L'intérêt de la France pour la région du Sahel, vaste zone d'Afrique située juste au sud du désert du Sahara, est multiple et repose sur des facteurs historiques, géopolitiques, économiques et sécuritaires :
Préoccupations sécuritaires : Le Sahel, une vaste région qui s'étend en Afrique juste au sud du désert du Sahara, a été un point chaud pour les activités militantes islamistes. Des groupes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique ont été actifs dans la région. L'intervention militaire de la France, notamment au Mali depuis 2013 dans le cadre de l'opération Serval et de l'opération Barkhane qui lui a succédé, a été principalement motivée par le désir de lutter contre le terrorisme et de stabiliser la région. La politique de sécurité de la France est motivée par la crainte que l'instabilité au Sahel ne se propage à d'autres parties de l'Afrique, voire de l'Europe.
Liens historiques et influence : De nombreux pays du Sahel étaient autrefois des colonies françaises. La France a maintenu des liens post-coloniaux forts avec ces pays, qui font partie du réseau de la "Françafrique". Cette relation historique a influencé la politique étrangère de la France, entraînant un sentiment de responsabilité et, parfois, un désir de maintenir une influence dans la région.
Intérêts économiques : Le Sahel est riche en ressources naturelles, notamment en uranium, en or et en pétrole. Par exemple, le Niger est l'un des premiers producteurs mondiaux d'uranium, une ressource vitale pour l'important programme d'énergie nucléaire de la France. La sécurisation et la sauvegarde de ces ressources constituent un intérêt majeur pour la France.
Préoccupations humanitaires et aide au développement : Le Sahel est confronté à d'importants défis humanitaires, notamment la pauvreté, les effets du changement climatique et l'insécurité alimentaire. La France s'est engagée à fournir une aide au développement et à soutenir des initiatives visant à améliorer les conditions de vie dans la région.
Influence mondiale et régionale : L'engagement de la France au Sahel s'inscrit également dans une stratégie plus large de politique étrangère visant à maintenir son statut de puissance mondiale et d'acteur clé dans les affaires africaines.
La France a le premier droit d'acheter toutes les ressources naturelles découvertes dans toutes ses anciennes colonies. Bien que les relations entre la France et ses anciennes colonies semblent cordiales, les récents coups d'État dans les pays francophones et les sentiments anti-français dans toute l'Afrique ont révélé le contraire.
Les coups d'État ont été suivis de grandes manifestations contre la France et en faveur des putschistes.
La France tient à maintenir son emprise sur ces pays, notamment en ce qui concerne la coopération militaire et l'extraction des ressources. Elle s'est montrée réticente à retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, bien que ces pays aient rompu leurs partenariats militaires. Elle continue d'extraire des ressources naturelles dans ces pays.
Mais tout le monde ne voit pas d'un bon œil le maintien de la présence française au Sahel.
Comme l'écrit Hafed Al-Ghwell, de l'université Johns Hopkins, "le départ des forces françaises du Niger n'était pas simplement la fin d'une opération, mais un signal d'introspection et de réorientation stratégique. La France, ainsi que ses partenaires internationaux, doivent maintenant réfléchir aux lacunes d'une approche trop militarisée. Une paix durable au Sahel passe par une stratégie holistique qui concilie les préoccupations sécuritaires et le développement social, politique et économique. Ce n'est qu'à cette condition que les nations du Sahel pourront s'engager sur la voie d'une stabilité et d'une prospérité durables."