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Diplômé d'un master recherche en histoire contemporaine. Thème de recherche : domination de la bourgeoisie à la fin du XIXe siècle.

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Billet de blog 18 novembre 2020

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Repenser la valeur d’usage de l'expression publique dans la mort de Samuel Paty

La séquence ouverte avec la tragique mort de Samuel Paty est symbolique à bien des égards. Les termes "attentat" et "liberté d'expression" ont été ressassés sans avoir été réfléchi. Et si cette mort qualifiée d'attentat n'était pas davantage un moyen de sélectionner certains problèmes qu'ont les bourgeois ? De même que la liberté d'expression serait le prétexte pour insulter les musulmans.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La parole politique est sans cesse traversée d’impensée, ou de manière plus juste, de non-pensée. L’analyse correcte d’une situation donnée nécessite de sortir de ses préjugés pour établir un travail scientifique. Pour savoir quel mot ou quelle expression interroger, il faut observer les notions récurrentes employées dans les médias. Ainsi, l’environnement médiatique actuel est-il légitime, ou est-il façonné par les impensées politiques ? Il y a d’une part la réalité, c’est-à-dire les mesures violentes du gouvernement et le climat islamophobe d’un gouvernement qui ne s’en cache même plus. Il y a d’autre part la construction d’un problème qui n’a peut-être pas lieu d’être. L’actualité d’un assassinat est-elle légitime et ne sert-elle pas à faire de celle-ci un objet anxiogène qui n’a de surcroît qu’une pertinence politique minime ? Nous nous demanderons donc si la qualification d’attentat à la mort de Samuel Paty est appropriée. Il ne s’agit pas de minimiser la mort d’un individu mais de s’interroger sur ses conséquences politiques. Ensuite, à partir de quelques lectures ou écoutes de certaines séquences dans les médias mainstream, nous pouvons poser une seconde question. Il semblerait que la liberté d’expression soit menacée, mais qu’est-ce que la liberté d’expression ? Et surtout, est-elle réellement menacée, qui plus est par les individus désignés par le gouvernement, l’extrême droite et ses parangons ? Voilà deux questions qu’il s’agirait de se poser. Comme nous pourrons le constater, ces questions ne sont ni neuves ni franco-centrées. Depuis la mort de l’enseignant, nous pouvons être surpris de l’absence de réflexion, du consensus presque unanime sur la question de l’attentat ou de la menace de la censure par « l’islamisme politique », et ce, même chez les personnes qui sont habituellement celles qui présentent le plus de réflexion. Mais le fait que cela touche un professeur est peut-être une explication à cet emballement médiatique.

La catégorie analytique d’ « attentat » est-elle pertinente ?

Dans un premier temps nous allons interroger la catégorie analytique « d’attentat ». En effet, est-ce qu’un mort isolé peut être considéré comme un attentat ? Il me semble que nous sommes précisément dans le « fait-diversion », c’est-à-dire un évènement fortuit, et peut-être pas d’un attentat. L’attentat, dans sa définition contemporaine (nous y reviendrons), est un phénomène post-Seconde Guerre mondiale qui fonctionne en fabriquant de la peur à l’échelle d’un État ou un groupe de population large[1]. Ce sont les médias qui créent puis imposent la catégorie d’attentat dans son sens contemporain. Sans diffusion d’information, point d’attentat. Ce qui questionne le principe même de ce que doit être un média ? Il doit dispenser une information jugée nécessaire au fonctionnement démocratique d’une société centralisée. L’information doit pouvoir agir sur les comportements des individus. Nuançons par le fait que l’information internationale, sur laquelle nous n’avons pas de prises, peut être communiquée en tant que connaissance aux implications politiques réduites sur laquelle l’individu pourra s’appuyer en cas de prise de décision. De facto, quel meilleur allié objectif à l’attentat, par défaut, que la télévision pour réaliser cette diffusion. Elle est un média de masse, dont le temps de réaction à la suite d’un fait est très court, notamment avec les chaînes d’information en continue. Il faut lui ajouter sa qualité d’imposition des sujets dans les débats publics : par le tri que fait la télévision dans ce qu’elle propose ou non, elle détermine sur quel terrain devra se s’établir la politique. Une étude avait montré que l’année qui a précédé l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, le nombre de sujets concernant la sécurité, topos phare de la droite, avait bondi, permettant de positionner ce sujet comme fondamental. L’accumulation de faits divers à la télévision donne l’impression que c’est ce dont l’individu politique doit s’occuper. Il faut toutefois reconnaître que la télévision a pu bénéficier de faits objectifs pour créer une telle ampleur. En effet, la symbolique que représente la victime a été indispensable pour produire cet emballement médiatique : un enseignant d’histoire-géographie. Aussi, cette actualité en révèle bien plus sur la psychologie collective de l’émetteur et du récepteur qu’un contexte objectivement observable.

