Produit de l’éducation catholique qu’il a reçue dans l’établissement jésuite de la Providence à Amiens, Macron est accompagné dans sa démarche par son épouse qui enseigna à Franklin (Saint-Louis-de-Gonzague, établissement jésuite d'enseignement très privé et très catholique à Paris est appelé Franklin par référence à la rue où il est installé). C’est là que les enfants Bolloré ont été scolarisés, comme le sont bien d’autres enfants de bourgeois.
Ses antécédents et son environnement religieux expliquent que Macron ait tant instrumentalisé l’incendie de notre dame de Paris ; et qu’il ait voulu « la loi confortant le respect des principes de la République » dite « séparatisme ». Elle sépare les citoyens, comme son nom l’indique (elle n’a pas été nommée « anti-séparatisme »), selon leur origine et leur religion, avec une forte tendance anti-musulman. Sans préoccupation d’égalité ni de neutralité qu’imposent la Constitution et la loi de 1905. Pour cela, Macron s’en est déchargé, le 5 mai 2025, sur les francs-maçons de la Grande Loge de France : « Je vous demande d’être les ambassadeurs de la laïcité ».
Et Rome l’attire avec sa pompe grandiloquente. Alors qu’il pouvait déléguer un représentant - ministre ou personnalité - Macron n’a pas hésité à écourter son déplacement auprès des citoyens français de l’océan Indien pour être présent aux obsèques du pape. Et se préoccuper de l’élection de son successeur. Est-ce la place du président d’un État laïc que se mêler aux ecclésiastiques, est-ce son rôle que s’occuper des affaires religieuses ? Doublement non, mais Macron oublie souvent les obligations de sa fonction.
François Bayrou son allié à toutes les élections et à présent premier ministre, catholique convaincu, protecteur de l’église, de ses œuvres et établissements scolaires, nie les faits ou est frappé d’amnésie quand des journalistes lui rappellent que depuis cinquante ans les élèves de Bétharam sont maltraités et victimes de violences diverses, dont sexuelles. Et alors que partout en France se multiplient les signalements de violences dans les établissements privés catholiques, le premier ministre se tait ou minimise la responsabilité des religieux fautifs et du ministère de l’éducation dont il était en charge. Les rapports d’inspection n’ont rien signalé, argue-t-il, à l’instar de celui sur Stanislas à Paris, dont les auteurs découvrent qu’il a été modifié à leur insu.
Dans le même temps, Bruno Retailleau le ministre de l’intérieur en charge des cultes ne cesse de poursuivre les organisations et établissements scolaires, musulmans, à coups de dissolution ou de fermeture, annonces médiatiques que la justice annule en droit. Il accuse, il n’a pas varié ni s’est excusé depuis sa déclaration, de « régression ethnique », c’est à dire considéré inférieur, quiconque n’est pas blanc, catholique et vendéen. Ce propos est une insulte pour la presque totalité des Français et partout dans le monde. Discours colonial rance, catholique odieux, injurieux et indigne d’un représentant de l’État.
La religion catholique a des protections qui s’affichent au sommet de l’État, ne s’encombrent pas de neutralité ni de laïcité. Grâce à ces soutiens, aux financements publics qu’elle reçoit abondamment et aux avantages fiscaux dont elle bénéficie, l’église prospère jusqu’à devenir un opposant de poids à l’enseignement public, peser dans les décisions politiques et remettre en cause la neutralité de l’État.
Alors que le gouvernement cherche des ressources pour ramener à l’équilibre les comptes publics, il doit rétablir la neutralité et l’égalité des contributions à l’État en révisant les exonérations sur leur patrimoine considérable et les avantages fiscaux injustes et insupportables dont profitent indûment en France et l’église catholique et ses milliers de congrégations.