Dans le précédent article, nous avons signaler qu'il n'existe pas encore de définition universelle du terrorisme. Dans cet article, nous essayerons d'analyser les différentes points forts et faibles de plusieurs définitions possibles.
Un crime de guerre commis en temps de paix
Une façon simple de définir le terrorisme serait d'affirmer qu'« un acte est considéré comme terroriste s'il est l'équivalent – en temps de paix – de ce que serait un crime de guerre, lors d'un conflit. »
Les crimes de guerre incluent les attaques menées – sans discernement et d'une façon disproportionnée – contre une population civile.
Le problème de cette définition est qu'elle lie les personnes qui commettent des crimes de guerre à des terroristes. En créant ce lien, on devient forcé d'accorder le même type de défense aux terroristes que celle qui est accordée à des criminels de guerre.
Un des aspects de la défense d'un criminel de guerre consiste à affirmer qu'il ne faisait que suivre les ordres que ses supérieurs hiérarchiques lui avaient donnés et qu'il n'était pas conscient que ce qu'on lui demandait de faire constituait un crime de guerre (s'il en avait conscience, il aurait été de son devoir de refuser de suivre les ordres sous peine d'être condamné lui-même plus tard de crimes de guerre.)
Ainsi, un terroriste pourrait prétendre qu'il ne savait pas que le sac qu'il transportait contenait une bombe. Dans ce cas, le terroriste ne pourrait pas être condamné pour son acte.
Également, dans le cadre d'un conflit, si une personne vise une cible autorisée (par exemple : des militaires armés) et l'abat en causant la mort d'un certain nombre d'autres personnes (civiles) qui étaient proches de cette cible, il ne s'agit pas d'un crime de guerre. Les personnes innocentes qui ont été tuées sont considérées comme des « dommages collatéraux » et la personne qui a causé leur mort est couverte par l'immunité accordée aux combattants.
Dans le cadre d'un acte terroriste, les terroristes pourraient prétendre que leur cible était légitime (des militaires, un bâtiment gouvernemental...) et qu'ils ne désiraient pas tuer des civils. Selon ces terroristes, leurs victimes devraient être considérées comme des « dommages collatéraux. »
En utilisant cette défense, l'immense majorité des terroristes ne pourraient pas être poursuivis pour leurs actes et c'est l'ensemble de la lutte contre le terrorisme qui deviendrait impossible.
Pour ces différentes raisons, il est impossible d'appliquer des règles qui ont été élaborées pour s'appliquer à un temps de guerre à un temps de paix. La définition du terrorisme ne peu donc pas être celle d'« un acte est considéré comme terroriste s'il est l'équivalent – en temps de paix – de ce que serait un crime de guerre, lors d'un conflit. »
Lors du prochain article, nous essayerons d'utiliser une autre définition : celle d'« un acte intentionnel violent – ou la menace d'un tel acte – contre des civils ou des cibles civiles en vue d'atteindre un objectif politique. »
À suivre...