En effet, la victime est un symbole, d’abord celui de l’idéal d’une société méritocratique et du règlement de la question sociale par l’école. Celle-ci devait, lors de la IIIe République, compenser l’absence de politiques sociales tout en permettant une mobilité sociale qui était plus difficile dans les régimes précédents et notamment l’Ancien régime. De l’évaluation à la vertu « travail » l’école est méritocratique parce qu’elle souhaite l’émancipation individuelle au moyen de l’effort et présuppose une égalité de naissance. Or, cette institution n’est jamais remise en cause. Elle fait consensus et rare sont ceux qui souhaiteraient supprimer l’école – ce n’est pas l’objet de ce billet. C’est pour cette raison que la scène politique parlementaire se retrouve dans cette actualité : de Jean-Michel Blanquer à Marine Le Pen, en passant par Laurence de Cock ou d’autres personnalités ou intellectuels de gauche. Pourtant, en observant la scène politique – médias compris – depuis quelques années, l’éducation scolaire est mise sur le banc des coupables : à ce titre, rappelons les débats initiés par la droite sur le fait de redonner la priorité aux savoirs fondamentaux à l’école. L’institution scolaire fait donc à la fois consensus comme institution et dissensus dans sa forme. De manière générale, l’école est le symbole de l’ascension sociale par le travail et le mérite.

Pour continuer sur la notion de fait divers, celui-ci est construit en mettant en exergue une personne symbolique, allégorique, représentative afin de toucher l’auditeur et qu’il s’identifie à la victime. Ce mécanisme de représentation est documenté et a fait l’objet d’étude concernant la naissance de la presse de masse courant XIXe siècle tant chez Pierre Bourdieu, Michel Winock ou Gérard Noiriel. Les journaux grand tirage ont favorisé le fait divers parce qu’il faisait vendre, et il faisait vendre parce qu’il était dépolitisé. Il est possible d’objecter que cet attentat est politisé et est présenté comme tel, mais la dépolitisation du XIXe siècle n’est rien d’autre qu’une politisation par l’absence. Par ailleurs, les plus grands journaux sous la IIIe République tiennent un discours centriste, lorsqu’ils affichent une information politique. Comme le disait Adèle Haenel : « dépolitiser le réel c’est le repolitiser au profit de l’oppresseur ». De sorte, que sous l’impression d’une actualité presque consensuelle, quasiment apolitique, c’est finalement une certaine représentation qui est donnée. Ce drame est politique, mais pas là où les médias ont placé la politique. D’où le fleurissement de témoignages de professeurs inquiets pour leur métier, ou plutôt de toutes les professions bourgeoises, celles qui se sont construites sur la sanctification du diplôme scolaire.

À ce titre, nous pouvons également discuter des propos tenus ci et là dans la continuité des propos des extrêmes droites et repris par Darmanin et consorts qu’il y aurait un « ensauvagement de la société ». Cet évènement politique s’insère dans un contexte où la société est présentée comme de plus en plus violente, et ne peut être jugé à l’aune de la simple action isolée. Pourtant, si l’on en croit les travaux universitaires et statistiques, c’est-à-dire avec des méthodes rigoureuses de comptage, pour ne pas dire scientifiques, l’affirmation est fausse. À l’échelle de la société et du temps long, soit 150 ans, c’est même l’inverse. Pour rappel, le nombre de violences (sexuelle, physique, vol…) à Paris à la fin du XIXe siècle est de cinq pour mille habitants, aujourd’hui le chiffre est passé à deux. Sur un temps court (soit les 20 dernières années) et sur une catégorie spécifique que sont les enseignant.es, il semblerait qu’en 2018, les études ne montrent pas de progression des violences subies par les enseignant.es. Moins d’un pourcent des enseignants ont été victime de violences ; en revanche, un tiers ont souffert d’insultes. Ces chiffres, selon cet universitaire interrogé par Le Monde, n’ont pas bougé[2]. En revanche, et c’est probablement ce qui pourrait ressortir de positif de ce contexte –et ne pas rendre vaine la mort de cet enseignant –, c’est de questionner le soutien de la hiérarchie en cas de violence. La même interview du Monde mentionne en effet que les enseignants ne sont plus soutenus par leur hiérarchie, et que celle-ci veille à ce qu’ils ne fassent pas de « vague », propos confirmé par différent·es enseignant·es[3]. Pour analyser correctement cette question, il faudrait surtout rappeler le suicide de Christine Renon, au début de l’année scolaire 2019, où elle note la faute de l’institution. De même, rappelons l’immolation de ce jeune étudiant lyonnais qui pointait les logiques politiques des différents gouvernements. En effet, pourquoi donner plus de sens à cet attentat qu’à un suicide qui pointe explicitement la faute de l’institution tutélaire ? La réponse est dans la bouche de Gabriel Attal, répondant à Danièle Obono : « ce n’est jamais un acte politique de mettre fin à ses jours »[4]. Le suicide, au contraire, a fortiori dans ces circonstances, se doit d’être interrogé : comment une personne décide de recourir à la violence sur elle-même ? Il y a dans l’acte une incroyable violence. Le suicide n’arrive qu’à la fin d’un voyage de réflexion, lorsque tous les autres recours sont épuisés, il est l’expression d’une souffrance. Il semble impossible de pouvoir changer les choses ou d’avoir une influence sur la personne qui recourt au suicide en espérant mettre le débat sur la table. La mort de l’enseignante en dit long sur l’état de l’école, parce qu’elle est enseignante, mais surtout sur l’état politique et démocratique de la société.

