Alors que la France vient d’adopter une loi migratoire historiquement restrictive et que l’Union européenne discute également une loi embrassant une perspective sécuritaire et criminalisante des migrations, il est précieux de décentrer notre regard et de s’intéresser à l’une des routes migratoires les plus empruntées du monde : le corridor d’Amérique centrale. Ces dernières semaines, les médias français se sont penchés sur deux faits illustrant les dynamiques migratoires complexes qui traversent cette partie du monde : d’abord l’interception d’un avion parti de Dubaï (Émirats arabes unis) à destination de Managua (Nicaragua), rempli d’Indien-nes cherchant à rejoindre l’Amérique du Nord, à l’occasion d’un arrêt pour faire le plein d’essence, puis la caravane migrante d’environ 15 000 personnes provenant de 24 pays qui se recompose et traverse actuellement le Mexique à destination de la frontière avec les États-Unis.
Cet article donne à voir la complexité des migrations contemporaines qui traversent l’Amérique centrale, en s’intéressant en particulier à la diversification des profils des personnes migrantes qui empruntent ce corridor.
Le corridor centraméricain : reflet la diversité des facteurs de départ en Amérique centrale
Les migrations centraméricaines en Amérique centrale et à destination principalement des États-Unis continuent d’être un phénomène notable, en augmentation dans la région[1]. Au-delà des enjeux spécifiques de l’évolution de la frontière entre les États-Unis et ses voisins mexicain et guatémaltèque, les guerres civiles de la région (Salvador, 1979-1992 ; Guatemala, 1960-1996 ; Nicaragua, 1960-1990) ont conduit à l’exil deux millions de personnes vers l’Amérique du Nord entre 1970 et 1990[2]. Dans le courant des années 1990, ces migrations centraméricaines se sont transformées en migration économique à cause de la pauvreté de ses pays au sortir des guerres. Avec l’expulsion des membres de gangs centraméricains des quartiers populaires étasuniens dans les années 1990, les réseaux criminels des maras se sont développés au Salvador, au Honduras et au Nicaragua (zone aussi appelée « Triangle nord ») sur le terreau de cette pauvreté, dans des contextes où les États n’ont pas le monopole de la violence physique légitime ni de la justice sur leur territoire, mais aussi face à des collusions politiques et une corruption endémique. Ces gangs et la faiblesse des États normalisent l’usage quotidien de la violence comme mode de gouvernement, en particulier auprès des classes populaires et contre les populations migrantes qui transitent, cibles particulièrement vulnérables[3]. En Amérique centrale, selon le CEPAL (2018) un-e habitant-e sur deux vit sous le seuil de pauvreté, tandis que l’insécurité, elle, concerne une personne sur cinq[4]. À cela s’ajoute également le changement climatique, cause de départ citée par une personne migrante centraméricaine sur trois. Il exacerbe les phénomènes climatiques déjà particulièrement présents dans la région (ouragans, inondations, sécheresses en particulier dans le Corridor sec qui s’étend du Costa Rica au Mexique), en cela renforce la vulnérabilité des populations qu’ils touchent régulièrement, mais aussi accroit les tensions foncières autour de l’accès aux bonnes terres agricoles. Ainsi la Banque mondiale estime qu’il y aura entre 1,4 et 4 millions de migrant-es climatiques en Amérique centrale d’ici 2050[5].
De plus en 2017, le retour au pouvoir de Daniel Ortega a transformé le Nicaragua en État autoritaire. Les violentes répressions d’avril 2018 (350 mort-es) sur de nombreux pans de la société civile (défenseur-es des droits humains, personnes mobilisées contre l’extractivisme, avocat-es, chercheurs et étudiants, etc.) ont poussé à l’exil des centaines de milliers d’opposant-es politiques, principalement vers les États-Unis (260 000 Nicaraguyen-nes auraient cherché à entrer par la frontière avec le Mexique en 2022) et le Costa Rica[6] (197 000 personnes entre 2018 et 2023)[7]. Cependant, Ortega se sert de l’arrivée de milliers de migrant-es au quotidien dans l’aéroport de Managua comme une arme diplomatique et financière contre les États-Unis et sa politique d’externalisation des frontières en Amérique centrale, en refusant de suivre les normes de cette gouvernance régionale promues par Washington[8].
