(Si la France est un pays laïc, les jours fériés ne le sont pas. Noël, Pâque, Pentecôte... Pourtant, un député à bien essayé de laïciser les jours fériés. Voici ce qu'était son projet de loi et ses explications :)
Proposition de loi du député Maurice Allard à l'Assemblée nationale :
« Cesseront d'être jours fériés tous ceux qui n'auront pas pour objet exclusif la célébration d'évènements purement civils ou de dates astronomiques. Les dimanches restent fériés pour être des jours de repos (…) Une loi ultérieure instituera des fêtes civiques. »
Explication du député :
« Je propose pour effet d'achever dans certaines limites la laïcisation de l'État. (Il s'agit d'un) illogisme choquant de voir la République chômer dans ses administrations le jour de la résurrection du Christ, le jour de sa naissance, le jour de son ascension au ciel. Si nous voulons que la laïcisation ne soit pas un vain mot, nous devons agir comme la Révolution et supprimer les jours fériés religieux. »
« Je demande simplement de substituer aux jours fériés religieux des jours fériés laïques. Je conserve même les dimanches comme jours de repos dans les bureaux et administrations de l'État, car le dimanche n'a plus pour personne, en réalité, un caractère religieux. Le dimanche est déjà laïcisé. »
« Enfin de vous montrer mon esprit de modération et mon désir de conciliation c'est qu'afin de ne pas froisser les habitudes de la population, j'ai introduit dans mon amendement une disposition aux termes de laquelle ces fêtes civiles pourraient être placées à des dates astronomiques, dans le but de les faire coïncider avec les dates des fêtes religieuses actuelles. »
« Je demande que nous empruntions aujourd'hui à l'Église ses jours de fêtes, en changeant seulement la signification et le caractère de ces fêtes. Par exemple : à Noël, on fêtera le solstice d'hiver ; à Pâques, au lieu de célébrer la résurrection miraculeuse d'un mystique nommé Jésus dont l'existence même est hypothétique, on célébrera la renaissance de la vie organique. »
« Je crois qu'aucun des députés qui siègent à gauche de cette Chambre ne refusera de (…) laïciser définitivement la République en substituant des fêtes civiles aux fêtes religieuses. »
« Les jours fériés religieux supprimés, il est évidemment nécessaire de les remplacer par d'autres fêtes. Les fêtes sont des jours de repos qu'il faut conserver dans l'intérêt de ceux qui peinent et qui travaillent. Une loi ultérieure interviendra pour fixer définitivement les jours consacrés à la célébration de ces fêtes. On les fixera comme le demande mon amendement, soit à l'anniversaire de faits historiques, soit des dates astronomiques. »
« Je demande à la Chambre, dans un but de laïcisation complète de l'État, de voter mon amendement. »
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Le 15 avril 1905 – lors des débats sur la loi de séparation entre l'Église et l'État - l'Assemblée Nationale rejeta la proposition du député Allard : 60 députés votèrent en faveur, tandis que 466 votèrent contre. Détail intéressant : aucune explication ne fut offerte au député pour justifier le refus.