Les résultats sont donc tombés. Déroute pour Macron qui n’obtient qu’une très faible majorité (et pour notre plus grand plaisir perd plusieurs ministres), signe d’une contestation forte face au libéralisme autoritaire que ce rejeton de Thatcher souhaite nous imposer. Légère victoire pour la gauche, qui confirme la dynamique et s’impose comme première force d’opposition à l’assemblée.
Pourtant, cette « victoire » me laisse un gout très amer. Presque une centaine de députés pour le RN, une légion NUPES que j’espérais malgré tout plus importante, la perspective d’une crise parlementaire et d’un pays ingouvernable. Alors que Gabriel Attal tire la gueule en plateau, Bardella jubile et proclame son parti vainqueur de cette élection, Dati sourit déjà à l’idée d’une alliance Ensemble – LR pour que la droite traditionnelle revienne en force et contrôle la politique de ces cinq prochaines années. Je vois déjà les thèmes urgents s’éloigner des bancs de l’assemblée qui va plonger dans des chamailleries et hurlements pendant encore trop longtemps. En plus de ça, nous ne sommes pas à l’abri d’une dissolution de l’assemblée tant notre monarque ne doit pas supporter la réalité de sa défaite et l’idée de devoir faire des courbettes aux républicains. Pourtant, rien ne serait choquant là-dedans, tant les camps macroniens et républicains se ressemblent. D’ailleurs, je ne serais même pas étonné qu’ils aillent jusqu’à gratter à la porte du RN pour obtenir quelques voix en plus. Heureusement que tous ces affreux pitres ont trop d’égo pour former une droite unie et présenter un candidat unique en 2027, car vu la capacité qu’ont les français à voter pour des gens qui les méprisent, on serait mal barré.
La mobilisation n’a pas été assez importante et cette élection est encore une preuve d’une démocratie en pleine crise à laquelle il faut vraiment remédier.
Au terme d’une campagne ultra-violente où la gauche fut qualifiée d’anti-républicaine et de dangereuse, je suis satisfait qu’elle soit aujourd’hui la principale force d’opposition. J’espère beaucoup de ces députés, notamment ceux qui ne viennent pas de la politique comme Rachel Kéké et ne doute pas de leur capacité à redynamiser le débat à l’assemblée. Cependant, je suis simplement déçu que dans une France fracturée, où l’urgence sociale et écologique est plus présente que jamais, la droite obtienne encore tant de sièges. Le combat continue et j’espère que la NUPES restera unie et ne rentrera pas dans des guerres internes comme la gauche l’a si bien faite pendant des années.