Longtemps, ces migrations centraméricaines représentaient l’écrasante majorité du contingent des populations migrant-es en transit dans la région, et notamment au Mexique, dernière étape sur la route à destination des États-Unis.
Le corridor centraméricain : une route migratoire renouvelée depuis l’Amérique du Sud et les Caraïbes
À ces dynamiques migratoires centraméricaines se sont progressivement ajoutées celles d’Amérique du Sud et celles des Caraïbes. La situation politique, économique et les violences dans le pays de départ jouent un rôle déterminant. Celles-ci sont généralement qualifiées de « crise » auquel est de plus en plus souvent adjoint le qualificatif « d’humanitaire » ; ce qui rend parfois difficile la reconnaissance de l’asile pour ses ressortissant-es. Je présente ici les principales migrations de la région, à savoir les situations des migrant-es du Venezuela, d’Haïti et de Cuba. Dans les deux premiers cas, ces populations migrantes ont massivement pris les routes d’Amérique du Sud pour tenter d’avoir une vie meilleure et bien souvent d’envoyer de l’argent à leurs proches resté-es au pays. Face à la précarité de leur titre de séjour et à la dégradation de la situation économique des pays d’accueil avec la pandémie du Covid-19, nombre d’entre elles ont repris les routes, cette fois en direction du Nord et sont attirées par la stabilité du « rêve étasunien ». Les migrations vénézuéliennes et haïtiennes ont contribué significativement au développement de l’usage du passage du Darién, forêt de mangroves située entre la Colombie et le Panama, considéré actuellement comme l’une des zones de transit les plus meurtrières du monde. Pour Cuba, l’Amérique centrale reliée principalement par avion reste un point d’entrée de choix pour continuer à tenter de rejoindre les États-Unis. Ces trois migrations donnent à voir un panel large de causes de départ, de routes migratoires et d’obstacles qui configurent les routes empruntées par ces personnes à destination des États-Unis.
Depuis 1959, pour des raisons diplomatiques les États-Unis ont longtemps eu une politique migratoire différenciée envers les Cubain-es fuyant le régime castriste (la loi d’Ajustement cubaine de 1966 qui facilite leur naturalisation ; suivie de la loi « Pieds secs, pieds mouillés » de 1995-2017), un traitement dont les spécificités ont été remises en cause ces dernières années, jusqu’à devenir comparable à celui des autres demandes de la région d’Amérique latine et des Caraïbes[9]. Après le décès de Fidel Castro en novembre 2016, des espoirs de réformes s’étaient esquissés. Cependant, force est de constater qu’aucune réforme de taille n’a été entreprise pour améliorer significativement la vie de la population. Cuba demeure touchée par une crise économique forte. On parle également de risque d’insécurité alimentaire à venir. En 2022-2023, 500 000 Cubain-es ont émigré vers les États-Unis, soit 4% de la population de l’île. 36 000 Cubain-es ont demandé l’asile au Mexique durant ces deux dernières années. Au-delà de ces destinations phares, les Cubain-es migrent principalement vers le Brésil, la Russie et l’Uruguay. La migration par voie maritime a considérablement baissé, les États-Unis ayant procédé en 2023 à (seulement) 13 000 interpellations de boat-people cubain-es. L’avion semble désormais le moyen de transport le plus commun. En passant par l’Amérique du Sud, le Guayana est un pays de transit de choix vers l’Amérique centrale. En se rendant en Amérique centrale, le Nicaragua est une destination de transit prisée puisqu’il a supprimé leur besoin de visa en novembre 2021, conduisant au développement de ce que les critiques qualifient de « pont aérien », où 50 avions relient tous les mois les deux pays, permettant le transit de 100 000 Cubain-es qui poursuivent ensuite leur route vers le Nord. Ce traitement nicaraguayen contraste avec l’obligation de visa de transit pour les Cubain-es qui s’est développée ces dernières années dans les pays voisins. La migration cubaine actuelle est comparable à l’exode de Mariel des années 1980 et de l’exode maritime de 1994 réunis : les migrations cubaines sont actuellement dans une situation de croissance historique, qui doit continuer à être prise au sérieux[10].
