Les images sont insoutenables, pour quiconque possédant une once d'humanité en son cœur. Des dizaines de cadavres jonchent le sol, des femmes apeurées, des policiers armes en main prêt à faire feu, l'horreur est absolue. Les images et vidéos, relayées sur les réseaux sociaux suite à l'attaque, sont extrêmement choquantes et sensibles. Faut-il diffuser ce genre d'images ? Je suis partagé sur la question, bien que je pencherai pour le non. Malgré cela, je pense que les images sont importantes car elles communiquent toujours bien plus que les mots eux mêmes.
Aujourd'hui, l'horreur n'est plus en bas du bâtiment ni sur le seuil de notre porte. Non, elle a investie nos foyers, elle est parmi nous et nous explose au visage. Nous voilà heurtés dans notre « innocence ». Des femmes et des hommes sont devenus veuves et veufs violemment, des enfants sont devenus orphelins brutalement, des parents ont perdu leur chair injustement. Des vies percutées, éclatées en d'innombrables fragments.
Malheureusement, des chapitres de l'histoire de l’humanité contiennent des événements tous plus sordides les uns que les autres. Il ne s'agit absolument pas de faire de la concurrence mémorielle mais plutôt de soutenir le fait que l'histoire tend à se répéter, dans le but d'une prise de conscience collective.
Prenons conscience alors des pires atrocités que les Hommes ont commis et commettent jusqu’à aujourd'hui.
Prenons réellement conscience des atrocités que les anciennes puissances coloniales que sont la France, l’Angleterre, le Portugal (...) ont commis envers les populations colonisées. A quel point le traitement qu'ils ont infligés à des être humains étaient inhumains : pendaisons, flagellations, mutilations, tortures, viols, massacres, génocides, pour ne citer ici que cela.
Prenons conscience de ce que les forces armées des Etats-Unis ont commis au Vietnam : 7 millions de tonnes de bombes larguées sur la populations civiles Vietnamiennes, 2 millions de morts. Des êtres humains brûlées vifs, carbonisés, décomposés, déchiquetés par les déflagrations des armes états-uniennes. Les conséquences, notamment celles causées par les agents chimiques, perdurent encore aujourd'hui.
Les soldats de l'ancien Empire Ottoman, au cours d'un génocide abominable, ont exterminé prés d'un million et demi d'êtres humains. Au Rwanda, ce sont 800 00 êtres humains qui furent découpées à la machette, en 90 jours. Récemment a eu lieu comme chaque année, un rassemblement à Srebrenica, une ville à l'est de la Bosnie Herzégovine, où le massacre d'une dizaine de milliers d'êtres humains fût perpétrée par les forces Serbes, là encore d'une extrême cruauté.
Prenons réellement conscience, de ce qu'ont fait subir les Japonais et les Nazis à des centaines d'êtres humains. Ici, le caractère inhumain à sans doute atteint un paroxysme. En effet, les êtres humains servaient de cobaye, au sens littéral du terme, à des savants fous motivés par leurs désirs pervers d'explorer les limites du corps humains dans l'objectif de concevoir des armes bactériologiques, sollicitant de faibles moyens mais aux conséquences dévastatrices. Ils injectaient la peste et le choléra dans l'organisme des victimes afin d'en observer l'évolution, ils les ébouillantaient vifs, les exposaient au froid glacial de l'hiver, faisaient boire de l'eau de mer, ils les affamaient et les privaient de sommeil afin de mesurer leur résistance. Il pratiquaient la vivisection sur des personnes vivantes, jusqu'à ce que mort s'en suive ; Une épouvantable boucherie humaine !
Aujourd'hui, l'horreur, la terreur et la cruauté sont toujours parmi nous : L'armée Israélienne bombarde, mitraille, persécute et affaibli le peuple Palestinien, l'Arabie Saoudite découpe quarante sept têtes en une journée seulement, les dictateurs des pays du Golfe tyrannisent les populations civiles, des êtres humains sont abattues par les forces de l'ordre aux Etats-Unis et en France dans des circonstances contestables. La productivité intensive qu'impose le capitalisme marchand exploite, déshumanise et tue des millions et des milliers d’êtres humains en Asie. Chaque jour, des êtres humains sont persécutés, disparaissent et meurent car ils défendent leur droit à une vie digne.
L'horreur est parmi nous, c'est un fait !