Il n’est pas inutile de rappeler que l’extrapolation réalisée ci-dessus répond à la nécessité de remettre explicitement le relationnel là où les intérêts politiques tendent arbitrairement à le retirer. Compte tenue du prisme de cet article, consistant à analyser l’actualité via le dit et le non-dit des médias, c’est donc à travers eux que se fait le lien entre deux évènements qui semblent pourtant si disjoint à première vue. Le traitement de deux informations concernant un même corps de métier dont les modalités ont presque tout pour les rendre incomparables doit être questionné pour comprendre les mots, les expressions ou tout discours médiatiques sur lesdits évènements.

Histoire et sémiologie de l’attentat

En s’intéressant à l’histoire de l’utilisation de l’attentat, que l’article de Gilles Malandain retrace fort bien, nous pouvons nous permettre de questionner la pertinence du terme d’attentat[5]. Sa première utilisation estimée date du XIVe siècle et désigne la tentative criminelle ou l’action portant préjudice à quelqu’un. De sorte, que la définition est vague, et elle le restera jusqu’à la fin du XIXe siècle. Néanmoins nous retrouvons une permanence à travers l’histoire longue de l’emploi de ce mot. Chez une partie de la population lettrée et qui use de ce terme, il s’agit de définir un crime particulièrement symbolique mettant en danger l’autorité ou la souveraineté sur lesquelles repose la société, dans laquelle vivent ces individus. De sorte que Pascal voit l’homicide comme « un des plus grands attentats qu’on puisse commettre contre Dieu ». L’intérêt de cette citation n’est pas de s’interroger sur la valeur de l’homicide en lui-même, est-il bon ou mauvais, mais des réponses qui font qu’il est un attentat. C’est donc une attaque à Dieu, valeur suprême s’il en fallait à l’époque pascalienne, le XVIIe siècle. Il en va de même à la fin du XVIe siècle, lors de la fin des guerres de religions en France. Les attaques des Ligues catholiques deviennent une attaque contre l’État, la hiérarchie et l’ordre. L’auteur résume parfaitement la situation avec cette citation de 1643 : « l’attentat atteint ou blesse directement le souverain, et à ce titre justifie le traitement le plus rigoureux, le plus préventif », puis :

« Parmi les violations de la loi, l’attentat figure donc avant tout le crime de lèse-majesté que le droit pénal ne cesse de renforcer parallèlement au triomphe de la monarchie « absolue », de part et d’autre de la Fronde. Tous les outrages, même purement symboliques, à l’autorité ou à la personne du roi sont de plus en plus sévèrement incriminés, et notamment sous le nom d’attentats ».

Finalement, l’attentat n’est qu’une attaque à l’autorité, et cela ne se dément pas par la suite : il devient même dématérialisé. L’attentat peut être une attaque symbolique sans crime contre le droit naturel, aller à l’encontre d’une règle ou d’un dogme religieux : « C’est une impiété de censurer l’ordre et la providence, et un attentat à la divinité que d’en vouloir pénétrer le ministère ». L’auteur mentionne un autre sens pour attentat, qu’il résume par « attentat d’en haut ». En effet, jusqu’à la fin du XIXe siècle, il y a une utilisation du terme par les mouvements sociaux populaires. Cela permet de protéger la population d’une dérive des souverains. Nous retrouvons ainsi ce terme dans la condamnation de Robespierre vis-à-vis de Louis XVI. Une des dernières apparitions de ce terme reste celle de Victor Hugo, et de manière générale la qualification du coup d’État par Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Félix Dupanloup disait à ce propos en 1852 : « Vous appelez coup d’état ce qui réussit ; attentat ce qui ne réussit pas. Le succès, le succès, voilà ce qui décide de tout… ». Cette phrase est annonciatrice de la prise en mains, l’utilisation monopolistique du mot. En effet, l’attentat semble jouer un rôle si important dans l’imaginaire collectif que le confisquer pour son propre usage en devient un enjeu politique non-négligeable. Il me semble que « la limitation de l’usage amorcée au XIXe siècle » est en lien étroit avec l’augmentation du rôle de l’État dans la vie quotidienne. Dans la même perspective que Foucault, tant sur la prison que sur la sexualité autorisée, l’attentat comme nous avons pu le constater relève du symbole. Il y a donc une captation du terme par l’État contemporain pour désigner, dans la droite ligne du XVIIe siècle, une atteinte à la sureté de l’État ou de valeurs considérés comme légitime. Le fait que la « polysémie se ferme avec les attentats anarchistes à la fin du XIXe siècle » n’est pas anecdotique. La force évocatrice du mot permet de nommer un acte qui peut être destructeur de la nation Dans un contexte comme la IIIe République qui fait de la défense de la nation son cheval de bataille, se développe les théories d’ennemi intérieur avec les anarchistes, voire les socialistes ou encore les juifs. Ainsi, comme le mentionne l’auteur, l’attentat d’en haut disparaît complètement après la Seconde Guerre mondiale.