Toujours dans les Caraïbes, les Haitïen-nes continuent de fuir leur pays où la situation reste désastreuse de tout point de vue, à la suite des tremblements de terre (2010, 2021) et des ouragans qui dévastent l’île, mais aussi de l’instabilité politique et économique, les violences de gangs, et l’assassinat du président Jovenel Moise en juillet 2021. Ces nombreux facteurs d’instabilité ont conduit à l’exode d’un-e Haïtien-ne sur cinq. Ces migrations se sont notamment tournées vers l’Amérique du Sud à la suite du séisme de 2010, notamment à destination du Chili[11], du Brésil[12] et du Venezuela (jusqu’en 2016)[13]. Dans les sociétés d’accueil latino-américaines, les Haïtien-nes doivent affronter un manque de travail et d’accès à un statut légal, dont l’accès est rendu plus difficile à cause de la barrière de la langue et du racisme structurel, ce qui les confinent à des espaces marginaux et rendent leurs vies d’autant plus précaires. À l’ouverture des frontières, longtemps fermées en raison des restrictions du Covid-19, cette population a repris les chemins de la migration. Depuis les autres pays de la région où elle migre de nouveau, cette fois à destination de l’Amérique du Nord[14], un phénomène qualifié de « re-migration ». Dans le même temps, les départs d’Haïti continuent. Face aux périls et reconduites à la frontière mexico-étasunienne les migrant-es haïtien-nes sont le groupe national déposant le plus de demandes d’asile au Mexique en 2023 (38 000 demandes, dont seulement 40% sont reconnues)[15].
Le boom migratoire vénézuélien de 2018[16] a provoqué un changement important et a conduit à l’important développement des routes migratoires dans la région latino-américaine : d’abord au Sud en particulier la route panaméricaine qui descend la cordillère[17], mais elle a aussi quasiment banalisé l’utilisation du passage du Darién, qui reste l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
Sur les 7,7 millions de Vénézuélien-nes ayant pris les routes de l’exil à cause du régime autoritaire de Nicolas Maduro et de la situation de crise économique[18] qui persistent depuis 2018[19], 6,5 millions vivent en Amérique du Sud, 659 652 en Amérique du Nord, et les migrations vers l’Europe se font principalement à destination de l’Espagne (438 380), de l’Italie (59 400) et du Portugal (27 700), pays historiquement liés à l’Amérique latine[20]. Actuellement en Amérique du Sud, la Colombie est le pays qui accueille le plus grand nombre de ressortissant-es vénézuélien-nes (2,8 millions), suivi du Pérou (1,5 million), puis du Brésil (510 000), de l’Équateur (474 000) et du Chili (444 000)[21]. Malgré les recommandations du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (le HCR), les ressortissant-es vénézuélien-nes qui ont pris la route depuis 2018 sont très rarement reconnu-es comme réfugié-es (sauf au Brésil), et doivent alors jongler entre un permis temporaire de deux ans et une situation rendue irrégulière par l’État d’accueil, qui souvent tarde à renouveler le décret créant justement le permis temporaire (qui expire tous les deux ans). Cette situation favorise la précarité et la marginalisation de ces personnes dans les sociétés d’accueil, au détriment de la protection de leurs droits fondamentaux. Rappelons que cette situation vénézuélienne reste l’une des crises humanitaires les moins financées par la communauté internationale, au regard du nombre de personnes ayant quitté le pays.
