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La spécialité du Cerro Punta sont les légumes. La province, à l'ouest du Panama, est le grenier vert du pays. 80% des légumes panaméens sont produits ici, dans ces montagnes humides où la bajarque, le crachin panaméen, gorge d'eau prairies et forêts. Le flanc des montagnes sont quadrillés de parcelles de cultures : tantôt vertes, jaunes ou marron, selon la production en cours. Du bord de la route, on voit les hommes qui s'activent dans les champs au loin. Ici on cultive surtout carottes, oignons, salades et choux.

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Alexander travaille pour l'entreprise Cultivos selectos, qui fournit en légumes McDonald's ou encore El Rey, une chaîne de supermarchés importante au Panama. Sécateur à la main, il est accroupi entre deux rangs de salades. "On a perdu 1 mois de culture. On a dû tout jeter, regrette-il. Moi je travaille dans les champs, donc j'ai continué à travailler. Mais d'autres ont été suspendus. Notamment ceux qui sont aux emballages, dans une autre entreprise. Comme il n'y avait plus d'expéditions, les employeurs ont dû réduire le coût des pertes. » Pour Cultivos selectos, la perte économique sur cette période est estimée à 250 000 dollars, selon la gérante principale, Mila Batinovich.
Routes bloquées et machines à l'arrêt

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Le Cerro Punta est parsemé de grandes serres qui jouxtent les champs. Alexander Marcucci est le superviseur de la production de l'entreprise Adriatic SA. Aujourd'hui, il travaille dans le champ d'oignons avec son équipe. Les caisses remplies que transportent ses coéquipiers ne sont pas satisfaisantes pour lui. Il voit plutôt les tas d'oignons faméliques étendus au sol. « Ça c'est invendable. C'est de la pure perte. Les grossistes ne les acceptent pas. »

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Lorsque les routes étaient bloquées, l'essence n'arrivait pas, ou peu, jusqu'aux hauteurs de Cerro Punta. « On avait ni le tracteur ni les produits chimiques pour faire pousser les légumes. » Pas moyen d'entretenir la production, donc. Les bulbes n'ont pas pu se développer correctement et sont restés chétifs.

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Alexander estime avoir perdu 50% de sa production en 1 mois. Le manque d'argent à venir le retarde pour planter les futures carottes, qu'il espère mettre en terre le plus tôt possible.