, moins d'hémoglobine et plus d'eau que celui des hommes ; Quételet, Wisberg, Andral et Scharling, ont misé sur une capacité pulmonaire, squelettique, vocale, etc... inférieure chez les femmes et cette infériorité physique engendrait une faiblesse et des maladies chroniques ; Spencer a tenté de démontrer que l'activité intellectuelle était incompatible avec la procréation. (Scanlon 1986). Les femmes, physiquement inférieures, seraient guidées par leur utérus alors que les hommes se serviraient de leur cerveau. La physiologie féminine : menstruation, grossesse, placerait les femmes dans un état constant d'infirmité physique qui s'accompagnerait d'une diminution de leurs facultés mentales et morales. (Ortiz 1993).
A l'ère du siècle des Lumières, le niveau d'instruction des femmes progresse. Exclues des Académies, les femmes de la bonne société vont créer des salons où l'on discute des découvertes scientifiques. Certaines comme Mme de La Sablière se passionnent pour les sciences. Mais elles sont aussitôt dénigrées par les hommes qui sont persuadés que leur cerveau ne peut être fait pour cela. Boileau écrit sur elle : « D’où vient qu’elle a l’œil trouble et le teint si terni ?/ C’est que, sur le calcul, dit-on, de Cassini / Un astrolabe à la main, elle a, dans sa gouttière, / A suivre Jupiter passé la nuit entière ».
D'ailleurs le nombre de femmes dans les sciences n'est pas encore satisfaisant et a un lien direct avec la non représentation des femmes dans ce milieu.
(D. Noble, historien de l’ingénierie) dira sur le site ada on line :" Cette misogynie des scientifiques a marqué toute l’histoire des sciences et persiste toujours dans les faits. Aujourd’hui encore, l’image du scientifique est masculine.La culture scientifique s’est conservée et transmise à l’origine dans le monde ecclésiastique ; par définition les femmes en étaient exclues. Les premières écoles se sont élaborées dans la méfiance et la peur des femmes : on les considérait comme impures et séductrices par nature, donc dangereuses pour la discipline et le dévouement à la tâche. " La culture scientifique n’a pas seulement exclu les femmes, elle s’est définie au mépris des femmes et en leur absence"
Michèle Le Dœuf, philosophe, note que dans un manuel français de sciences physiques de 1996, sur toutes les images, les porteurs de blouse blanche sont des hommes. Comment, dans ces conditions, les filles pourraient-elles construire un modèle scientifique positif ne leur posant pas de problème d’identité ?
ll faut noter que ce racisme ordinaire s'exprime dans un tas de domaine, mais les femmes ont pris le bon angle d'attaque, investir les sciences, s'en approprier c'est aussi prendre sa place dans le monde.
Comme on peut le voir l’accessibilité à l’éducation aux femmes au 20eme siècle permet un accroissement considérable des contributions des femmes dans les domaines scientifiques…
L’apparition d’associations comme Femmes et Mathématiques et "Elles bougent" ont lancés une campagne sur le thème « Tu seras ingénieure ma fille » et ce désir d’ouvrir toutes les frontières est la meilleure réponse à toutes ses peurs…