Si le passage du Darién a d’abord été ouvert dans les années 1990 dans le contexte de répression des guérillas colombiennes, son usage s’est développé depuis les années 2010, pour changer de proportion depuis l’année 2021 (133 000 passages). L’année 2023 demeure l’année de tous les records, puisqu’on estime qu’il y a eu 520 000 passages[22]. Parmi ces personnes en transit, 71,4% sont des ressortissant-es de pays d’Amérique du Sud (64% de Vénézuélien-nes, 11% d’Équatorien-nes du flux global), et 28,6% proviennent des Antilles (dont environ 8% d’Haïtien-nes du flux global), d’Asie et d’Afrique[23]. Côté colombien, depuis 2016 des guides accompagnent les migrant-es dans un contexte local dominé par le Clan del Golfo, organisation paramilitaire auparavant connu comme les Forces d’Autodéfense Gaitaniste de Colombie ou encore les Urabeños, où le transit des migrant-es stimule fortement l’économie locale. Le prix d’un passage coûte entre 270 et 1 000 dollars par personne en fonction de la route choisie, parmi les trois existantes, pour traverser le Darién. Côté panaméen, la route est plus dangereuse puisque les guides colombiens ne franchissent pas la frontière, car leur activité y est criminalisée, et les migrant-es se retrouvent donc seul-es dans la nature, face aux dangers de la jungle et à la merci des groupes criminels qui s’y trouvent[24].
Pour autant, le passage du Darién est aussi emprunté par d’autres populations migrantes qui viennent de l’extérieure du continent américain, d’Afrique surtout et d’Asie dans une moindre mesure[25], du fait de leur difficulté toujours croissante à se rendre en Europe, devenue forteresse. Le Darién s’est ainsi transformé en point de passage clé de la route sud du corridor centraméricain.
Le corridor centraméricain : dernière étape des nouvelles routes hémisphériques des Suds avant les États-Unis
Au-delà des migrations des Amériques et des Caraïbes, ces nouvelles populations migrantes venues d’Afrique et d’Asie empruntent de manière croissante les chemins du continent. En 2015, elles représentaient quelques centaines de personnes tout au plus par nationalité, alors qu’actuellement certaines sont de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’individus. Ces populations migrantes des autres Suds empruntent des routes migratoires hémisphériques généralement grâce à des réseaux de passeurs, organisés depuis leur pays d’origine et qui se sont développés face à la hausse de la demande. 70% de ces migrant-es extracontinentaux sont les personnes en provenance d’Afrique[26], de pays faisant face à une variété de situations : pauvreté, changement climatique, guerre, etc. Pour autant et dans une moindre mesure, on trouve aussi des personnes en provenance d’Asie[27], comme en témoigne l’interception par les autorités françaises à Varty d’un avion parti depuis Dubaï (Émirats arabes unis) et à destination du Nicaragua, rempli de plusieurs centaines de ressortissant-es d’Inde. Ces migrant-es prennent principalement l’avion (un ou plusieurs vols[28]) pour arriver en Amérique latine légalement (généralement avec un visa sur leur passeport). L’Inde fournit le quatrième contingent de migrant-es en situation irrégulière aux États-Unis. Un grand nombre de ces personnes ont d’ailleurs des proches qui vivent déjà de manière légale aux États-Unis. De plus, il s’agit surtout d’une population éduquée et disposant de ressources financières, qui en d’autres temps aurait pu bénéficier du regroupement familial. Cependant, pour un Occident vieillissant qui criminalise les étranger-es, ces migrant-es ne semblent plus « d’assez bon-nes candidat-es » et leur sélection est de plus en plus drastique, ce qui conduit au développement de politiques répressives sur leurs routes, rendant donc leur trajet plus long, plus périlleux et plus coûteux. Cette fermeture de l’Occident conduit à un réagencement des routes migratoires, qui produisent des migrations à plusieurs vitesses dont la géographie se diversifie au gré des obstacles et des opportunités.