À partir de ce moment et après avoir montré que l’attentat n’a pas toujours été monosémique, nous allons nous demander ce que dit un attentat dans l’histoire avec l’emploi contemporain – donc des dominants – du terme. Nous partirons de ce long extrait de l’article :

La décolonisation de la Tunisie et surtout de l’Algérie s’accompagne d’une litanie d’attentats meurtriers, de « provocations » et de « représailles » alimentant le « cercle infernal des violences » qu’il faut à tout prix interrompre. Premières visées, les opérations des fellaghas, parfois qualifiées de « terroristes », ont pourtant une dimension militaire que le général de Gaulle reconnaît en associant presque toujours « combats » à « attentats » – fussent-ils respectivement « odieux » et « fratricides », comme dans l’allocution présidentielle du 16 septembre 1959 – quand il s’agit des indépendantistes algériens ; cette « petite guerre » de harcèlement pouvait à certains égards faire écho à la Résistance encore proche, et son caractère non conventionnel n’empêchait pas d’évoquer une « paix des braves ». Condamnés, déplorés, bien sûr, les attentats font partie d’une lutte dont on sait que l’issue ne peut être le statu quo. Le ton est sensiblement différent à propos des attentats de l’OAS en métropole : plutôt associés aux mots « complots » et « crimes / criminels », ils n’appellent pour leur part rien d’autre qu’une répression intransigeante, au nom d’une défense républicaine qui passe pour De Gaulle par le renforcement du pouvoir présidentiel, et pour Mendès par un « gouvernement de transition » seul à même de prévenir la « guerre civile » sans sacrifier la démocratie.

Que ce soit les attentats anarchistes des années 1890 ou les attentats dans le cadre de la guerre d’Algérie, l’attentat est un signe au sens barthien, c’est-à-dire qu’il faut y voir un message. Dans le cadre des anarchistes, il faut se replonger dans une société extrêmement violente socialement, institutionnellement et individuellement. L’État dans l’économie est croupion, les contrôles sont mineurs, la souffrance au travail n’est pas évoquée : bref, les anarchistes répondent à un réel besoin de politique sociale. En ce qui concerne l’Algérie, avons-nous besoin de l’expliquer ? Depuis 1830, la France occupe le territoire algérien, dans une mission pseudo-civilisatrice, souhaite faire des Algériens des catholiques qui travaillent pour la métropole ; au même titre que toute l’Afrique, la colonisation a entravée le développement des populations autochtones. La situation se tend après la guerre lorsque, le 8 mai 1945 à Alger, sont interdits les drapeaux algériens, et que s’ensuit une tuerie par les forces de l’ordre française. Ainsi, il ne fait pas de doute que les attentats indiquent un problème. Par ailleurs, dans ce cas précis, la France a répondu « positivement », ou du moins, ces attentats ont conduit à l’indépendance de droit de l’Algérie. Indépendamment de la forme choisie, l’attentat donne à réfléchir sur la situation. Et nous devons en faire de même concernant ces « attentats » depuis 2015.

Enfin, sur le lien consubstantiel entre la définition contemporaine et restreinte de l’ « attentat » : « on saisit ainsi comme l’attentat ‘‘terroriste’’ s’inscrit, de manière certes ambiguë, dans l’événementialisation croissante des sociétés, ‘‘de l’information’’ et du ‘‘spectacle’’, jusqu’au ‘‘11 septembre’’, paroxysme de ‘‘l’évènement monstre’’, vécu en direct et à l’échelle planétaire, à la fois réplique et inverse du débarquement sur la Lune ». Il prend également l’exemple de l’ouvrage d’Annie Ernaux, Les Années, où le terme d’ « attentat » est récurrent et désigne une foule d’événements. En effet, l’attentat est, par définition, un acte unique, plutôt isolé, il est mis en exergue par la télévision. La recherche du sensationnalisme par la télévision lui est bien rendu par l’attentat. Il n’y a pas plus sensationnel que l’attentat. Gilles Malandain mentionne en effet que la nouvelle définition s’apparente maintenant à l’attaque à la bombe, c’est-à-dire à quelque chose qui fait du bruit, visuellement impressionnant. De sorte que l’attentat est le paroxysme du fait divers. Serge Halimi mettait en garde les médias de ne pas rendre important l’intéressant. La télévision construit donc bien l’attentat au sens contemporain du terme.

