Les agriculteurs français ont récemment interrompu leurs manifestations, qui consistaient à bloquer des routes avec des tracteurs et à déposer des déchets devant des bâtiments gouvernementaux, pour exprimer leur incapacité à assurer leur subsistance en raison des importations bon marché, de l'insuffisance des subventions et de l'augmentation des coûts de production.
En réponse, le Premier ministre français Gabriel Attal a introduit plusieurs mesures visant à répondre à leurs préoccupations, telles que l'interdiction de l'importation de produits agricoles contenant des pesticides non autorisés dans l'UE, ainsi que l'introduction de nouvelles aides financières et d'incitations fiscales.
Ces mesures ont temporairement satisfait les principaux syndicats agricoles français, mettant en évidence un aspect unique des protestations françaises par rapport aux autres pays européens, largement influencé par l'importance de l'agriculture française et le climat politique, en particulier sous la direction du président Emmanuel Macron.
Alors que les agriculteurs français ont vu leurs revendications aboutir, leurs homologues d'autres nations européennes ont orienté leurs griefs vers l'UE, notamment lors d'un récent sommet à Bruxelles. Les manifestations s'inscrivent dans le cadre d'un mécontentement plus large à l'égard des politiques de l'UE et des accords commerciaux jugés défavorables, comme l'accord en cours avec le Mercosur, qui suscite des inquiétudes quant à l'intensification de la concurrence et à la survie des normes agricoles locales.
En France, la discorde entre les syndicats d'agriculteurs illustre un débat plus large sur la politique agricole, les accords commerciaux et les réglementations environnementales, reflétant un paysage complexe de défis politiques et économiques. Les concessions du gouvernement, notamment les ajustements politiques et les promesses d'une plus grande souveraineté alimentaire, témoignent d'une tentative de résoudre ces problèmes aux multiples facettes.
Toutefois, l'efficacité de ces mesures dans l'élaboration de la politique de l'UE et leur impact sur les prochaines élections du Parlement européen, où la politique d'immigration devrait dominer, restent incertains. Ce scénario met en évidence le combat permanent des agriculteurs français dans le contexte national et européen, soulignant le rôle important mais difficile de l'agriculture dans les discussions politiques et économiques.
Les agriculteurs d'Europe de l'Est expriment leur mécontentement face à l'afflux de produits agricoles bon marché en provenance d'Ukraine, tels que les céréales, le sucre et la viande, à la suite de la décision de l'Union européenne de lever les quotas et les droits de douane en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Le changement climatique vient aggraver ces difficultés en augmentant la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les incendies de forêt et les sécheresses, ce qui a des répercussions sur la production agricole.
Les objectifs environnementaux de l'UE suscitent également un mécontentement croissant. Le "Green Deal" européen, qui vise à mettre en œuvre une série de mesures écologiques telles que la taxation du carbone, l'interdiction des pesticides, la limitation des émissions d'azote et les réglementations relatives à l'eau et à l'utilisation des sols, est au cœur de la controverse.
Nombreux sont ceux qui affirment que les agriculteurs font pression pour retarder l'application des réglementations du Green Deal, notamment en ce qui concerne les taxes sur le carbone et la réduction de l'utilisation des pesticides.
Chaque pays d'Europe a ses propres problèmes. En Allemagne, l'accent est mis sur le projet de taxe sur le diesel pour les machines agricoles. Les Pays-Bas sont confrontés à des débats sur la taxe sur l'azote, qui affecte la production de bétail. Quant à la Pologne, bien qu'elle soutienne militairement l'Ukraine, elle voit ses agriculteurs protester pour empêcher l'entrée des céréales ukrainiennes sur son territoire.
Pour atténuer les protestations, l'UE a récemment trouvé un compromis qui reporte au 31 janvier l'application de certaines pratiques agricoles visant à améliorer la santé des sols et la biodiversité. Ce compromis permet aux agriculteurs d'éviter de mettre une partie de leurs terres en jachère tout en conservant l'aide financière correspondante.
Par ailleurs, la Commission européenne a décidé de prolonger jusqu'en juin 2025 la suspension des droits d'importation pour les produits ukrainiens.
Au niveau national, le gouvernement allemand a revu à la baisse ses plans initiaux de réduction des subventions au diesel, en maintenant une exonération de la taxe sur les véhicules pour les machines agricoles et en supprimant progressivement les avantages fiscaux liés au diesel sur une période de trois ans, bien que de nombreux agriculteurs réclament une annulation complète de ces mesures.
Nous verrons si les agriculteurs sont patients et si les gouvernements sont malléables avec leurs lois et réglementations strictes.
Billet de blog 4 février 2024
Qu'ont accompli les agriculteurs ?
Les agriculteurs d'Europe de l'Est expriment leur mécontentement face à l'afflux de produits agricoles bon marché en provenance d'Ukraine.
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