Tout à l’heure j’irai te rendre visite à l’hôpital Foch. Je ne suis pas tendue, non, je suis seulement un bloc qui met un pied devant l’autre.
Dans le train, je pleure silencieusement si fort qu’une main prend ma main, j’ai les yeux fermés, un ou une inconnue m’a accompagnée.
Je vais affronter le début de ton agonie.
Entre la gare et l’entrée de l’hôpital, je regarde les arbres, les maisons, les voitures comme un faisceau de repères pour ne pas tomber.
Je fais un trou dans ma mémoire pour retrouver le tremblement de l’air chaud des beaux jours.
.Enfin, je peux m-archer.
Dans ma poche une cassette du troisième concerto de Rachmaninov.
Une erreur irrémédiable est à l’œuvre.
Échos de terreur, ombres, fuites.
Père Céleste, Sainte-Mère, n’importe qui, Confucius, Melchissedek et vous tous, au plus haut des cieux, ouvrez pour Antony les portes de la guérison.
Dans la chapelle de l’hôpital, sur le livre des prières, la dernière inscription est : « Dis un mot et je serai guéri ».
Moi, j’écris : « Dites ce que vous voulez, sauvez-le »