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Billet de blog 2 octobre 2021

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"L'effondrement de Anne Hidalgo."

Il est injuste de personnaliser ainsi ce qui s'annonce comme une catastrophe pour le Parti socialiste et du même coup pour ce que l'on appelle encore la gauche, bien que de plus en plus de progressistes hésitent à le faire.

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Brice Teinturier, commentant le dernier sondage que publie son institut, parle "d'un effondrement de Anne Hidalgo".

Il est injuste de personnaliser ainsi ce qui s'annonce comme une catastrophe pour le Parti socialiste et du même coup pour ce que l'on appelle encore la gauche, bien que de plus en plus de progressistes hésitent à le faire.

Ce n'est pas Anne Hidalgo qui est principalement en cause, mais bien la crise d'identité que connaît le parti socialiste.

Au lendemain des élections régionales sans électeurs, il était redevenu dominateur, retrouvant des accents que le passage de François Hollande par l'Elysée lui avait fait perdre. Le naturel prend toujours le dessus et Olivier Faure changeait aussi vite de candidat à l'élection présidentielle qu'il change de chemise, passant de Yannick Jadot à Anne Hidalgo. De l'écolo-libéralisme à l'écolo-socialisme, mais plus écolo que socialiste.

La victoire du député européen à la primaire de son camp réduisait du même coup l'espace politique, déjà fort menu, de Anne Hidalgo à une peau de chagrin.

On ne résout pas une crise d'une telle profondeur en la niant, en allant comme un canard sans tête et en racontant n'importe quoi. Encore moins en annonçant sa candidature depuis une ville de province et en se faisant photographier dans un pré, au milieu des vaches, pour tenter de faire oublier qu'on a été choisie par son parti parce que l'on est la maire de Paris.

On l'aggrave.

Au lendemain des mêmes élections régionales, on ne compte plus les commentateurs et les dirigeants politiques qui annonçaient le déclin de l'extrême droite. Quelle perspicacité !

Fabien Roussel n'en a guère fait preuve en vantant les mérites de la présidente socialiste de l'Occitanie, ancienne secrétaire d'Etat de Manuel Valls, adepte comme lui du concept rassembleur des "gauches irréconciliables" qu'elle met en oeuvre hardiment dans sa région en excluant Insoumis et Verts.

Le candidat du Parti communiste, lui aussi, a estimé que le résultat des élections régionales, sans électeurs, lui donnait des ailes "pour remplacer Macron à l'Elysée", selon ses propos publics tenus au lendemain des dites élections régionales et départementales.

En vérité, son parti, comme le parti socialiste, connaît une profonde crise d'identité.

Eux deux ne sont pas ce qu'ils prétendent être.

Le premier, un continuateur de la pensée de Marx et Engels, le second de celle de Jaurès. Les caricatures qu'ils en présentent attirent de moins en moins de progressistes et pas seulement en France.

Or tous deux nient une réalité qui saute pourtant aux yeux de beaucoup de monde. C'est cette réalité qui explique pour une large part que le camp de l'égalité, de la justice, de l'humain et de la nature soit si faible et donc si divisé, alors que celui d'en face, boosté par l'extrême droite, est si fort.

D'autant plus qu'aucune force politique n'a réussi à combler le vide laissé par la crise des deux partis qui, en France, ont incarné la force et l'attrait de ce qui était, pour tout le monde, la gauche.

Au point de ne pouvoir jouer la gagne aux élections présidentielle et législatives, les plus importantes pour la vie de nos concitoyens et le devenir du pays.

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