De quoi l’assassinat par un musulman est-il le nom ?

L’objectif de l’attentat est de faire peur, puis de modifier les comportements collectifs et individuels. C’est exactement ce qu’il se passe à l’heure actuelle, et pourtant, considérant les propos précédents, il n’y a pas une augmentation des violences, la mort de Samuel Paty n’est donc pas représentative d’un problème lié à l’attentat. Il est impossible de résoudre un problème si le problème posé n’est pas le bon. La politique se fait-elle à partir de l’évènement isolé ?

De fait, j’aimerais poser une autre question : comment appeler un évènement itératif où des hommes agressent des femmes en pleine rue, amenant ces dernières à ne plus vouloir sortir, à faire attention à la route qu’elles prennent, à préparer une bombe au poivre, à faire semblant d’appeler quelqu’un, à créer des applications permettant un secours ? À l’heure où se produisent près de 250 viols par jour ; où entre 87% et 96% sont subis par des femmes[6] ; où 99% des condamnés pour viols sont des hommes[7] ; où presque une femme mourait tous les trois jours en 2019[8], soit un chiffre en augmentation par rapport à 2018 ; où les agressions sont quotidiennes ; ne pourrions-nous pas parler d’attentat ? Il faut requestionner la catégorie d’attentat. Parfois, il ne suffit pas que quelque chose soit médiatique pour qu’il soit qualifié d’attentat. Pour faire une comparaison, puisque c’est ce que semble faire une partie de la population en faisant de la mort de Samuel Paty un attentat, il faudrait qu’un professeur meurt tous les trois jours, des agressions quotidiennes envers les professeurs, qu’il y ait des mesures individuelles prises par les victimes et une crainte constante de se faire agresser. Nous pourrions également faire des comparaisons avec les violences transphobes, homophobes, etc. Chaque semaine, c’est au moins 7 personnes qui meurent en lien avec leur travail. Celles-ci sont bien souvent des ouvriers, des travailleurs du BTP, des agriculteurs[9]. Le Figaro, journal gauchiste, écrit ceci : « Au total, 551 Français sont morts dans un accident du travail en 2018, selon ce chiffre dévoilé début décembre par l’Assurance-maladie (contre 530 en 2017). Ce chiffre est probablement bien supérieur car les données de l’Assurance maladie concernent uniquement les salariés du secteur privé. Les agriculteurs, les auto-entrepreneurs ou encore les fonctionnaires ne sont pas comptabilisés »[10]. Les bien-pensants ou les dominants expliqueront qu’il ne s’agit pas de meurtre, mais il faut lire l’ouvrage biographique de Édouard Louis pour se rendre compte que les politiques menées et la course au profit, métonymie du capitalisme, sont en cause. La fatigue, la vieillesse, la dureté du travail, qui sont le propre des classes populaires, sont des facteurs politiques. Ce sont des morts systémiques, institutionnelles, qui devraient requérir la réflexion de la communauté politique. Le 30 septembre sortait Un pays qui se tient sage de David Dufresne. Une des problématiques que soulèvent ce film, ainsi que la page Twitter tenue par l’auteur avec Allo Place Beauvau ! C’est pour une violence policière, c’est que les images font peur : elles sont démobilisatrices. Il faut bien voir qu’en quelques 60 jours (nous ne comptons que les samedis et jour de manifestations), c’est un peu moins de 1000 violences policières qui ont été signalées, soit près de 16 par jour, d’où la peur qui peut en résulter.

Ainsi, la valeur d’usage du concept d’attentat est bien plus révélatrice des individus qui l’emploient que l’évènement lui-même. En ce sens, le fait que l’on érige un enseignant, qui montrait une caricature comme preuve de liberté d’expression, et qui fut victime d’une personne de confession musulmane, en symbole, nous apprend que le champ médiatique fait son audience sur la question de l’islam. À l’inverse, ne pas parler d’attentat lorsqu’une femme meurt sous les coups de son conjoint ou lorsqu’un énième ouvrier meurt, révèle que le système médiatique – extension du domaine politique (extension ou bien pièce à part) – s’est habitué à ces types de violences. Bien que cynique, pour régler des problèmes, il faut que la réflexion advienne après l’émoi. De plus, et c’est le rôle de la télévision et du « match de boxe » qu’impose les rapports de forces sociales, l’imposition de telle ou telle question détermine par quel biais prendre tel évènement.

