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Billet de blog 31 mars 2022

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LETTRE A MES AMIS DE GAUCHE QUI FONT LA MOUE.

J’adresse cette lettre à mes amis et connaissances qui ce se sont toujours dit de gauche et pour qui cette appartenance continue à faire sens. Ceux qui sont à droite ou qui ont cédé aux sirènes du « ni droite, ni gauche » ou du « de droite et de gauche », je renonce, à une semaine du scrutin, à essayer de les convaincre.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     J’adresse cette lettre à mes amis et connaissances qui ce se sont toujours dit de gauche et pour qui cette appartenance continue à faire sens. Ceux qui sont à droite ou qui ont cédé aux sirènes du « ni droite, ni gauche » ou du « de droite et de gauche », je renonce, à une semaine du scrutin, à essayer de les convaincre.

Non, je m’adresse à tous ceux qui ont défendu, ces vingt dernières années, l’idée selon laquelle, in fine, face à la menace de l’extrême droite, il fallait, par esprit de responsabilité autant que par clairvoyance politique, soutenir le parti de gauche le mieux placé. Je m’adresse à ceux notamment qui, lors de la dernière élection présidentielle, en appelait à l’union derrière le candidat du PS et se sont tus dès lors que celui-ci a perdu sa place de leadership en pleine campagne électorale. Et qui aujourd’hui font la moue devant le candidat le mieux placé à gauche pour des raisons parfois obscures.

Certes, on a le droit d’entretenir à l’égard du candidat certaines réserves, voir animosités. Le trouver trop rugueux, pas assez consensuel,  trop ou pas assez à gauche, trop peu européen, pas assez anti-patron… ou que sais-je encore ? On peut légitimement avoir des désaccords réels avec certaines de ses orientations politiques.   

Mais combien sommes-nous à avoir déjà glissé dans l’urne un bulletin pour un candidat de gauche pour qui nous avions des réticences. Combien sommes-nous à avoir voté en doutant même de la stratégie qui consistait à soutenir un mouvement qui semblait ne jamais devoir cesser sa dérive vers la droite, jusqu’à enfanter presque naturellement d’un Macron.

Aujourd’hui, les raisons qui menaient à s’inquiéter d’une progression de l’extrême droite sont plus que jamais d’actualité. Le cumul des intentions de vote de cette mouvance s’élève à 30%, ce qui en fait potentiellement la 1ère force politique du pays. Certes, les chances pour ce courant de remporter cette fois-ci le second tour de l’élection présidentielle sont peu probables. Mais allons-nous, par désinvolture et inconséquence, offrir à ce mouvement en pleine dynamique la tribune que constitue l’accession au second tour d’une présidentielle et lui permettre ainsi de continuer à imposer ses thèmes et son discours nauséabond. Et au final, lui offrir la possibilité de se présenter en force pour le 3ème tour que constitue l’élection législative. 

Ou allons-nous, au contraire, tenter de freiner cette ascension en y portant un premier coup, modifiant ainsi la configuration annoncée de ce second tour et imposant les thèmes qui ont toujours été ceux de la gauche : La lutte contre les inégalités sociales, une répartition plus équitable des richesses produites, le rôle de l’état et des services publics, l’aide aux plus démunis, et bien sûr la question écologique puisque  celle-ci est pleinement assumée par le candidat en tête à gauche.

Allons-nous poser les premiers jalons d’une reconstruction possible ou au contraire choisir d’accroître un peu plus les fractures et les divisions qui agitent ce qu’il y a peu encore, on appelait « le peuple de gauche » ?  

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