Nous sommes le 18 juin 2022. Alors que la France entre dans une nouvelle période de canicule destructrice, le second tour des législatives qui va se jouer ce dimanche porte un intérêt historique. Le duel opposant le groupe Ensemble, représentant du camp Macron et la NUPES, coalition des partis de gauche, va être crucial pour les cinq années à venir.
Cet article est rédigé par un étudiant de 20 ans, inquiet pour son futur mais également pour le futur du pays. Pas seulement inquiet, surtout en colère. En colère devant l’inaction gouvernementale face à l’urgence climatique. On le sait tous, il ne nous reste que trois ans. Cela fait maintenant des années que les jeunes s’organisent, combattent constamment pour alerter et souligner l’importance de tout mettre en œuvre pour faire face à la catastrophe qui s’annonce. Cela fait des années que nous sommes raillés, tournés en dérision, ignorés. Le gouvernement macroniste nous l’a bien fait comprendre au cours des cinq dernières années : l’urgence climatique ne les concerne pas. Enchainant mesurettes d’apparat pour camoufler leur immobilisme, promettant d’agir en période électorale pour être sûr d’assouvir leur domination de l’échiquier politique, le gouvernement ne trompe plus personne. Rien ne sera fait pour le climat, sinon des fausses mesures pour se rassurer, continuer à donner la leçon aux pays européens et pouvoir se regarder dans un miroir le soir, une fois la température retombée sous les trente degrés.
En plus de l’inaction climatique, c’est cinq années de violence sociale qui se profilent. Le président nous l’a bien démontré au cours de son premier mandat : rien ne repoussera ses funestes projets, pas même la colère du peuple, qu’il calmera à coups de violence policière et flash-ball. L’immobilité face à l’inflation, la retraite à 65 ans, l’ignorance constante de la détresse étudiante et pour finir, un bon zeste d’humiliation des handicapés de la part de notre première ministre. Voilà ce qui est annoncé et ne nous faisons pas d’illusions, le président mettra tout cela en œuvre s’il obtient sa majorité.
En 2017, Emmanuel Macron ne se prétendait « ni de droite, ni de gauche ». Son quinquennat a prouvé qu’il penchait bien plus d’un côté que de l’autre et l’alliance annoncée entre Ensemble et ce qu’il restera de Les Républicains ne fait que le confirmer.
La jeunesse est en colère. Victime d’un monde qu’elle a hérité des précédentes générations inconscientes et ayant le sentiment de hurler face à des murs, elle est en colère. Comment s’en prendre à elle, et lui dire qu’elle devrait avoir honte de ne pas aller voter ? Cette génération est désabusée de la politique, car elle a bien vu que malgré toute sa mobilisation, rien ne change. Il ne faut pas insulter cette génération, la culpabiliser en la présentant comme inconsciente des enjeux politiques alors qu’elle a prouvé tout le contraire. Il faut au contraire l’encourager, lui expliquer qu’il reste encore un espoir, aussi infime soit-il, de bousculer l’échiquier politique et d’enfin pousser à l’action gouvernementale.
Cet article n’est pas une pièce de journalisme objectif, loin de là. Il n’est même pas du journalisme par ailleurs. C’est un cri de colère et de désespoir. Dimanche, il faut voter NUPES pour qu’enfin nos voix soient entendues. Il faut voter NUPES malgré la frayeur que peut provoquer un Mélenchon caractériel, malgré le dégout que peut provoquer le Parti Socialiste après de multiples trahisons par le passé, malgré l’amertume d’une présidentielle où si tous ces partis s’étaient unis à ce moment-là, la gauche aurait été au second tour. Dimanche, c’est notre dernier espoir, saisissons-le.