La liberté d’expression n’est pas un blanc-seing donné à l’islamophobie

La seconde question qui doit agiter l’espace politique à cette heure est celle de la liberté d’expression. Elle est érigée en totem, que chaque camp politique revendique. La gauche la défend pour critiquer l’État, le gouvernement la souhaite au nom des principes républicains, et l’extrême droite veut la liberté d’expression pour s’exprimer dans les médias. Et de M. Valls à M. Le Pen en passant par E. Macron, la liberté d’expression est revendiquée contre la cancel culture. Dans tous les cas de consensus, il faut s’interroger. Alors même que la politique est le lieu du dissensus, un concept si important ne peut faire l’unanimité. Avant toute chose, il faut donner une définition appropriée à la liberté d’expression. Dans une publication, Denis Ramond explique les deux définitions possibles de la liberté d’expression. La première est celle que l’on constate aux États-Unis, qui tend à une liberté large de l’expression, seulement limitée à l’intérêt politique qu’elle apporte. Et la tendance va vers cette liberté. La seconde définition est celle qui convient le mieux d’adopter. Il s’agit d’une liberté d’expression qui dépend du respect d’autrui. D’ailleurs, l’article 4 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen l’indique bien : « La Liberté consiste à pouvoir faire toute ce qui ne nuit pas à autrui » et n’a que peut de différence avec « liberté d’expression », puisque l’expression est toutes les manières d’exprimer une idée et peut très bien se réduire à la liberté[11]. A ce sujet, l’auteur mentionne la position moraliste de la première définition. Il montre en effet que tout peut faire l’objet de débat, et dès lors la limitation se borne à un choix moral.

Tout d’abord, il est toujours mal perçu de parler de contrainte à la liberté d’expression. Pourtant, cette contrainte est effective, et c’est probablement gracieux. Est-ce que les propos publics nazis, antisémites, racistes (au sens du XIXe siècle ou de l’entre-deux guerres) sont acceptables ? Aujourd’hui ces paroles sont proscrites, à juste titre. Comme l’a dit Édouard Louis, la liberté d’expression « c’est la possibilité pour les minorités de pouvoir parler […]. C’est de dire qu’il y a des choses que l’on ne peut pas dire »[12]. Il y a aujourd’hui des choses inacceptables qui ne l’étaient pas il y a 20, 50 ou 70 ans, comme « yupin », « pédé », ou les thérapies de genre. Ce qui revient à dire qu’il n’y a pas de liberté d’expression dans l’absolu. Elle est encadrée par la loi, mais aussi par les mœurs. Il est donc indispensable de se demander si la parole non-contrainte ne révèle pas l’état des forces dans les sociétés. La prospérité des discours islamophobes est un véritable indicateur. Il est à la fois possible de faire des musulmans les responsables de tous les maux[13] et qu’il n’y ait plus de contradicteurs lorsqu’il y a ce genre de propos. Une partie de la population a fait le deuil de la défense de l’anti-racisme. Seuls les réseaux sociaux semblent encore résister dans des niches. Dans la même veine, il semblerait que quelques individus aient fait des caricatures sur Muhammad des symboles de la liberté d’expression. Ce qui est assez grave. De plus en plus, la liberté d’expression se conjugue avec la possibilité de caricaturer le prophète musulman ou les diffuser.