Les points d’entrées et les routes migratoires au sud et au centre du continent américain se sont diversifiés. Ainsi certains pays de l’Amérique du Sud sont devenus des espaces de transit, à l’instar du Brésil[29] ou de l’Équateur[30]. Par exemple, la suppression des visas pour les étrangers sur le territoire national par Raphaël Correa en 2008 a transformé l’Équateur en pays de transit, malgré la fin de cette politique de « frontières ouvertes » dès 2010, avec une imposition de visa établie selon les nationalités[31]. En effet, le Brésil, l’Équateur ou plus récemment la Colombie sont des points d’arrivée des migrant-es extracontinentaux très majoritairement par avion et principalement de manière légale. Ces migrant-es continuent pour beaucoup par la route, et passent ensuite par le passage périlleux du Darién, où plus de soixante nationalités extracontinentales transitent (Cameroun, Somalie, Sierra Leone ; Chine, Inde, Népal, Afghanistan, etc.)[32]. De leur côté, d’autres migrant-es prennent directement l’avion pour l’Amérique centrale, où les politiques aux frontières de plus en plus gardées ont rapidement changé pour devenir un business lucratif pour les États. Ainsi à l’aéroport de San Salvador, la taxe migratoire est de 1 030 dollars pour les ressortissant-es de pays africains, tandis que cette même taxe n’est que de 150-200 dollars à Managua (Nicaragua). À tout le moins à partir du Nicaragua, le trajet vers le Nord qui devient plus dangereux se fait à pied.
On assiste donc ici à une capitalisation financière des États sur le flux migratoire de transit extracontinental, qui renvoie aussi à des rivalités diplomatiques à plus grande échelle. Le président du Nicaragua Daniel Ortega se sert de cet afflux migratoire extracontinental croissant en transit dans son pays, pour venir questionner les politiques d’externalisation de Washington en Amérique centrale[33]. Il lui rappelle que celles-ci reposent sur une coopération qui ne va pas de soi, que la Maison Blanche n’arrivera pas à acheter le gouvernement du Nicaragua. En cela, Ortega s’affirme comme une figure de la résistance à l’impérialisme étasunien dans la région en refusant d’être une arrière-cour docile[34]. En cela, il tire parti de la demande de migrations de transit pour son propre bénéfice, à l’instar des passeurs et des groupes armés : des positionnements qui ne sont possibles que par la construction des murs physiques et des barrières virtuelles (dispositifs informatiques, empreintes, etc.) qui s’appuient sur la croyance illusoire que l’on peut empêcher les migrations ou que ces dispositifs répressifs les rendent plus sûres, au détriment du consensus scientifique.
En complément de cet article, si vous souhaitez prendre connaissance des témoignages de personnes migrantes des diverses nationalités qui traversent l’Amérique latine, je vous recommande très chaudement le site interactif « Migrants de l’autre monde » (en langue espagnole). Cette initiative journalistique transnationale repose sur une coopération de nombreux médias d’investigation de la région pour proposer un contenu pédagogique : https://migrantes-otro-mundo.elclip.org/
Pour poursuivre ces réflexions, un prochain article s’intéressera aux enjeux contemporains qui modèlent le visage de ces migrations en Amérique centrale. Il sera l’occasion d’aborder les effets du Covid-19 sur ces migrations, de mieux comprendre l’instrument de mobilisation et de protection inachevé que sont les caravanes migrantes, mais aussi de mieux retracer le déploiement des politiques d’externalisation des frontières des États-Unis qui ne se limitent pas à convertir inégalement les pays d’Amérique centrale en gatekeepers, et s’étendent progressivement au sud du continent.
