En quelques mots : pour moi, il s’agit de barrer la route à Fillon pour une présence au second tour. Or, à partir du moment où une gauche médiocre est incapable de s’entendre sur une candidature unique au premier tour, il est clair qu’elle va droit à l’élimination pour une place au second tour. Il n’y a donc plus que le choix entre Macron et Fillon, comme challenger de Le Pen au second tour. Entre les deux, je ne balance pas.
Non que je me fasse des illusions sur Macron : il est peut-être de bonne foi et croit encore pouvoir mobiliser suffisamment d’énergies pour redonner souffle et, pourquoi pas, réformer un tant soit peu le système. Je l’ai cru aussi pendant des années. Mais je pense à présent que ledit système n’est plus réformable. Cupidité, aveuglement et délinquance sont devenus consubstantiels au capitalisme de notre temps. Et Macron a choisi son bord en participant, par sa loi sur la soi-disant « sécurisation » de l’emploi, à la précarisation des salariés, en général, comme à l’irruption des assureurs dans la Sécurité sociale, en particulier.
Mais entre la peste et le choléra, je choisis : éliminer Fillon, visage repoussant d’une extrême droite masquée, prime sur le fait d’affirmer, pour la gloire, une sympathie du cœur, que ce soit pour Hamon, ou pour Mélenchon. Je ne sais pas si la désunion de la gauche est le fait des egos ou celui de querelles d’appareil, notamment à l’intérieur du PS. Cela me navre, mais je ne perdrai pas ma voix pour rien.