Hier, plusieurs évènements majeurs ont marqué l'actualité : ce mois de mars qui se prolonge et commence à inquiéter le pouvoir qui ne sait pas trop comment faire passer tout le monde au mois d'avril... Faut-il se méfier du mouvement Nuit Debout, attendre qu'il s'essouffle, utiliser l'état d'urgence pour le plomber... ? Il était aussi question des Panama Papers qui ont révélé la création offshore de sociétés par une des plus grandes banques françaises, la Société Générale. Oudéa, son PDG proteste, accuse ses détracteurs de diffamation mais si la SG n'a rien à cacher, que fait-elle au Panama ? En 2012, Oudéa, déclarait sous serment devant une Commission du Sénat, avoir décroché. "Yeux dans les yeux", il affirmait être sorti du Panama... Or, c'est dans la nature même des banques de permettre à leurs clients d'optimiser leurs revenus peu importe les moyens pourvu qu'on ait du rush et du cash !
Arpentant une estrade devant un écran géant à l'instar d'un jeune loup de la Silicon Valley, Macron annonçait aussi hier la création de son nouveau parti : "En Marche" ou EM (ses initiales)... Gattaz salua une initiative rafraichissante et beaucoup voient en elle l'apport en oxygène que la France attendait... Or on ne voit pas vraiment de quel oxygène il s'agit... Ou plutôt on ne le voit que trop, son parti étant domicilié à l'adresse du directeur de l'Institut Montaigne, think tank patronal.
Mais il était important de masquer ce véritable appel d'air que sont les Nuits debout. Pour l'instant, il convient d'en parler comme d'une curiosité organisée par des radicaux de gauche dans la mouvance de Podemos. Or ce mouvement rejette toute reconnaissance de la structure politique actuelle. Ses protagonistes ne sont pas non plus des Indignés, plutôt des révoltés désirant brouiller la donne néo-libérale, proposer une alternative plaçant la générosité et la compassion au centre des rapports (je pense à cette cantine à République où l'on paye ce qu'on peut/ veut...). Nuitdebout est un espace de réinvention, de réappropriation de la parole et une ZAD mais une ZAD qui peut dézoner...
Et donc aucune mise en perspective de la pertinence du mouvement #nuitdebout et des connivences scabreuses entre chefs d'état et institutions bancaires. Pas un mot ou trés peu sur l'occupation de la Société Générale par Attac. Toute l'info s'est principalement focalisée sur le lancement de cette start-up et les spéculations politiques qu'elle suscitait. Business as usual..