[1] OIM (27/09/2023), Unprecedent migrant surge central America and Mexico; IOM calls regional action, Organisation Internationale des Migrations. URL: https://www.iom.int/news/unprecedented-migrant-surge-central-america-and-mexico-iom-calls-regional-action
[2] Animation documentaire : “No más muros (No More Walls)”, 2018, durée 7.40 minutes. Cette vidéo explique l’histoire des liens historiques de la migration force d’Amérique centrale vers les États-Unis de 1980 à 2016. URL : https://www.dwherstories.com/timeline/central-american-migration-to-the-united-states
[3] Collombon Maya (2018) « Maras, pandillas et autres outsiders. Pour une ethnographie des gangs latino-américains », Cultures & Conflits, n°110-111. URL : http://journals.openedition.org/conflits/20182
[4] Ce dossier est l’une des publications les plus récentes en français qui donne à voir de manière détaillée la complexité des enjeux de gestion des migrations en Amérique centrale : Duterme Bernard (2022) « Fuir l’Amérique centrale », dans Fuir l’Amérique centrale, Éditions Syllepse, « Alternatives Sud », pp. 7-24. URL : https://www.cetri.be/Fuir-l-Amerique-centrale-5825
[5] Rojas Ana Gabriela (23/09/2019) Cambio climático: la razón por la que migraran millones de Centroamérica y México, BBC Mundo.URL : https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-49696180
[6] Pour en savoir plus voir notamment, l’émission « Grand Reportage » (18/01/2019) « Du Nicaragua au Costa Rica ; l'exil face à la répression », invitée : Delphine Lacombe. URL : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grand-reportage/du-nicaragua-au-costa-rica-l-exil-face-a-la-repression-9803282
[7] Rocha José Luis (2022) « Explosion post-2018 de l’émigration nicaraguayenne », In. Bernard Duterme Bertrand (éd.), Fuir l’Amérique centrale. Paris, Éditions Syllepse, « Alternatives Sud », pp. 113-124. URL : https://www.cairn.info/fuir-l-amerique-centrale--9791039900225-page-113.htm; Ripley III Charles G., (19/05/2023), “Crisis provoca emigracion record desde Nicaragua, superando los niveles de la Guerra Fria”, Migration Policy. URL: https://www.migrationpolicy.org/article/crisis-provoca-emigracion-record-desde-nicaragua
[8] Courrier International (07/11/2023) Bras de fer. Comment le Nicaragua utilise les migrants haïtiens et cubains contre les États-Unis, Courrier International. URL : https://www.courrierinternational.com/article/bras-de-fer-comment-le-nicaragua-utilise-les-migrants-haitiens-et-cubains-contre-les-etats-unis
[9] Jiaxin Wei Jiaxin, Batalova Jeanne (21/09/2023), Inmigrantes cubanos en los Estados Unidos, Migration Policy Institute. URL: https://www.migrationpolicy.org/article/inmigrantes-cubanos-en-los-estados-unidos
[10] Nodarse Venancio Mariakarla, Bare Alex (20/12/2023) Cinco tendencias clave en la migración cubana en 2023, WOLA. URL : https://www.wola.org/es/analisis/tendencias-migracion-cubana/
[11] Amode Nassîla (2019) « Les Haïtiens face au marché du travail chilien: des jeux de catégorisation aux luttes de classement », Civilisations, vol.68, no1, pp. 183‑204. URL : https://journals.openedition.org/civilisations/5621
[12] Toledo de Souza Fabricio, Corsini Leonora (2014) « La lutte des réfugiés. Entre droit de fuite et droit de rester », Multitudes, vol. 2, n° 56, pp. 122-131. URL : https://www.cairn.info/revue-multitudes-2014-2-page-122.htm
[13] Cet article analyse les deux premières vagues migratoires haïtiennes au Venezuela, étant antérieure à la dernière, il n’étudie pas la troisième qui date de 2010 : Charier Alain (1999) « L’immigration haïtienne au Venezuela : identité et intégration », Pouvoirs dans la Caraïbe, n°11. URL: http://journals.openedition.org/plc/499.
