Une fois n’est pas coutume, je vais commenter l’actualité, sortir pour une brève incursion de mon domaine de prédilection.
Les télés et radios, depuis hier matin, ne désemplissent plus du bruit et de la fureur créés par l’attentat du Louvre.
Que les choses soient claires : je suis pleinement d’accord avec les mesures prises pour défendre la France et tous ses habitants contre la menace terroriste, plan Vigie-pirates et tout le tremblement. Je suis également reconnaissant pour la peine, le courage, le sang-froid dont témoignent l’ensemble de nos forces de sécurité pour remplir une tâche difficile et dangereuse.
Demain, il ne fait presque pas de doute que Daesch sautera sur l’occasion pour revendiquer cet attentat. Et d’autant plus encore, au cas où l’auteur, mort, ne serait plus en mesure de le confirmer de vive voix.
Il n’empêche. Ce battage me met mal à l’aise. Un type, apparemment seul, s’en prend à trois soldats en mission, lourdement armés, et lui-même muni seulement d’une machette et d’un sac à dos plein de pulvérisateurs de peintures ? Où veut-il en venir ? Il ne cherche pas l’efficacité – pas d’armes à feu, pas de fuite possible, pas de complicités visibles… Pas d’effet dévastateur recherché non plus – pas d’explosifs, pas de foule visée…
Alors ? Alors, je le dis tout net : cela ressemble davantage à l’action isolée d’un déséquilibré à la tête fragile et influencée par l’actualité, qu’à un attentat terroriste, avec ce que cette qualification entraîne de préparatifs minutieux, d’action collective, d’effets d’envergure désirés. Point barre.
Mais comme nous sommes en campagne électorale, chacun des candidats en rajoute une louche, aucun n’ose hasarder tout haut ce que la raison dit tout bas.
« Tremblez, lâches, dirait Racine, se paraphrasant, le cruel Dieu Media l’emporte aussi sur vous… »