La France connaît actuellement une situation complexe et multiforme, centrée sur les divisions sociétales, l'immigration et la prévalence croissante de la violence et de l'agitation. Il y a deux ans, vingt généraux français à la retraite, ainsi que des officiers supérieurs et des militaires, ont écrit une lettre ouverte au président Emmanuel Macron. Ils ont mis en garde contre l'escalade des divisions communautaires et de la violence, prédisant un effondrement social qui pourrait conduire à une guerre civile et nécessiter une intervention militaire pour protéger les valeurs civilisationnelles françaises.
La lettre a toutefois été largement rejetée par les commentateurs, qui l'ont jugée hors de propos et l'ont considérée comme une menace contre la République. Cette perception a changé récemment lorsque le porte-parole du cabinet, Olivier Véran, reconnaissant la montée de la violence, a indiqué que la France pourrait être à un point de basculement. Cette déclaration a été faite à la suite de l'agression mortelle au couteau d'un jeune homme de 16 ans à Crépol. M. Véran a condamné la violence et la réaction des militants de droite, demandant que les auteurs soient sévèrement punis et que l'État se mobilise pleinement pour assurer la sécurité des citoyens.
Les réactions aux déclarations de M. Véran ont été mitigées, certains reprochant au gouvernement de ne pas en faire assez pour les citoyens qui travaillent dur. La situation à Crépol, où les agresseurs seraient des enfants ou des petits-enfants d'immigrés musulmans, a suscité une controverse et un débat sur l'immigration et l'intégration en France. Le refus de la justice de divulguer les prénoms des suspects a été interprété comme une tentative d'éviter de stigmatiser la communauté musulmane.
Cette situation a suscité une agitation publique accrue et une critique de l'approche du gouvernement français en matière d'assimilation et d'intégration. La France, qui a traditionnellement réussi à assimiler les immigrés, est aujourd'hui perçue comme un échec à cet égard. Le système éducatif est en difficulté, en particulier dans les régions où le nombre d'enfants non francophones est élevé, et les enseignants sont confrontés à l'irrespect et à la violence. Les forces de police sont également mises à rude épreuve, avec des taux de démission et de suicide élevés.
La déconnexion entre la classe dirigeante et la population est de plus en plus grande, exacerbée par le déclin économique et culturel. L'administration de M. Macron, comme ses prédécesseurs, a été critiquée pour sa gestion de l'immigration et les tensions croissantes qu'elle engendre. Le nouveau projet de loi sur l'immigration vise à résoudre certaines de ces questions, mais des inquiétudes subsistent quant à son efficacité à traiter les problèmes plus profonds de l'intégration et au risque de troubles supplémentaires ou de réactions extrêmes de la part de l'aile droite. La possibilité de troubles civils ou de conflits, comme l'ont prévenu les généraux il y a deux ans, constitue une grave préoccupation.
Le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanin, s'est déclaré très préoccupé par la participation d'extrémistes aux récentes marches, ce qui l'a incité à proposer l'interdiction de trois groupes d'extrême droite, dont les membres figurent déjà sur une liste gouvernementale de surveillance de l'extrémisme.
En annonçant cette mesure décisive, M. Darmanin a établi un parallèle avec les événements survenus récemment en Irlande, où un incident violent impliquant une foule et l'agression à l'arme blanche de plusieurs enfants devant une école de Dublin a mis en évidence le risque de troubles sociaux. Il a mis en garde contre un mouvement d'extrême droite en plein essor, désireux de pousser la France vers un état de guerre civile, et a salué les efforts déployés par les autorités pour prévenir une situation similaire aux événements troublants observés à Dublin.
La situation en Irlande n'est pas un événement isolé, mais fait partie d'un mouvement plus large et de plus en plus influent, dont les liens s'étendent à l'échelle internationale.
Dans le contexte du conflit actuel entre Israël et les Palestiniens, les gouvernements européens s'inquiètent de la montée de deux formes d'extrémisme violent : l'extrémisme islamiste et l'antisémitisme. Dans des pays comme l'Allemagne, l'alerte est renforcée quant à la possibilité d'attaques djihadistes, les autorités indiquant que le risque est l'un des plus élevés de ces derniers temps.
Toutefois, l'importance et l'organisation croissantes des groupes d'extrême droite en Europe, connus pour leurs actions parfois violentes, deviennent un problème important. Ce phénomène n'est pas confiné à une seule région, mais montre une tendance inquiétante à devenir transnational.
Par exemple, en Grande-Bretagne, une récente marche pro-palestinienne dans le centre de Londres a été perturbée par des contre-manifestants d'extrême droite. De même, en Espagne, des manifestations contre l'amnistie accordée aux leaders indépendantistes catalans ont vu la participation de groupes d'extrême droite. Ces incidents soulignent le défi croissant posé par l'extrémisme de droite dans les rues européennes et sur les plateformes en ligne.
Selon un rapport publié en 2022 par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la France se classe parmi les cinq pays européens qui enregistrent le plus grand nombre de crimes de haine antichrétiens, aux côtés de l'Espagne, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Suède. Ces pays ont en commun une population musulmane importante. En revanche, des pays d'Europe de l'Est comme la Pologne et la Hongrie, où la population musulmane est relativement moins importante, signalent moins d'attaques contre les églises.
Il est temps de reconnaître la menace croissante du djihad et de l'islamisme en France. Si rien n'est fait, la France sera définitivement perdue d'ici une vingtaine d'années.