[14] Joseph Handerson, Audebert Cédric (2022) El sistema migratorio haitiano en América del Sur, CLACSO; Audebert Cédric (2017), La diaspora haïtienne, Presses Universitaires de Rennes, collection Géographie sociale, 195 p ; Redacción (22/09/2021), 5 claves para entender por qué están llegando miles de haitianos a Estados Unidos (y por qué la mayoría no viene directamente de Haití), BBC News Mundo. URL : https://www.bbc.com/mundo/noticias-internacional-58659787[15] Forbes Staff (04/10/2023) Solicitudes de asilo en México crecen casi 31% entre enero y septiembre: Comar, Forbes México. URL: https://www.forbes.com.mx/solicitudes-de-asilo-en-mexico-crecen-casi-31-entre-enero-y-septiembre-comar/
[16] Andréani Fabrice, Laplace Lucie (2018) « Quand la (contre-)révolution vote avec ses pieds : penser l’explosion migratoire vénézuélienne », Hérodote, vol. 171, n°4, pp. 29-44. URL : https://www.herodote.org/spip.php?article854
[17] Selon la plateforme onusienne dédiée RV4 sur les 7,7 millions de ressortissant-es nationaux ayant migré hors du Venezuela : 2,9 millions vivent en Colombie, 1,5 millions au Pérou, 510 500 au Brésil, 474 900 en Équateur, et 444 400 au Chili. Au-delà de l’Amérique du Sud, les États-Unis (545 500 Vénézuélien-nes) et l’Espagne (477 400 Vénézuélien-nes) sont les pays qui accueillent le plus cette population, respectivement en troisième et cinquième positions du classement mondial. Dans le top dix de l’accueil des Vénézuélien-nes, on trouve également la République Dominicaine (124 100 Vénézuélien-nes) et le Mexique (113 100 Vénézuélien-nes). Source : https://www.r4v.info/es/refugiadosymigrantes
[18] Andréani Fabrice (2018) « Entre crash de l’État magique et boom de l’Etat bandit : le Venezuela dans le labyrinthe autoritaire », Problèmes d’Amérique latine, vol. 2, no109, pp. 119‑134. URL: https://www.cairn.info/revue-problemes-d-amerique-latine-2018-2-page-119.htm
[19] Pour en savoir plus sur la situation complexe du Venezuela et ses relations avec les États-Unis, voir le dossier Noria Research (01/07/2021) « L’ordinaire de la crise au Venezuela », par Bracho Padilla Yoletty, Andréani Fabrice. URL : https://noria-research.com/fr/ordinaire-de-la-crise-au-venezuela/
[20] Source : https://es.statista.com/estadisticas/1261404/paises-con-mayor-numero-de-migrantes-venezolanos-en-el-mundo/
[21] Chiffres de novembre 2023 de la plateforme onusienne RV4 dédiée à la gestion de la problématique migratoire vénézuélienne en Amérique latine. URL: https://www.r4v.info/es/refugiadosymigrantes
[22] Reuters (03/01/2024) Record half million migrants crossed Latin America’s dangerous Darien gap, Reuters.com. URL : https://www.reuters.com/world/americas/record-half-million-migrants-crossed-latin-americas-dangerous-darien-gap-2023-2024-01-03/ [23] Source des pourcentages par région du monde : Rodriguez Maria Paula (08/08/2023) Las personas que cruzaron hasta julio el ‘tapón de Darién’, el paso entre Panamá y Colombia, superan ya a todo 2022, Newtra.es. URL : https://www.newtral.es/ruta-darien-2023/20230808/ et source des chiffres par nationalité à partir desquels est calculé le pourcentage de migrant-es provenant du Venezuela, d’Équateur et d’Haïti : DW (07/12/2023) Medio millón de migrantes cruzó la selva del Darién en 2023, DW.com. URL : https://www.dw.com/es/medio-mill%C3%B3n-de-migrantes-cruz%C3%B3-la-selva-del-dari%C3%A9n-en-2023/a-67652852
