Le concept du Lending Club est donc né de cette réalité des coûts bancaires américains prohibitifs : Renaud Laplanche s’est tourné vers son réseau amical pour leur emprunter de l’argent, à un taux intéressant de 10%. 1 – Emmanuel Naudin : Face aux taux prohibitifs des prêts bancaires, Lending Club socialise le prêt de particulier à particulier en aidant à emprunter moins cher grâce à la confiance partagée au sein des réseaux sociaux. Peut-on être banquier et philanthrope ? Renaud Laplanche : Bien sûr. Je ne qualifierai pas nécessairement nos utilisateurs de philanthropes, pourtant la majorité des prêteurs de Lending Club sont autant intéressés par faire un bon investissement qu’un acte social. 2 – EN : Kiva, Entrepreneur Commons TM, Lending Club, innovent dans le prêt sans les banques. La désintermédiation totale est-elle possible ? RL : Pas totalement. Je pense que Kiva et Lending Club créent une intermédiation allégée, centrée uniquement sur ces tâches qui ne peuvent pas être accomplies par les utilisateurs finaux. Par exemple, obtenir un historique de crédit ou faire appel à une agence de recouvrement. 3 – EN : Quels nouveaux modes de financement peuvent émerger de la crise financière que le monde traverse actuellement ? RL : Laissez-moi réfléchir… le peer-to-peer lending[1] ? 4 – EN : Le développement de Lending Club n’est pas égal selon les pays. Est-ce que la législation des pays est un frein au développement de ces nouveaux business sociaux ? RL : certainement, mais pour une bonne raison : l’innovation financière doit être surveillée de près et régulée pour mieux protéger les investisseurs et les emprunteurs. Les différents pays ont évidemment des législations différentes, donc nous devons aborder notre développement au cas par cas. 5 – EN : Qualifieriez-vous le web 2.0 de web social ? RL : Oui, de plusieurs façons. Social dans le sens de rencontrer et se connecter à d’autres personnes, et aussi social dans le sens de s’entraider. Les services comme Lending Club correspondent à chaque définition. 6 – EN : Pourquoi avoir choisi une carrière aux Etats Unis ? RL : un mélange de facteurs en fait, dont un accès facilité au capital, un droit du travail plus flexible et un marché plus important.
Renaud LaplancheRenaud est diplômé MBA HEC, et il est arrivé aux Etats-Unis en 1999. Il était à l’époque avocat d’affaires dans un cabinet américain à New York. Par la suite, il a monté sa première société : TripleHop Technologies, l’éditeur du logiciel MatchPoint qui a finalement été rachetée par Oracle en 2005.Désormais, il s’est installé dans la Sillicon Valley, environnement très différent de NY, mais très intéressant par son désir complètement altruiste de toujours inventer des meilleures technologies, d’apporter des solutions nouvelles. L’esprit de collaboration entre entrepreneurs y est exceptionnel. Il a ainsi créé Lending Club (www.lendingclub.com).Retrouvez Renaud sur les réseaux sociaux :LinkedIn :http://www.linkedin.com/in/renaudlaplanche
Emmanuel NaudinEmmanuel, Ingénieur Centrale Marseille, a effectué le début de sa carrière à la DSI de France Telecom / Orange. Il est aujourd’hui Ingénieur d’Affaires chez Arismore (www.arismore.fr), société de conseil en Architecture d’Entreprise, qui accompagne les grands groupes dans la transformation de leur système d’information, pour aligner les technologies de l’information avec les objectifs métiers de l’entreprise.En parallèle, au sein de l’association des anciens, il est impliqué en tant qu’administrateur de l’AI ECM et aide à l’organisation d’événements.Il est particulièrement intéressé par l’usage des nouvelles technologies et leurs impacts sur le monde qui nous entoure.Retrouvez Emmanuel sur les réseaux sociaux : LinkedIn :http://www.linkedin.com/in/naudine Viadeo : www.viadeo.com/fr/profile/emmanuel.naudin
[1] Peer-to-peer lending = prêt de particulier à particulier