Se pose la question de la pertinence de la caricature. Certaines caricatures dessinées ne sont-elles l’expression d’un retour à un passé où le corps n’était que l’extériorité de l’âme ? Le fait de représenter symboliquement par le corps les vices de l’individus (ou d’un groupe social) ne semble pas très pertinent en termes de critique sociale et réinscrit la critique dans une sorte de naturalisme archaïque. Bien sûr, cela ne vaut que pour les dessins uniques, dans lesquels un message doit être passé d’abord par le graphisme : il ne s’agit pas de la caricature en soi. Le travail de Guillaume Meurice est bien plus pertinent puisqu’il met en avant des propos caricaturaux, révélant un biais de pensée particulier. En l’inscrivant à la radio, et donc par la parole, la satire s’intéresse aux schémas psycho-sociaux des groupes d’individus, rendant la critique pertinente (bien plus que Charlie Hebdo, pour ses unes au moins). De fait, quel besoin avons-nous de vouloir systématiquement diffuser des caricatures de Muhammad ? N’est-ce pas une insulte, du racisme ? Il ne s’agit de pas de censure mais de responsabilité collective. Cette posture n’est pas dépendante de la gauche : Justin Trudeau parle en effet d’une liberté d’expression « qui n’est pas sans limite » et qu’il faut être « conscient de l’impact de nos mots »[14]. Un peu plus vieux, Jacques Chirac, loin d’être un « islamo-gauchiste », rappelait que : « tout ce qui peut blesser les convictions religieuses, doit être évité. La liberté d’expression doit s’exercer dans un esprit de responsabilité »[15]. Il est demandé sans cesse aux musulmans de pratiquer leur religion dans leur intimité, mais on les force à s’inscrire dans l’espace publique à leur corps défendant en dessinant leur prophète ou en créant des polémiques sur le voile. J’en veux pour preuve la caricature de Tariq Ramadan lorsqu’il a été accusé de viol. La une représente le théologien avec le pénis en érection de manière disproportionnée et une bulle indiquant « je suis le 6e pilier de l’Islam »[16]. Pour quelle raison ramener la question de l’islam alors que manifestement ce n’est pas ce qui est posé ? Ce n’est pas une une gravissime, mais elle en dit suffisamment long. Il y a une confusion dans cette volonté d’athéisme radical, il ne s’agit pas d’être contre la foi religieuse, mais d’être contre le fait qu’elle soit une parole politique. De même que la sexualité, la religion relève de l’intimité, personne n’a à dire ce que chacun a à faire. Au lieu de se battre contre la religion, Charlie Hebdo fait exactement l’inverse, en la constituant, a fortiori pour la confession musulmane, comme un problème politique. L’athéisme radical, pourtant, devrait considérer la religion catholique comme objectivement bien plus insérée dans les débats politiques que la religion musulmane : lorsque le pape prend la parole sur le mariage homosexuel ou sur des questions politiques, il devient donc un politicien. Bref, Charlie Hebdo fait à la fois la critique de l’islam et l’insère dans le débat public. Aussi, que devons-nous comprendre lorsqu’un cours sur la liberté d’expression est fait à partir de caricature de personnes saintes pour une partie de la population ? Évidemment qu’il ne doit pas y avoir un interdit, mais c’est manquer de respect à ces personnes. À aucun moment nous nous permettrions d’insulter quelqu’un sous prétexte de liberté d’expression. Pascal Picq rappelait que nous ne sommes pas obligés d’user de toutes nos potentialités, et c’est précisément ça, la liberté d’expression. Ce n’est pas un blanc-seing donné à tout type de propos, tout comme la liberté de manière générale. Nous devons nous soumettre aux sentiments et au respect des récepteurs. Cette considération est absolument indépendante des attentats. Qu’il y en ait ou pas, cela ne change rien. Nous nuancerons en disant qu’il est peut-être moins grave dans l’absolu que Charlie Hebdo diffuse ces images plutôt qu’un enseignant. Le Canard enchaîné est lu par un lectorat particulier, personne n’est obligé de le lire ; en revanche, un cours l’impose (bien que certain.e.s enseignant.e.s proposent en amont aux élèves de sortir de la classe, mais ne tombent-ils pas dans une exclusion ?). Concrètement, il y a un problème avec la rhétorique sociale du zeitgeist comme l’a défini Marc Angenot : c’est toute la production en un temps donné à l’intérieur d’un territoire donné. Le discours général est islamophobe, le simple fait de poser la question de l’intégration des musulmans est problématique. Il n’y a pas un jour où un chroniqueur, éditorialiste ou politique sort un propos d’une grande violence. Cette violence est majorée par son inscription dans une sérialité de production de même ordre. Ce ne sont pas les caricatures en soi de Charlie Hebdo qui posent le problème, mais c’est parce qu’elles s’insèrent dans un dispositif beaucoup plus large.

Le viol est un attentat, la répression policière est une menace pour la liberté d’expression

