Il est difficile de suivre la pensée de Fabien Roussel. Un jour, sur France 2, il reproche à Léa Salamé de l’avoir présenté comme étant un « député du Nord de la Nupes ». Il rectifie : « Député communiste du Nord, j’y tiens ». Le lendemain, sur BFM-TV, Apolline de Malherbe doit lui poser la question : « Nupes ou pas Nupes ? » tout au long de l’émission avant d’obtenir un semblant de réponse positive.
J’ai 82 ans et je n’avais jamais vu ça.
Le soir même, sur France 5, dans l’émission « C’est à vous », la même question est posée plusieurs fois à Carole Delga. Elle refusera d’y répondre.
Pour moi, les choses me semblent pourtant claires.
Dès le lendemain de la signature de l’accord de la Nupes sur plus de 600 propositions communes, notre secrétaire national a montré ostensiblement qu’il ne le respecterait pas et qu’il chercherait à s’en dégager. Depuis, chacune de ses interviews contenait la même idée qui a conduit beaucoup de gens de gauche et de journalistes à considérer que le PCF n’était plus dans la Nupes.
Confirmation en a été apportée quand il a affiché son intention de choisir la division aux européennes, celle qui permet de se compter et surtout quand Fabien a annoncé qu’il serait candidat à l’élection présidentielle de 2027, alors que Mélenchon, à trois reprises, en mettant en avant son âge, déclarait qu’il ne le serait pas. On trouvera difficilement l'ensemble de ces informations dans la presse et les médias, pas même dans « L’Humanité ».
Pourtant, cela a conduit une bonne partie du peuple de gauche à estimer que dans ces conditions, c’était clairement foutu pour la prochaine présidentielle et à en faire porter la responsabilité à notre parti.
Cela explique l’impossibilité de répondre à une question pourtant simple : « Nupes ou pas Nupes ? ».
Or Fabien y a répondu à deux reprises dans l’interview d’Apolline de Malherbe qui n’a pas été attentive.
La première fois, en prenant l’exemple de 1981, pour démontrer que la gauche pouvait l’emporter en étant divisée au premier tour d’une élection présidentielle. Pour 1981, c’est rigoureusement exact car PS et PCF sont à des niveaux d’influence très élevés, s’approchant de la majorité à eux deux. Pour 2027, c’est rigoureusement faux. PS et PCF sont loin de disposer aujourd’hui de la moitié du total de ce qu'étaient leurs influences respectives en 1981.
Deux candidatures à gauche, c’est la certitude de ne pas atteindre le deuxième tour. Seule une candidature unique porteuse d’un projet transformateur commun peut y parvenir.
Or, Apolline de Malherbe, une deuxième fois, n’a pas été attentive quand Fabien a expliqué qu’avec Carole Delga, ils avaient lancé un appel pour permettre au peuple de gauche de choisir par son vote entre deux conceptions de l’union, la leur et celle de la Nupes. En démocratie, pouvoir choisir, c’est toujours mieux mais là, la pluralité de candidatures condamne à ne pas atteindre le deuxième tour de l’élection présidentielle en 2027. Or, l’éventualité que ce soit la candidate d’extrême droite qui l’emporte n’a jamais été aussi grande. En 1981, l'extrême droite était une naine politique.
On ne s’étonnera donc pas qu'avec d'autres, je m’efforce de convaincre mes camarades communistes d’adopter la seule stratégie qui permette de gagner, celle de l’union des composantes de la Nupes sur un projet commun, porté, aux européennes de 2024 et à la présidentielle de 2027, par une liste et une candidature uniques.
La même démarche, en 2022, avait conduit des membres de la direction nationale du PCF, avant le premier tour de l'élection présidentielle, à proposer que PCF, PS et Verts créent les conditions qui auraient permis d'éliminer Marine Le Pen au premier tour. Ils n'ont pas été écoutés et, à un peu plus de 400 000 voix près, la candidate de l'extrême droite a pu réaliser un score canon au deuxième tour, qui a permis ensuite de propulser à l'Assemblée nationale 88 députés du RN.
Plus jamais ça !
Si la possibilité est offerte au peuple de gauche et écologiste de s’exprimer, dès maintenant, sur les deux échéances électorales qui viennent, j’ai la conviction que bien des obstacles seront surmontés.
A la Nupes d’en prendre l’initiative, au lieu de multiplier invectives, mensonges, insultes et injures qui « désespèrent Billancourt ».
Les enjeux sont colossaux, qu’ils soient sociaux, environnementaux, démocratiques, moraux ou culturels, européens et internationaux.
Notre jeunesse a une conscience beaucoup vive que la nôtre de la nécessité de tourner la page de ce monde de brutes.
Elle porte nos espoirs, aidons-là à construire son avenir comme elle l'entend.
Le capitalisme a fait son temps comme ce fut le cas du féodalisme qu'il a remplacé. Les systèmes de société ne sont pas plus éternels que les autres formes de vie.
La période est à s’engager dans un processus démocratique et populaire qui permette de le dépasser. Ce ne sera possible que si les citoyennes et citoyens ont la garantie absolue qu'il en conserveront la maîtrise de a à z, grâce à une nouvelle ère de la démocratie et à l'extension sans fin des libertés individuelles et collectives.
Peu importe le nom que les unes et les uns lui donneront. Il est question d’atteindre un plus haut degré de civilisation, donc d’humanité comme le propose le pape François.
Je souhaite contribuer avec tous mes camarades et d'autres qui en partagent l'ambition à ce que mon parti, le PCF, soit reconnu comme un des artisans de ce passage d’un monde dans lequel triomphe l’égoïsme à un monde de la solidarité et de l’entraide, un monde du commun.
On pourra trouver ici les liens qui permettent de retrouver les interviews de Fabien Roussel sur France 2 et BFM-TV, de Carole Delga sur France 5 et de Jean-Luc Mélenchon sur BFM-TV et RMC :
https://www.france.tv/france-2/quelle-epoque/5260095-emission-du-samedi-30-septembre-2023.html?fbclid=IwAR1t-AkXMFfxfvJBXpY9-4Hdgkfotwn6cTobZNquBUtAyZIOw5q3o0eGExs
https://www.youtube.com/watch?v=lrSWLtd3550
https://www.youtube.com/watch?v=wXoSKLx3lcY
https://www.youtube.com/watch?v=9d85cNWzjVU
https://www.youtube.com/watch?v=GHbdxKKfK_I