2018, LRG, 4 / 5: les exploits d'un théologien athée anti-catho, pro-islam
- 24 nov. 2018
- Par louis rougnon glasson
- Blog : Le blog de louis rougnon glasson
Les athées sont en principe allergiques à toute théologie comme à la mise en place de la moindre crèche sur les marchés de Noël
Mais la divine providence veille sur eux, au risque de leur donner le l'urticaire
: certains d'entre eux se sont fait violence au point de devenir des théologiens hors-normes, et de nous sortir une thèse propre à ressusciter ce que le sociologue Manuel Todd a déjà appelé le "catholicisme zombie"
Cette thèse se résume dans le titre d'un article écrit par Georges-André Morin, libre-penseur :
« L'islam : un arianisme qui a réussi ? » :
http://federations.fnlp.fr/spip.php?article1589
A - pour un aperçu aussi bref que possible :
a) au moment de la conversion de l'empereur Constantin en 313, les persécutions contre les chrétiens étaient très actives. Elles ont cessé du jour au lendemain, ce qui a fait bénéficier Constantin d'un immense prestige, notamment auprès des chrétiens, et qui a donc fortement renforcé son pouvoir politique, ce qui était le but de l'opération
En bonne logique, s'il avait été possible d'imaginer une trinité en quatre personnes, l'empereur aurait certainement été la quatrième et peut-être même la troisième, avant le Saint-Esprit
b) à l'intérieur des chrétiens, un malentendu qui avait été éclipsé par le danger commun des persécutions s'est alors révélé en plein jour. Il a abouti à opposer :
- d'un côté, ce qu'on a appelé l'Eglise nicéenne, parce que l'empereur a tranché officiellement en sa faveur au concile de Nicée en 327, au terme d'un déchirement véritablement cornélien
Ce courant, qualifié, donc, de nicéen, correspond à ce qu'on appelle maintenant le courant catholique traditionnaliste. A partir du démarrage du protestantisme il y a tout juste 500 ans, 1517, ce courant s'est renforcé - en raison de calculs politiciens - dans le cadre de ce qu'on appelle la Contre-Réforme
- de l'autre côté, ceux qu'on appelle les aryens, parce qu'ils adoptaient le point de vue de l'évêque Arius. Celui-ci émettait des doutes sur les certitudes des purs et durs et voyait essentiellement des symboles dans les faits historiques à l'origine du christianisme.
Notamment, par son message et par son vécu, le Christ était avant tout le symbole de l'entente sociale obtenue par l'abnégation des individus et le refus de la violence
c) Sans qu'on ose l'avouer, mais dans les faits, le courant arianiste s'est imposé à nouveau, à la suite du concile Vatican II (1960-1962). Il a remplacé l'esprit du catholicisme traditionaliste ou de la Contre-Réforme par l'esprit oecuménique et du dialogue inter-religions
d) Les révélations contenues dans le livre de Georges-André Morin aboutissent à la conclusion logique évidente suivante : Mahomet a créé sa religion à partir des points de vue de l'arianisme, parce qu'il ne pouvait pas adhérer aux thèses de l'Eglise nicéenne. L'islam est alors « un arianisme qui a réussi »
Les libres-penseurs attaquent donc ainsi le christianisme au défaut de la cuirasse. Ils visent à accréditer l'idée qu'en faisant table rase de leur passé chrétien et en adoptant l'islam, les pays occidentaux gagneraient au change :
l'objectif de cette thèse, c'est donc de donner une justification logique à l'islamisation des pays occidentaux
Cette islamisation a démarré elle aussi dans les années 1980, c'est à dire en même temps que la mise en place des communautarismes, et au moment même où la modernisation radicale de la désinformatsia a donné la supériorité que l'on sait aux praticiens des sciences antisociales de 1980
Cette coïncidence dans le temps n'est pas l'effet du hasard. On a vu que
- la mentalité révolutionnaire communiste
- et la mentalité conquérante de l'islamisme radical se motivaient l'une comme l'autre par une même culture de la fougue guerrière, de la ruse de guerre, et du fanatisme dominateur
B - Après le miracle du libre-penseur devenu théologien : celui du bouffeur de curés qui sauve le christianisme en voulant lui opposer l'islam
Le livre « L'islam : un arianisme qui a réussi ? » est fort bien documenté, au point de nous faire découvrir pour la première fois ce qui a été résumé ci-dessus. Il devient d'une cocasserie croustillante quand on éclaire les zones oubliées du dossier, c'est à dire
a) le christianisme évoqué par Georges-André Morin, ce n'est pas celui qui s'est mis en place à partir du concile Vatican II . C'est celui du catholicisme traditionaliste ou de la Contre-Réforme,. Sur le plan religieux, il n'est donc pas sûr que l'on gagne au change dans ces nouvelles conditions
b) remarquer en plus que la thèse « L'islam : un arianisme qui a réussi ? » n'a pas été produite par des musulmans
On en déduit que l'initiative de l'islamisation des pays occidentaux n'est pas venue de musulmans, mais de ceux qui ont mis en place les sciences antisociales et les communautarismes dans les années 1980
c) la thèse de Georges-André Morin escamote complètement le problème de l'utilisation des religions pour créer des mentalités, avec notamment les points suivants::
L'utilisation du christianisme à partir de la conversion de Constantin a créé dans la société occidentale un consensus interne, qui, historiquement, a créé les conditions favorables à la naissance de la civilisation moderne.
L'exploitation criminelle de cette mentalité consensuelle par le capitalisme « qui engendre la guerre, comme la nuée l'orage » est la cause de la mentalité révolutionnaire communiste
Elle est aussi la cause des grands conflits entre nations de l'époque récente
C'est ainsi que les horreurs de la guerre de 1914-1918 donnent une excuse parfaitement valable au fait que les communistes français ont été la cinquième colonne d'Hitler à partir de septembre 1939
La cinquième colonne actuelle est au service des conquérants islamistes actuels comme celle de 1939 était au service d'Hitler. Elle cherche à se justifier par une argumentation qui trouve une supériorité à l'islam par rapport au christianisme
Dans la mesure où l'on aura le courage de la démasquer et de lui opposer la vraie laïcité, celle de Jules Ferry et de l'entente sociale, on est sûr de pouvoir la mettre en échec en dépit de la très grande supériorité ses ruses
Ortograf-FR Louis rougnon Glasson doc g495-i11 novembre 2018
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