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Billet de blog 18 avril 2011

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A ma mère (2) Réalité du Temps Amour

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et maintenant ceci est un roman
ceci n 'est pas un roman
c'est l a grande affaire dans une vie

Maintenant,je viens de m’inscrire sous une autre identité.

La mère, le peintre,la créatrice qui s’empilent refaçonnés dans une halte douloureuse, une

épreuve à la marge de la vie.

Tassée,enroulée, au plus près de ton lit, je me vide de chair

comme un animal sorti du monde des barreaux, pour devenir une

chaman,une chargée de mission .

C’est dans un univers de murmures que je cherche, à bras tendus,

une amitié céleste qui pourrait me délivrer de mon humanité oscillant

entre pouvoir et vanité. Puis-je devenir contingente, partager

ton espace ?

Antoni...

Je sais que tu as peur. J ai peur aussi. Tu vas laisser derrière toi

une pelure de ma vie, une blessée qui devra construire son mur

d’évasion.

Tu me demandes d’apporter tes lunettes chez l’opticien et je dis un

oui.

C'est ton dernier souhait.

Je veux n’y voir qu ‘une coquetterie. Je ne suis pas résignée àvoir

mon grand fils, désarmé, impuissant, implorer un secours qui ne

viendra plus.

Ultime et dérisoire échange pour travestir nos émotions.

Ton dernier geste est dans cette empreinte que tu viens de laisser

sur cette boite de coca-cola que tu as serrée si fort qu’elle s’est

tordue.

IL y a longtemps que tu n’as pas quitté ce lit.

Plusieurs fois par jour, je soulève tes draps avec précaution, lave

ton corps décharné, souillé, parce que tu t ‘es vidé.

Aucun einfirmière n’est intervenue, personne n ‘a osé interrompre

notre discours de gestes .

Comme au tout premier de tes jours, je suis là, nous sommes deux.

Ce sont mes deniers gestes de mère qui renoue avec précaution un

ultime lien de tendresse avec son enfant.

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