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La France sous le gouvernement Macron pourrait-elle être sur une trajectoire de collision frontale avec l'administration Trump nouvellement élue suite à sa large victoire au début du mois ? Il y a de bonnes raisons de penser que cela pourrait bien être le cas.
En effet, la récente décision de libérer le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis longtemps, aurait pu constituer un signe inquiétant de la détérioration de la politique française et de sa divergence par rapport au consensus occidental dirigé par les États-Unis.
Il pouvait prétendre à une libération conditionnelle depuis 1999, mais toutes ses demandes précédentes avaient été rejetées, sauf une il y a plus de dix ans, qui avait été bloquée par le gouvernement de Jacques Chirac alors en place.
En effet, les États-Unis se sont toujours opposés à la libération d'Abdallah et, à ce jour, la position de Washington n'a pas changé.
Malheureusement, cette attitude contradictoire de Paris à l'égard d'Israël et des États-Unis ne date pas d'hier.
Ainsi, en juin dernier, le ministère français de la défense a publié un décret interdisant la participation d'Israël à une exposition d'armes de premier plan, Eurosatory. Le fait que l'interdiction ait été annulée par la justice française n'a guère dissuadé le gouvernement Macron d'imposer une interdiction supplémentaire aux entreprises israéliennes de participer à un autre événement, Euronaval, qui s'est déroulé au début du mois, et qui a également été annulé par les tribunaux.
Paradoxalement, alors que la France a interdit aux entreprises de sécurité israéliennes de participer à de prestigieuses expositions d'armes sur son sol, certaines des plus de 200 entreprises françaises participant à l'événement sont connues pour être des fournisseurs agréés du Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI) et des garde-côtes iraniens. En outre, neuf entreprises seraient répertoriées par l'Iran comme fournisseurs autorisés de ses industries pétrolières et énergétiques. Ce qui est encore plus exaspérant, c'est que certaines des entreprises iraniennes avec lesquelles les entreprises françaises faisaient des affaires faisaient l'objet de sanctions imposées par les États-Unis !
Macron a également joué un rôle de premier plan dans la promotion d'un embargo sur les armes à l'encontre d'Israël en difficulté.
À la fin du mois dernier, un site israélien de premier plan a accusé laFrance d'avoir récemment manifesté son hostilité à l'égard de l'État juif en raison d'une couche supplémentaire de corruption. Cette accusation sévère était fondée sur les révélations d'un journaliste français de renom et expert du Moyen-Orient, Georges Malbrunot, dans son livre et dans Le Figaro.
M. Malbrunot a déclenché un tollé après avoir révélé un accord secret conclu en 2020 entre M. Macron et le Hezbollah au Liban. Selon M. Malbrunot, M. Macron a rencontré un agent du Hezbollah sanctionné par les États-Unis lors d'une réunion sans précédent entre un dirigeant d'une démocratie occidentale et un haut représentant d'une organisation terroriste majeure, notamment pour négocier un accord de plusieurs milliards de dollars pour la reconstruction du port de Beyrouth.
D'après Malbrunot, Macron a accepté d'ignorer toute activité du Hezbollah dans la région comme condition à l'attribution d'un contrat à un consortium français dirigé par le milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, propriétaire de BFM TV et de la société française de transport maritime CMA-CGM.
Ces manigances donnent une image peu flatteuse du président français, qui privilégie les profits des entreprises au détriment de la sécurité du Liban et d'Israël, et qui accorde de l'indulgence, voire de la légitimité, au groupe terroriste soutenu par l'Iran, en dépit de sa nature pernicieuse et de sa mainmise sur le gouvernement libanais.
Ce sentiment malveillant à l'égard d'Israël et cette affinité bienveillante pour ses ennemis semblent s'être étendus à l'attitude de la France à l'égard des alliés d'Israël. C'est clairement le cas en ce qui concerne l'Azerbaïdjan et symbolisé par l'absence de la France (et de l'Iran) à la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP29).
Cela semble être une manifestation quelque peu pétulante et puérile, surtout si l'on considère l'importance de la question du climat pour la diplomatie française et l'agenda personnel de Macron. Selon une analyse du Monde, cela représente « une crise sans précédent entre la France et l'Azerbaïdjan ». Selon le journal, c'est « la conséquence d'une détérioration constante des relations entre Paris et Bakou, qui trouve son origine dans le soutien fort de la France à l'Arménie dans son différend territorial avec l'Azerbaïdjan », et la fourniture d'équipements militaires français à Erevan.
À cet égard, il serait bon de rappeler certains comportements « douteux » de l'Arménie au cours des dernières années, notamment le fait qu'elle ait servi d'intermédiaire pour les marchandises destinées à l'Iran et à la Russie, en violation des sanctions occidentales. En effet, à la lumière des transactions à grande échelle récemment signalées avec Téhéran, on craint que l'Arménie ne devienne un mandataire de l'Iran dans le Caucase.
Selon certaines sources, Bakou a désespéré de toute amélioration des relations bilatérales sous Macron, qu'ils considèrent comme étant sous l'influence indue de la puissante diaspora arménienne en France. Ainsi, tout progrès vers l'amélioration des liens franco-azéris pourrait devoir être reporté à l'ère post-Macron.