Pour conclure, il faut bien donner des pistes de réflexion. D’abord, réfléchir, surtout lors d’un acte d’une grande violence. Ensuite, ne pas hésiter à employer le terme d’attentat et à le constituer comme fait divers, tout en le politisant quand il s’agit d’un viol ou d’un meurtre aux accents patriarcaux. P. Bourdieu disait qu’il n’y a pas de force intrinsèque de l’idée juste : il faut donc user de techniques pour rendre les combats justes forts et leur donner une potentialité de changement. Il faut surtout, et avec empressement, se séparé de la télévision, éviter qu’elle impose ses débats. Elle peut aussi bien être pertinente qu’un des outils des dominants. Le fait qu’elle puisse imposer un sujet au corps politique constitué la rend extrêmement dangereuse. Il faut donc à la fois arrêter de la regarder et se battre pour qu’elle change afin qu’elle devienne un instrument de l’idée juste. Ensuite, concernant la liberté d’expression, il faut arrêter de la brandir à tort et à travers. La répression policière durant les manifestations des Gilets jaunes, elle, nuit gravement à la liberté d’expression, la manifestation étant une liberté fondamentale (même si ça ne l’est pas juridiquement), et celle-ci est menacée par l’État, celui qui gouverne, qui dicte, qui a la force de la loi et la violence légale de son côté. Ensuite, il faut faire preuve de pragmatisme. Tant que la rhétorique sociale est à l’islamophobie, il faut s’interdire de diffuser et de propager des iconographies ou des textes qui, sans être fondamentalement islamophobes, participent à ce contexte conservateur. Et surtout, éviter que tout lien puisse être fait entre violence de l’attentat et islam. Les statistiques montrent en effet qu’il n’y a pas d’augmentation de la violence, simplement qu’une partie des fondamentalistes religieux, recourt à la violence présente dans l’individu construit ou qui se construit pour favoriser le passage à l’acte. Il faut au contraire se demander comment telle ou telle société peut créer des situations de violences. Nous ne naissons ni violent, ni non-violent ou pacifique. L’éducation et les autres institutions nous construisent et probabilisent nos actes. Lorsque nous sommes dans une communauté politique qui laisse faire le viol, dépolitise les assassinats par des hommes, que plus de 570 travailleurs meurent chaque année sans que personne ne s’en émeuve, tout en enlevant 5 euros d’APL aux plus pauvres, et qu’un ministre nie les violences policières, comment un individu qui naît dans un contexte violent (parent drogué, parent violent, parents et entourage pauvre, région violente) pourrait-il, lui, faire mieux que ce qu’il croit être le quotidien ? Face à Valls, Jérémy Ferrari avait tenu un propos d’une grande intelligence en expliquant que les terroristes n’ont plus peur de la mort, il ne la considère pas comme la fin de la vie mais comme un passage, une porte d’entrée. Il mettait le doigt sur comment, en tant qu’entité politique, nous pouvons laisser penser que l’après peut être meilleur[17]. Le terrorisme, comme la montée de l’extrême droite, est en définitive la défaite du modèle socio-économique commencé sous Giscard et qui a pris de l’ampleur avec la fin du bloc de l’est. Et nous terminerons sur cette phrase de Jérémy Ferrari : « Vous développez toute une idée, toute une réflexion au départ sur quelque chose qui est faux ».

[1] Rappelons ici la définition de l’ « attentat » par le Larousse en ligne : « 1. Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, acte de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République ou l’intégrité du territoire national. 2. Acte qui heurte les droits, les grands principes, les traditions ».

[2] Violaine Morin, « Violences scolaire : ‘’Les enseignants considèrent souvent qu’ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie », Le Monde, 26 octobre 2018.

[3] Ibid.

[4] Question au gouvernement de Danièle Obono sur la précarité des étudiant.e.s et la pauvreté croissante en France, le 12/11/2019 à l’Assemblée nationale.

[5] Malandain Gilles, « Les sens d’un mot : ‘‘attentat’’, de l’Ancien Régime à nos jours », in La Révolution française, n°1, 2012. Ce paragraphe et la réflexion qui y est développé dépend directement de cet article, ainsi les citations en sont issues.

[6] « Les chiffres du viol en France sont toujours terrifiants : voici comment changer les choses », madmoizelle, 23 février 2018 & « Les chiffres effarants d’agressions sexuelles et de viols en France », Les Inrockuptibles.

[7] « Les femmes condamnées pour viol en France », Rapport de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, n°25, septembre 2019.

[8] « Le nombre de féminicides en augmentation en 2019, selon les chiffres du ministère de l’intérieur », Le Monde, 17 aout 2020.

[9] Page Facebook ou Twitter « Accident du travail : silence, des ouvriers meurent ».  

[10] « Accidents du travail : plus de 500 Français meurent chaque année, qui sont-ils ? », Le Figaro, 23 décembre 2019.

[11] RAMOND Denis, « Liberté d’expression : de quoi parle-t-on ? », in Raisons politiques, n°44, 2011/4, p. 97-116.

[12] Clique x Édouard Louis : Histoire de la violence, Canal +, 7 février 2020.

[13] Il faudrait probablement repenser aussi les catégories d’intégriste, fanatiste, salafistes ou encore djihadiste. Sauf, les deux premiers, le lien avec la religion musulmane est explicite, pourtant, d’un point de vue sociologique et nominaliste, il faudrait nommer cet individu en rapport avec la violence qui est inhérente à son acte. Rappelons que le djihad est bien plus complexe qu’aller en Syrie ou dans les camps de Daesh.

[14] « Caricatures. Pour Justin Trudeau, ‘’La liberté d’expression n’est pas sans limites’’ », Ouest-France, 31 octobre 2020.

[15] « Déclaration de M. Jacques Chirac, Président de La République, sur la liberté de la presse et le respect des convictions religieuses dans le cadre de l’affaire des caricatures du prophète Mahomet », 8 février 2006.

[16] Charlie Hebdo, 1er novembre 2017.

[17] « Échange entre Jérémy Ferrari et Manuel Valls sur le rassemblement du 11 janvier 2015 », On n’est pas couché, France 2, 16 janvier 2016.

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