La traîtrise des ténors du PS a tout de même ceci de bien qu’elle assure pratiquement Macron de figurer au 2ème tour. Tant mieux si Fillon, pâle image de Le Pen, en est de la sorte écarté. On peut maintenant, à peu près sans crainte, voter Hamon ou Mélenchon. Mais tout de même, quel dégoût ! Il faut avoir l’estomac bien accroché pour éviter la nausée au spectacle de l’empressement de ces messieurs d’aller à la soupe. Le coup était bien calculé. On perd les primaires au profit de l’aile gauche du PS ? Et avec, la perspective de continuer à ronger en paix les fromages de la République ? Qu’à cela ne tienne.
Acte I : on sabote tout accord possible avec Mélenchon, qui aurait risqué, en cas de succès, de marginaliser durablement l’armature droitière actuelle du PS
Acte II : Hamon ainsi isolé n’a plus aucune chance de figurer au 2ème tour. On se rallie bruyamment à Macron, vainqueur escompté.
Acte III : A l’occasion des législatives, mutation, si longtemps attendue en France, du PS en parti social-démocrate, sous ce nom ou un autre, devenu membre à part entière de la coalition Macron. Expulsion de Hamon et autres trublions.
Et tout cela, avec le train de retard si caractéristique de nos « élites », c’est-à-dire au moment même où la social-démocratie réformiste est méticuleusement en train d’être détruite par un capitalisme effréné.
Au même moment où la colère le dispute à la résignation chez les peuples vampirisés, où grondent les jacqueries des chômeurs et autres exclus, mais aussi, au moment où fleurissent les réflexions, rencontres, révoltes de citoyens décidés à construire un monde nouveau. Un monde certes imparfait, mais tout de même, un monde un brin meilleur...
On n’est pas gourmands, juste plus décidés.