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Loréna Orbe

Journaliste, baroudeuse, j'écris comme je voyage et je vais où ma curiosité me porte. Je poste ici mes articles et photos qui n'ont jamais été publiés. Vous y trouvez des portraits de personnalités qui ont marqué mes voyages et mes premiers photoreportages en Amérique centrale.

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Billet de blog 3 janvier 2024

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Après le blocage au Panama, les agriculteurs de Cerro Punta comptent les pertes

La fin des manifestations qui bloquaient le pays en Novembre 2023 a permis aux agriculteurs de Chiriqui de respirer à nouveau. Quand les routes étaient bloquées, les livraisons se sont arrêtées. Impossible d'envoyer les marchandises à Panama city, la capitale, ou de les exporter à l'étranger.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Les rangs d'oignons perdus s'allongent le long du champ à côté d'une caisse pleine. Ils sont trop petits pour être vendus à la coopérative. © Loréna Orbe

La spécialité du Cerro Punta sont les légumes. La province, à l'ouest du Panama, est le grenier vert du pays. 80% des légumes panaméens sont produits ici, dans ces montagnes humides où la bajarque, le crachin panaméen, gorge d'eau prairies et forêts. Le flanc des montagnes sont quadrillés de parcelles de cultures : tantôt vertes, jaunes ou marron, selon la production en cours. Du bord de la route, on voit les hommes qui s'activent dans les champs au loin. Ici on cultive surtout carottes, oignons, salades et choux.

Illustration 2
Cultivos selectos, où travaille Alexander, a perdu une bonne partie de sa récolte de salades. © Loréna Orbe

Alexander travaille pour l'entreprise Cultivos selectos, qui fournit en légumes McDonald's ou encore El Rey, une chaîne de supermarchés importante au Panama. Sécateur à la main, il est accroupi entre deux rangs de salades. "On a perdu 1 mois de culture. On a dû tout jeter, regrette-il. Moi je travaille dans les champs, donc j'ai continué à travailler. Mais d'autres ont été suspendus. Notamment ceux qui sont aux emballages, dans une autre entreprise. Comme il n'y avait plus d'expéditions, les employeurs ont dû réduire le coût des pertes. » Pour Cultivos selectos, la perte économique sur cette période est estimée à 250 000 dollars, selon la gérante principale, Mila Batinovich.

Routes bloquées et machines à l'arrêt

Illustration 3
L'équipe compte une petite dizaine de personnes. Selon le responsable, leur salaire n'a pas été impacté par les pertes économiques. © Loréna Orbe

Le Cerro Punta est parsemé de grandes serres qui jouxtent les champs. Alexander Marcucci est le superviseur de la production de l'entreprise Adriatic SA. Aujourd'hui, il travaille dans le champ d'oignons avec son équipe. Les caisses remplies que transportent ses coéquipiers ne sont pas satisfaisantes pour lui. Il voit plutôt les tas d'oignons faméliques étendus au sol. « Ça c'est invendable. C'est de la pure perte. Les grossistes ne les acceptent pas. »

Illustration 4
Une partie de la récolte du jour, en décembre 2023, après le blocage. © Loréna Orbe

Lorsque les routes étaient bloquées, l'essence n'arrivait pas, ou peu, jusqu'aux hauteurs de Cerro Punta. « On avait ni le tracteur ni les produits chimiques pour faire pousser les légumes. » Pas moyen d'entretenir la production, donc. Les bulbes n'ont pas pu se développer correctement et sont restés chétifs.

Illustration 5
Les oignons doivent être calibrés pour être acceptés par la coopérative : ils doivent être ronds et gros. © Loréna Orbe

Alexander estime avoir perdu 50% de sa production en 1 mois. Le manque d'argent à venir le retarde pour planter les futures carottes, qu'il espère mettre en terre le plus tôt possible.

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