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Billet de blog 8 décembre 2023

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Les coqs français ont le droit de chanter

L'attachement de la France à son patrimoine culturel, historique et linguistique s'est traduit par la mise en œuvre de plusieurs lois uniques, chacune ayant un contexte et un objectif distincts.

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Le Parlement français a récemment adopté une loi visant à protéger les bruits et les odeurs caractéristiques de la campagne, en ciblant particulièrement les conflits entre les agriculteurs de longue date et les nouveaux habitants de la ville. Cette loi, connue sous le nom de "loi sur les bruits et les odeurs de la campagne", vise à protéger les agriculteurs contre les procès jugés "abusifs" intentés par ces nouveaux résidents, souvent appelés "néo-ruraux". Ces personnes ont quitté les zones urbaines pour se retrouver en désaccord avec les aspects naturels de la vie rurale, tels que le bruit des coqs et des chiens ou l'odeur du fumier.

Soutenue par le gouvernement du président Emmanuel Macron et proposée par la députée Nicole Le Peih, la loi a bénéficié d'un soutien important au parlement, l'adoptant par 78 voix contre 12, et doit maintenant être transmise au Sénat. Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a approuvé la loi sur les réseaux sociaux, soulignant sa nécessité pour défendre les agriculteurs qui font simplement leur travail.
Cette décision s'inscrit dans le contexte des tensions actuelles entre les anciens citadins et les résidents ruraux en France et dans d'autres pays alpins. Avant cette loi, en 2021, la France avait tenté de légiférer sur la protection du "patrimoine sensoriel des campagnes françaises", mais son application s'est avérée difficile. Les juges disposaient d'une grande marge de manœuvre pour traiter les plaintes relatives aux "troubles anormaux du voisinage", ce qui a conduit près de 500 agriculteurs à être poursuivis en justice pour des bruits ou des odeurs liés à leur exploitation. Cette nouvelle loi vise à assurer une protection plus claire et plus solide des activités traditionnelles et essentielles de la communauté rurale.

L'attachement de la France à son patrimoine culturel, historique et linguistique s'est traduit par la mise en œuvre de plusieurs lois uniques, chacune ayant un contexte et un objectif distincts.

Par exemple, une loi de 1994 stipule qu'au moins 40 % de la musique diffusée sur les stations de radio françaises doit être en français, une mesure visant à préserver la culture française et à contrebalancer les influences anglo-saxonnes. Malgré une certaine résistance et des modifications en 2016 pour encourager la diffusion de musique française plus récente, cette loi reste une sauvegarde culturelle importante.

Sur le lieu de travail, si la plupart des boissons alcoolisées sont interdites, des exceptions sont faites pour le vin, la bière, le cidre et le cidre de poire pendant les repas ou les célébrations, reflétant ainsi les traditions culinaires renommées de la France. Une autre loi notable, introduite en 2011, limite l'utilisation du ketchup dans les écoles à une fois par semaine avec les frites. Cette loi a été mise en place pour lutter contre les mauvaises habitudes alimentaires chez les enfants et pour défendre la gastronomie française.

L'une des lois les plus extraordinaires permet le mariage posthume dans des circonstances exceptionnelles, à condition qu'il reçoive l'autorisation du président de la République. Cette loi, introduite en 1959 à la suite d'une rupture de barrage dévastatrice, a permis à une femme enceinte d'épouser son fiancé décédé. En outre, une loi de 1910, rarement appliquée, interdit de s'embrasser sur les quais de gare. Elle visait à l'origine à éviter les retards lors des adieux en temps de guerre, qui étaient chargés d'émotion.

Enfin, la loi française interdit de manger sur le lieu de travail afin de préserver les conditions d'hygiène sur le lieu de travail, ce qui oblige les entreprises à aménager des espaces réservés à cet effet. Cette règle a été temporairement assouplie pendant la pandémie de COVID-19, mais a été rétablie par la suite. 

Chacune de ces lois, bien qu'apparemment inhabituelle, est profondément ancrée dans l'engagement de la France à protéger et à célébrer son identité culturelle distincte. 

En ce qui concerne les coqs, la souris des villes françaises est opposée à la souris des champs. Pour l'instant, c'est la souris de la campagne qui a gagné.

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