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Billet de blog 28 juin 2010

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"Au risque de me perdre "« La Pesanteur et la Grâce »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

http://www.collegedesbernardins.fr/index.php/art/expositions.html

Letexte qui suit est l e produit très élaboré d' un haut commissaire de cette exposition puisque il s'agit de Monsieur Eric de Chassey soi-même, successeur de Mr F.Mitterand à la VillaMedicis à Rome.

Aurisque de me perdre, sachez que je n 'ai pas comme , il est dit plus bas , par ce présentateur inspiré , je n 'ai pas vu "ces oeuvres donner leur maximum",enrevanche trouvé son discours galimatieux , mais ça aussi , au risque de me perdre

L'exposition« La Pesanteur et la Grâce » présente le travail de cinqartistes internationaux : Marthe Wéry, Callum Innes, GeorgesTony Stoll, Emmanuel Van der Meulen et Emanuele Becheri.

Tous ont choisi l'abstraction comme logique de non-représentation: leurs oeuvres ne sont pas déterminées par avance, mais naissentde la manipulation des matériaux bruts. Elles sont le résultatfinal d'une situation où l'artiste a abandonné ses savoir-faire,pour laisser aux matériaux eux-mêmes le premier rôle.

Peinture, construction, sculpture, chaque oeuvre proposée aupublic procède ainsi, selon ses modalités propres, de la conscienceque la grâce ne s’atteint pas par une volonté héroïque mais parla soumission humble aux nécessités de la pesanteur. Pour le direavec les mots de la philosophe Simone Weil - dont un ouvrage ainspiré le titre de l’exposition - «Monter en abaissant. Il nenous est peut-être donné de monter qu’ainsi».

Matérialitéet spiritualité.

Si le titre de l’exposition est emprunté à une collectionposthume des oeuvres de Simone Weil, c’est bien parce que lesoeuvres des artistes rassemblés procèdent toutes, chacune selon sesmodalités propres, de la conscience que la grâce ne s’atteintpas par une volonté héroïque mais par la soumission humble auxnécessités de la pesanteur. Ce que Simone Weil appelait« l’effet de levier » : « Monter en abaissant. Il nenous est peut-être donné de monter qu’ainsi ».

L’exposition « La Pesanteur et la Grâce » rassemble en effet,des artistes qui créent des oeuvres induisant un état spirituelchez ceux qui les reçoivent. Le caractère spiritualisant desoeuvres tient au fait que les images créées ne sont pasdéterminées par avance mais naissent de la manipulation desmatériaux bruts pour provoquer un effet sur le spectateur, le faireaccéder à la dimension spirituelle sans l’avoir par avancedéterminé.

Il s’agit pour eux de poser devant le spectateur une matérialité élémentaire, très élémentaire, et de donner à sentir l’oeuvreen cours, la création à venir. Pour tous, le contenu se dévoile,s’ouvre dans la fabrication elle-même, une fabrication quin’implique pas de savoir-faire mais une espèce de dépossession,de déprise de la maîtrise, d’abondon, de manière à se mettre enretrait pour que ce soient les oeuvres elles-mêmes qui se fassent,comme si elles pouvaient se faire d’elles-mêmes.

« Ce qui reste à voir c’est ce moment très précis, très fragile,très difficile à saisir, où la création se met à exister ; ce moment très précis et très fragile où lon passe de rien du tout à quelque chose qui n’est pas encore défini,quelque chose qui n’est pas encore grand-chose, mais qui est juste ce moment ce basculement ».

Éricde Chassey.

Toutesles traditions spirituelles mettent l’accent sur le fait que le fondement de l’exercice spirituel repose sur la capacité à sentirce moment du passage du rien à quelque chose.

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