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Billet de blog 8 août 2015

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Quattrocento Corse

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Être agneau ou loup

Amante ou madone

Centenaire ou nubile

C’est un pari depuis que je suis mariée à Ajaccio.

C’est un magnifique pari de Dieu sur Terre :

Danser, chérir, unir, chanter, magnifier.

Musique et art mugissent dans mon corps.

Je suis un menuet surpris sous l’empreinte de Dieu.

Un petit Dieu qui m’aurait laissé à peine le temps de prendre quelques clichés, juste assez longtemps pour faire quelques pas ensemble.

« Pourvu que je danse » disait-il.

« Ça ne se refuse pas » répondit l’ombre.

A midi, les soleils de nos pays ne laissent aucune chance à ceux qui cheminent, à aucune ombre vivante. Les cimes et les plaines ne font aucune différence.

Souffle court, muscles endurcis, droit devant soi, oreille tendue, la main dans la main, il faut désapprendre. Les cœurs avaient saigné mais aucune de ces traces ignobles sur le pavé ; les vents, les chants, les sables avaient pris soin de nous faire croire que le Temps avait réparé.

Un grand étonnement, un étonnement à laisser un homme en état de marche, à avancer, seulement avancer et entre chaque pas un savoir-faire en forme de célébration.

Cet été-là fut comme une vie recommencée. Ce fut avec ivresse que cet été-là fut en même temps localisé à NYC, sur la côte algérienne en Espagne, à Paris, en Corse. En chacun de ces lieux le même mot prenait un sens différent, écrit dans l’intervalle des images qui se construisaient et se détruisaient avant de s’installer ailleurs.

Nouveau-né, nouvelles-nées, nos mains ne se lâcheraient plus, elles voyaient tout en même temps, liées qu’elles étaient, appuyant sur le même objectif, elles reconnaissaient les rues les passants leurs regards de touristes égarés, les belles avenues, les recoins des rues tristes, se reposant sur les mêmes marches des musées sans les visiter pour ne pas perdre une miette de seconde sur le pavé de la cité.

Son étonnement était-il le mien ?

Une petite pression de la main me confortait ; nous reprenions tout à zéro. Ce zéro renaissait à chaque seconde.

Je pensais la vie avec voracité. Il fallait interroger l’envers des choses, retourner les images, se laisser enivrer, larguer les amarres de la largeur de la hauteur de la profondeur comme Paul, celui des Épîtres. Surtout ne pas écrire l’Histoire car rien n’est aussi destructeur pour l’intimité de l’Histoire.

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