La logorrhée bredouillante rapide est une technique des médias parmi d'autres pour décérébrer les masses. Elle est à l'émission radio ce que les lettres en petits caractères sont aux contrats d'assurances.
France Inter matin semble avoir une longueur d'avance dans ce domaine.
Dans un débit oral normal, on prononce environ 6 syllabes par seconde. Encore ce nombre doit-il être diminué en raison des pauses: celles-ci sont indispensables si l'on veut passer confortablement des mots perçus aux idées intégrées.
Pour notre radio du matin, un enregistrement avec chronométrage ferait homologuer des records pouvant dépasser les 15 syllabes par seconde
Dans l'entrainement qu'ils ont reçu pour nous servir cette logorrhée à haut débit (proche de la diarrhée), les journalistes concernés ont forcément reçu des cours de diction pour qu'elle soit la moins bredouillante possible.
Il en résulte, au premier degré, l'image d'un professionnalisme haut de gamme. A partir de quelques bribes comprises en passant, l'auditeur sous sa douche ou en train de tidëjner déduit modestement : « j'ai pas tout compris mais ils en savent, des choses! »
De par la nature physique des sons, en raison de ce haut débit verbal, les voyelles notamment sont à la limite de l'identifiable. Il en est de même pour l'ensemble du message.
Le but de ce genre de communication est ainsi en harmonie avec la mission confiée à nos grands médias dans leur ensemble :
informer pour ne pas tout dire et pour empêcher de réfléchir.
Ce professionnalisme de l'information-désinformation se trouve être confronté au défi internet. Il ne faut jamais désespérer.
Ortograf-FR (blog mediart de louis rougnon glasson)
doc f623-d12-logorrhée-bredouillante, décembre 2013