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Politique éducative: l'exceptionnelle opportunité actuelle de faire le changement de cap
Les grands médias ne risquaient pas de le souligner, mais l'arrivée de Vincent Peillon au ministère de l'Education Nationale représente une occasion rarissime de faire l'indispensable changement de cap de la politique éducative. Ceci pour les considérations suivantes:
1°) D'abord, si l'on s'en tient au fonctionnement constaté depuis un demi siècle, le changement de cap est strictement impossible avec un gouvernement de droite.
En effet, dans ce genre de situation, derrière une guéguerre de façade se cache un accord parfait entre le pouvoir politique, la nomenklatura du Mammouth et l'appareil syndical pour faire fonctionner le service public comme une soupe populaire de la culture.
Tant qu'il n'est pas démasqué, ce jeu très astucieux peut durer indéfiniment, car il s'auto-entretient par les accusations que les dindons des deux clans se rejettent réciproquement quant à la responsabilité de la situation
Voir les documents qui démasquent cette secrète connivence:
"Mai 68: la propagande officielle vous cache l'essentiel" (une page),
"Eclairages interdits sur mai 68' (six pages),
"Grève du 12 février 2013: quand un mensonge des médias cache une coucherie des syndicats"
"Les non-dits de la bataille du temps scolaire (2013)"
2°) Cette entente avec les gouvernements de droite n'a d'ailleurs guère été perturbée à l'occasion des gouvernements de gauche qui se sont succédés depuis 1981. L'opposition de façade entre les syndicats d'enseignants et "l'adversaire capitaliste" était simplement remplacée par un jeu plus subtil, où par exemple un Claude Allègre annonçait vouloir "dégraisser le Mammouth", sans doute pour avoir réalisé qu'il l'avait lui-même engraissé à l'insu de son plein gré.
3°) L'originalité de Vincent Peillon, qui fait l'intérêt de la situation actuelle, c'est déjà son magnifique péché de jeunesse qui a consisté à aller jusqu'à réclamer la démission d'Arlette Chabod, après avoir pratiqué la politique de la chaise vide à une émission télévisée où il lui était demandé de faire figure de potiche
Par cet attentat contre la mascarade que constituait l'émission en question, il cassait ainsi le jeu convenu où des médias téléguidés par des affairistes jouent les faiseurs de rois.
4°) Un autre mérite remarquable de Vincent Peillon, c'est la rupture du contrat de voyous de 2008 entre les décideurs du Mammouth et le gouvernement Sarkozy, contrat selon lequel la suppression des cours du samedi matin dans les écoles primaires a été déguisée pour être présentée au public comme la mise en place triomphale d'un soutien scolaire pour les élèves en difficulté.
Les non-dits, pire encore, les mensonges des médias sur la bataille du temps scolaire sont donc dûs au fait que Vincent Peillon désorganise un autre jeu corrompu, ne concernant plus cette fois la mainmise des médias sur le pouvoir, mais le démantèlement du service public d'éducation, avec des affairistes, des pédagos et des médias qui s'entendent comme larrons en foire pour, en fin de compte, livrer aux cupidités d'affairistes sans scrupules le phénoménal marché de l'éducation et de l'exploitation intellectuelle.
5°) Il va de soi que les leaders de l'opposition les plus avides de pouvoir ne risquent pas d'apporter leur soutien au ministre socialiste fragilisé par rapport à son propre camp. Cela reviendrait pour eux à désavouer la suppression d'une demie journée de cours hebdomadaire décidée par Nicolas Sarkozy en 2008, et surtout cela signifierait la fin du cocufiage de leurs publics respectifs, qui dure depuis les années 1960, par les affairistes, d'une part, et, d'autre part, les décideurs du Mammouth.
Voir: "Education Nationale en 2013: pourquoi les leaders de l'UMP vont pratiquer la politique du pire"
"Les 7 casseroles de Valérie Pécresse"
Noter que Nathalie Kosciusko Morizet est hors de cause dans ces conjectures. Ce qu'elle viendra à dire sera du plus grand intérêt.
doc f457-d04 avril 2013