Nous sommes un pays dans lequel une majorité sur mesure de l’Assemblée nationale, grâce à un système électoral injuste qui amplifie de façon démesurée les rapports de forces réels, vote automatiquement ce qu’un télé-président est venu annoncer sur le petit écran trois jours avant. On peut appeler ça une démocratie représentative mais ce n’est que sa caricature. Aucune des monarchies qui subsistent en Europe n’a ce caractère fondamentalement antidémocratique de la Cinquième République.
Emmanuel Macron ne l’a pas créée mais il en a poussé les travers tellement loin que ça commence à se voir. Ceux qui l’ont combattue, comme François Mitterrand, l’ont très vite adoptée. Un autre socialiste, Lionel Jospin, a apporté sa pierre avec l’inversion des scrutins présidentiel et législatif. Quant à Fabien Roussel, il vient d’abandonner une exigence de toujours des communistes, le mode national de scrutin proportionnel intégral, le mode le plus juste mais il est vrai qu’il fait mal quand on se trouve au niveau actuel d’influence électorale du PCF. On l’a vu aux dernières élections européennes. Le parti de Fabien Roussel n’y a pas obtenu d’élu.
Lundi, sur CNews, il a annoncé ce qu’il ferait quand il sera président. Que des bonnes choses ! Et l’on voudrait avec tout ça que les électrices et les électeurs piaffent d’impatience pour aller voter ! Il n’y a donc qu’à continuer et la sinistre Le Pen, que ce système pénalise, mais en même temps victimise, arrivera à ses fins, elle ou son remplaçant, plutôt de sexe masculin pour mieux incarner l’ordre et une poigne de fer, Mais surtout pas de couleur. Bref, un homme blanc, bien dans l’air du temps.
Si je dis vrai, Anne Hidalgo a du souci à se faire et si Christiane Taubira était candidate, on imagine l’enfer que serait la campagne et le résultat de l’ancienne ministre de la Justice de François Hollande. Cela fait froid dans le dos rien que d’y penser. Elle ne mérite pas ça mais au contraire, un profond respect.