[24] Sarrut Marilou, Echeverri Zuluaga Jonathan et Valenzuela Amaya Santiago (2023) « Briser le mythe de la « jungle qui tue » : analyse du rôle des intermédiaires dans la traversée du Darién (frontière Colombie-Panama) », Revue européenne des migrations internationales, vol. 39, n°4. URL: http://journals.openedition.org/remi/24401
[25] Bonnie Alexandra (coord.) (2019), Migracion extraregional en Sudamérica y Mesoamérica : perfiles, experiencias y necesidades, Organisation Mondiale des Migrations. URL : https://publications.iom.int/system/files/pdf/extraregional-migration-report-es.pdf
[26] Atou Diaw Papa (14/10/2023) Le Nicaragua, nouvelle route de transit pour les migrants d'Afrique de l'Ouest, BBC Africa. URL: https://www.bbc.com/afrique/articles/c88m5879rxxo
[27] AFP (30/12/2023) Tiquete a Nicaragua: el atajo de migrantes africanos y asiáticos hacia EEUU, France24. URL : https://www.france24.com/es/minuto-a-minuto/20231230-tiquete-a-nicaragua-el-atajo-de-migrantes-africanos-y-asi%C3%A1ticos-hacia-eeuu
[28] Les migrations hémisphériques peuvent se réaliser dans un premier temps par une série de vols d’avion, phénomène appelé « donkeying » qui n’est pas spécifique à l’Inde, et qu’on retrouve dans nombre de trajectoires migratoires, même à destination de l’Europe. Ces vols asiatiques et mêmes parfois africains transitent souvent par les Emirats, la Turquie, et régulièrement par l’Europe (ex-pays de l’URSS, Europe de l’Est, Espagne notamment les Canaries, etc.).
[29] De Montalembert Elie, « Les dynamiques contemporaines des migrations africaines et haïtiennes vers le Brésil », Confins, n°51,2021. URL : http://journals.openedition.org/confins/38339 ; Chaparro María Paula (12/11/2019) La ruta migrante que conecta Asia con América, InsightCrime. URL: https://insightcrime.org/es/noticias/noticias-del-dia/la-ruta-migrante-que-conecta-asia-con-america/
[30] Martha Muriel, Ruiz Cecilia, Álvarez Velasco Soledad (2019) “Excluir Para Proteger - Protection under Exclusion: La ‘Guerra’ Contra La Trata y El Tráfico de Migrantes y Las Nuevas Lógicas de Control Migratorio En Ecuador.” Estudios Sociológicos, vol. 37, n°111, pp. 689–726. URL: https://www.jstor.org/stable/26798691
[31] Sur les migrations sénégalaises en Équateur voir : Ménard Marleau, Andrée. (2017). Ecuador como nodo articulador de la migración senegalesa en América del Sur. Migración y desarrollo, 15(29), pp. 31-50. URL: http://www.scielo.org.mx/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S1870-75992017000200031&lng=es&tlng=es
[32] Human Rights Watch (09/10/2023), Amériques : Les migrants qui traversent la jungle du Darién sont exposés au risque d’abus, URL : https://www.hrw.org/fr/news/2023/11/09/ameriques-les-migrants-qui-traversent-la-jungle-du-darien-sont-exposes-au-risque ; Human Rights Watch (09/10/2023) “This hell was my only option” Abuses Against Migrants and Asylum Seekers Pushed to Cross the Darién Gap, Rapport HRW, 62p. URL: https://www.hrw.org/report/2023/11/09/hell-was-my-only-option/abuses-against-migrants-and-asylum-seekers-pushed-cross
[33] Atou Diaw Papa (14/10/2023) Le Nicaragua nouvelle route de transit pour les migrants d’Afrique de l’Ouest, BBC Afrique. URL : https://www.bbc.com/afrique/articles/c88m5879rxxo
[34] 14y Medio (06/11/2023), Nicaragua facilita el paso de miles de migrantes de todo el planeta como arma arrojadiza contra EE UU, 14yMedio. URL: https://www.14ymedio.com/internacional/Nicaragua-migrantes-arrojadiza-EE-UU_0_3637436224.html