Parce que l'un de ses colorants provoquerait des cancers, Coca-Cola revoit sa formule. Une formule secrète depuis 1886 qui participe à la notoriété de la boisson gazeuse.
Tout part du 4-methylimidazole (4-MEI), une substance chimique qui sert à colorer la boisson. C'est cette même substance qui, selon des scientifiques, serait cancérigène. Les soupçons ont été révélés par l'association américaine de défense des consommateurs, le Centre pour la science dans l'intérêt du public (CSPI). Selon lui, le soda le plus bu au monde contiendrait 103 à 146 microgrammes de 4-MEI par canette américaine (35 cl). C'est largement au-dessus du seuil des 29 microgrammes à consommer par jour. "En lisant colorant caramel, de nombreux consommateurs pensent que c'est coloré avec du caramel, mais cet ingrédient n'a rien voir avec un caramel ordinaire, explique Michael Jacobson, le président du CSPI. C'est un concentré de produits chimiques brun foncé qui n'existe pas de manière naturelle."

Coca-Cola change sa recette pour faire taire les scientifiques (crédit photo : palaishimalaya.fr)
Du coup, par souci de transparence, l’État de Californie souhaite un étiquetage claire, histoire d'informer les consommateurs de Coca-Cola des dangers qu'ils encourent. Face aux risques pour la santé, il est donc demandé de renommer le colorant contenant du 4-MEI "colorant caramel issu de l'ammoniac et du sulfite" ou "colorant de caramel chimiquement modifiée".
Cependant, étiqueter un message négatif, n'est pas bon pour les affaires. L'entreprise mondialement connue préfère alors changer sa recette, mais uniquement aux États-Unis. Les textes européens sont plus souples. "La compagnie a demandé à ses fournisseurs de caramel de faire le nécessaire afin de satisfaire les exigences de l’État de Californie", a indiqué une porte-parole de la célèbre marque. Cela ne veut pas dire pour autant que le 4-MEI disparaîtra des liquides noirs à bulles. En réalité, seul le processus de fabrication sera modifié de manière à diminuer la présence du colorant pointé du doigt et respecter les exigences californiennes. Le tout sans changer le goût de la "limonade" vieille de 126 ans.
Meddeh Belkanichi