Olivier Faure s’engage s’il est nommé premier ministre à ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution.
Cet engagement, il l’avait déjà pris avec un gouvernement précédent en demandant aux députés d’abandonner leur droit constitutionnel de censurer un gouvernement au prétexte de doter le pays d’un budget.
Quel budget ?
Peu importe, ce qui compte c’est qu’une majorité de parlementaires l’adopte et pour y parvenir, Olivier Faure n’hésite pas à modifier la constitution au nom du respect des institutions. L’essentiel étant que cela se fasse à l’abri des réactions populaires.
La stabilité du gouvernement pour l’adoption d’un budget devient dès lors l’objectif prioritaire de l’activité politique du pouvoir, des assemblées, dans le pays et les médias, formidable recul de la démocratie représentative parlementaire qui permet de contourner l’obligation de consulter la population par le recours au suffrage universel. Avec Emmanuel Macron, elle l’était encore mais les résultats du scrutin étaient bafoués.
Là est ressortie une martingale qui, déjà utilisée, a conduit au chaos actuel.
En vérité, les institutions de la Ve République sont au bout du rouleau et Olivier Faure propose de revenir à celles de la IVe. Il prend le risque de le faire quand le pays se mobilise dans ses profondeurs contre les injustices, les privilèges et le mépris que génère le capitalisme. Il va y avoir du sport. Rien n’est joué.
La question démocratique est posée en grand dans toutes les couches de la population. Nul ne saurait la contourner. Elle est au cœur du blocage, de la crise de régime actuels.
Si persiste le refus à gauche d'offrir un débouché politique aux exigences de ruptures avec des décennies de choix de classe qui ont conduit le pays dans le chaos, comme les expriment le mouvement du 10 septembre et l'intersyndicale unie, rien ne changera et l'exaspération progressera encore.
Faire preuve d'esprit de responsabilité n'est-ce pas tout faire pour que la France ne connaisse pas cette nouvelle épreuve ?