Des juges français ont émis des mandats d'arrêt à l'encontre du président syrien Bachar el-Assad, de son frère Maher el-Assad et de deux autres hauts responsables pour l'utilisation d'armes chimiques interdites contre des civils en Syrie, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Les mandats d'arrêt, qui font référence aux accusations de complicité de crimes contre l'humanité et de complicité de crimes de guerre, font suite à une enquête criminelle sur les attaques chimiques dans la ville de Douma et le district de la Ghouta orientale en août 2013, attaques qui ont tué plus de 1 000 personnes.
Il s'agit d'un grand pas dans la bonne direction.
L'affaire a été portée devant la justice par le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM), l'Open Society Justice Initiative (OSJI) et les Archives syriennes en mars 2021.
Le gouvernement syrien a été accusé d'avoir utilisé des gaz toxiques dans la Ghouta, une banlieue de Damas, qui était alors un bastion rebelle que le régime tentait désespérément de reprendre depuis plus d'un an. Il a ensuite accusé les forces de l'opposition d'avoir elles-mêmes perpétré les attaques.
Nous sommes en 2023 et le monde a suffisamment évolué pour comprendre que nous ne pouvons pas laisser impunis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité aussi flagrants. C'est ce qu'a fait l'ancien président des États-Unis, Barack Obama, lorsque Assad a franchi la ligne rouge américaine et utilisé des armes chimiques. Obama n'a rien fait. C'était la faiblesse américaine dans toute sa splendeur et il est effrayant de penser à ce qu'Obama aurait fait en 1941 contre Hitler. À en juger par ses performances passées, rien.
Heureusement, la France a montré ce qu'il fallait faire dans cette affaire et prend les mesures qui s'imposent contre un dictateur qui a assassiné des centaines de milliers de ses compatriotes et provoqué l'exode massif de millions de civils syriens, dont beaucoup vivent aujourd'hui en France en toute sécurité.
Anwar al-Bunni, avocat syrien spécialisé dans les droits de l'homme et fondateur du Centre syrien d'études et de recherches juridiques, a déclaré à CNN que cette décision était "sans précédent". Il s'agirait de la première fois qu'un pays émet un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité à l'encontre d'un chef d'État en exercice dans un autre pays.
Une "notice rouge" d'Interpol devrait suivre, selon Michael Chammas, un avocat syrien au fait de l'affaire, qui a parlé à CNN depuis l'Allemagne.
Selon Interpol, une notice rouge est une demande adressée aux services chargés de l'application de la loi du monde entier pour qu'ils localisent et arrêtent provisoirement une personne dans l'attente d'une extradition, d'une remise ou d'une action en justice similaire.
"Tous les États membres d'Interpol doivent alors se conformer au mandat d'arrêt", a déclaré M. Chammas à CNN.
Mais les autres pays vont-ils s'y conformer et prendre des mesures contre M. Assad ? Ou vont-ils s'enliser dans la politique et tenter d'apaiser les Syriens, les Iraniens ou quiconque fait partie de l'axe maléfique des pays qui ne cherchent rien d'autre que la mort et la destruction et le renforcement des dictateurs tels qu'Assad ?
Nous pouvons vaincre la barbarie et les dictateurs qui commettent des crimes contre l'humanité, mais nous ne pouvons le faire que si nous nous unissons tous dans ce combat.
Billet de blog 17 novembre 2023
L'action de la France contre le président syrien est une action appropriée
Nous sommes en 2023 et le monde a suffisamment évolué pour comprendre que nous ne pouvons pas laisser impunis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité aussi flagrants
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