Il est difficile de définir ce cinéma qu’il a fait, contrefait, défait, refait de tant de manières. Il a accompli des cinémas qui s’accordent aux désirs (cf. l’incipit d’ouverture, Le Mépris) les plus divers, ou bien qui se désaccordent de la règle commune, l’habitus, soumis durant le temps de la trajectoire du cinéaste à normalisation par l’industrie et la finance. Sans cesse son travail a dénormé, contourné le sujet cinéma pour le dépasser, l’outrepasser en lui-même. En l’explorant, il lui a conquis sa dimension la plus aboutie, celle d’une constante recherche. Et de chercheur, il s’est mué en pédagogue dont l’enseignement atteint tous les âges et tous les continents, tous les talents et toutes les quêtes. Par quoi son travail atteint dès à présent à l’universel. Nombreux sont ceux qui ont enquêté sur ce travail, puisé dans sa contribution, d’autres poursuivront, dans une transmission qu’il aura assumée de continuer.
Voilà sans doute la bonne définition du cinéma de JLG, une pratique de recherche constante et exigeante. Si quelques philosophes l’ont intronisé dans la pensée et l’intellection, son discours cinématographique, proprement philosophique, se suffit à lui-même.
Paris, 13 septembre 2022