De ce fait, les sentiments sont intenses, les hommages sont sincères mais l'indignation est momentané. Le flux d'émotions qu'engendre ces événements épouvantables s'atténue peu à peu par le retour à notre quotidien, à nos occupations et nos distractions que nous chérissons tant et auxquelles nous sommes si attachées. Il y a ici une lutte à mener contre ces agents hypnotisants dont la société capitaliste, consumériste nous abreuve. L'objectif de celle-ci est de nous rendre spectateur et non acteur. Ces distractions annihilent fortement en nous tout sens des responsabilités et étouffent une partie de notre morale humaine. Notre humanisme se révèle alors dénaturé à travers nos indignations épisodiques et sélectives. Notre révolte émotive doit adopter un caractère permanent, afin qu'elle devienne concrète et productive. L'émotion est naturelle mais la raison est nécessaire ; après la mort, la vie. Il faut se réformer, s'engager et s'organiser afin de mettre un terme à cette barbarie et ces injustices ainsi qu'aux souffrances qu'elles génèrent. Il est nécessaire de questionner les décisions prises puis non assumées par le gouvernement français. Le lien entre la politique internationale et les événements qui surviennent dans notre pays est véritable et indéniable. L’intensification des bombardement en Irak et en Syrie est décidé par le président de la République alors qu'absolument rien ne lui permet à ce moment là, de faire un lien entre l'attaque horrible de Nice et l'Etat Islamique. Il faut mettre un terme à l'irresponsabilité, l'incompétence et l'impunité des hommes politiques du gouvernement de Mr HOLLANDE. Critiquer le manque de professionnalisme de certains médias qui passent sciemment outre la présomption d'innocence en prédisant une éventuelle attaque terroriste perpétrée par les membres de Daech et en proposant en de telles circonstances, de l'information « fast-food ». Il faut que l'on se réapproprie notre démocratie française et qu'on l'élève à la hauteur des valeurs et des principes qu'elle représente, tant souillés et corrompus par François HOLLANDE et les politiques composants son gouvernement.
Le fatalisme n'existe pas, c'est un leurre, un piège, une stratégie. Bien évidemment que tout peut changer, à condition que chacun prennent ses dispositions et ses responsabilités. Cela induit un engagement personnel à entreprendre, un combat rude à mener et inévitablement, des sacrifices nécessaires à accomplir.
Alors détrompez vous si vous pensez que le combat n'en vaut pas la peine. Détrompez-vous immédiatement et considérez ces êtres humains comme une minorité qui dominent une majorité, soyons alors une majorité qui neutralise une minorité. Le sens morale est une aptitude unique à la race humaine, comment certains individus sont-ils alors capables de commettre de tels actes ? C'est une question fondamental qu'il faut poser. Je pense qu'il ne suffit pas d'exprimer émotionnellement son mépris et sa haine envers ces personnes comme j'ai pu lire en certains propos sur les réseaux sociaux. C'est d'un simplisme égoïste que de penser qu'il y a des « gens bons » et « gens mauvais », seul un individu faisant parti des « gens bons » peut raisonner ainsi. C'est bien connu, lorsque nous sommes « psychologiquement équilibré », il est fort aisé de juger et de condamner des comportements déviants, en l'occurrence le mal ! En réalité, l'autre catégorie est en difficulté et en souffrance. Il faut pouvoir accompagner ces personnes dans leur mal être, prendre les décisions qui s'imposent par le code pénal et surtout prévenir, même si tout n'est pas évitable. C'est un travail sérieux qui est conduit et qui doit être conduit par des professionnels.
Ne nous défilons pas, ne nous réfugions pas lâchement auprès de nos agents hypnotisants, ce serait une autodestruction. Il est vrai que la vie est facile ainsi, mais elle est surtout triste est fade, incertaine et dangereuse. Alors acquittons nous de cette responsabilité citoyenne et humaine, c'est une question de vie ou de mort. Sans quoi, les drames perdureront et les problèmes sociétaux ne seront aucunement résolus. Les solutions nous les avons, le potentiel nous l'avons, il n'y a qu'un pas à faire, ensuite l'effet domino aura raison de ce système déficient. Il faut s'éduquer, s'organiser, échanger, s'écouter...
Après l'horreur, l'aurore ! L'aurore d'une société de l'égalité, du droit et de la justice. Où va le monde ? Quel avenir laisserons-nous aux générations futures ? Les choix et les décisions que chacun d'entre nous prend, chaque jour, répondent à ces questionnements.
Une pensée pour tous ceux qui perdent la vie chaque jour, dans des conditions horribles.
MOFRIL LOUKMANE
Le 16 Juillet 2016