Aïe! Depuis l'irruption de WikiLeaks sur la scène [World is a stage], qu'est-ce qu'on a dû bosser, s'interroger, se documenter, réfléchir. Exténuant. Personnellement j'ai bien tenté d'exprimer deux ou trois petites z'élucubrations. Le verrou des tenants, plutôt les piliers de comptoir, du Club des bloggeurs m'a poussé au bout du rade, parfois "gentiment", souvent sans ménagement. Réflexe conditionné chez les habitués de n'importe où : le nouveau doit faire ses preuves.
Je viens donc faire part aux interlocuteurs du Club d'une position que je n'aurais su rédiger, je n'en ai pas les capacités, et qui me tient aux tripes, et ailleurs, d'ailleurs, depuis plus de dix années. Elle concerne donc ce dont les z'élites nous ont rebattu les oreilles : "la dictature de la transparence", ce que certains malicieux, peu nombreux, ont retourné en "transparence de la dictature".
"L'immédiateté nue, la nudité sans reste (à laquelle la nudité même ne suffit plus) a maintenant un nom : la transparence. Cette époque veut la transparence comme d'autres avant elle voulurent la révolution. Et de la transparence il semble qu'elle ne veuille pas attendre ni obtenir moins que de la révolution. La révolution promettait un état que les hommes atteindraient et qui, faisant que tous étant égaux en tout, rien ne leur serait dès lors inconnu d'aucun. La transparence semble au contraire promettre à chacun que la dénudation de tous témoignera pour l'égalité de tous avec chacun."
C'est de Michel Surya, "De la domination", Farrago 1999.