Un internaute parisien, soucieux de défendre le bilan commun de Anne Hidalgo et de Ian Brossat dans la gestion municipale de la capitale que j’avais quelque peu égratignée, n’a rien trouvé de mieux que de prétendre que la chute de la population, les départs des ouvriers et des couches moyennes étaient dus au déménagement des Halles. Autant d’imagination qui a beaucoup fait rire les promoteurs immobiliers ne pouvait qu’attirer mon attention. Un autre internaute, sans doute également adepte du suivisme en politique, m’a mis au pied du mur et m’a réclamé mes propositions. Je lui ai répondu que ne résidant pas à Paris, je me garderai de répondre. Je défends une conception de la politique, qui, si elle plait, tant mieux mais je ne le fais pas pour ça.
Il est vrai que désormais pour plaire même la part la plus intime d’une vie personnelle est exposée. Que ne ferait-on pour compenser l’indigence d’une réflexion et d’une pensée, afin d’entrer en empathie avec les électeurs.
L’exemple vient de haut.
Regardez comment le chef de l’Etat cherche à capter le courant d’enthousiasme créé par la victoire du PSG. D’une victoire du collectif, il fait un succès personnel. Il ferait mieux de ne pas réduire les crédits consacrés à la pratique sportive et de développer le sport à l’école, ce qui contribuerait à réduire le déficit de la sécurité sociale, le contraire de l’abandon de la lutte contre la pollution de l’air que vient de décider une majorité de députés de sensibilités opposées, paraît-il.
La cigarette est toujours une addiction à l’origine de nombreux cancers qui fait entrer de l’argent dans les caisses de l’état. Pour combattre son trafic et préserver un monopole qui a été abandonné pour les transports en commun, des forces de police sont mobilisées qui n’assurent pas la sécurité des biens et des personnes. Ce qui en outre amplifie la dépendance à l’automobile qui n’est pas recommandée pour combattre le dérèglement climatique. La société marche sur la tête et attrape la migraine. La politique ne cherchant plus qu’à plaire, elle n’a aucune raison de vouloir transformer l’existant. Devenue inutile, elle ne cultive que les émotions. Le pathos d’Aristote.
Le RN et Retailleau ne s’en alarment pas.
Les copier ne permettra pas de les battre. Seul un rassemblement construit avec la population, n’excluant a priori aucune composante, en créera les conditions. Encore faut-il qu’il soit autre chose qu’un empilage de propositions qui cherchent à séduire un électorat qui souhaite qu’il soit répondu à Paris aux enjeux les plus contemporains de l’époque. Encore conviendrait-il de ne plus considérer qu'à jamais et pour l'éternité, "population" serait un synonyme de « parti politique ».
Ce qui vaut pour la capitale, vaut également pour la France entière, jusqu’au plus petit village.
Un appel national en ce sens des composantes du Nouveau Front Populaire y contribuerait fortement.
Chiche ?