Par centaines, à Rennes, à Bordeaux ou à Limoges, des étudiants attendent patiemment que leur soit distribuée la nourriture qu’ils ne peuvent plus se procurer par leurs propres moyens ou ceux de leurs parents.
Pourtant, beaucoup font de petits boulots, souvent très pénibles mais le loyer du logement qu’ils ont eu tant de mal à trouver mange plus de la moitié de leurs ressources.
La qualité de leurs études en souffre.
Oser dire que c’est ainsi que le capitalisme traite la jeunesse étudiante est l’expression d’une radicalité insupportable dans un monde dans lequel le bon sens et le consensus sont de rigueur.
Pourtant, cette jeunesse ne sera pas épargnée par les 40 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques que Michel Barnier s'est gardé de révéler aux députés dans son discours de politique générale.
Il a attendu le lendemain.
Quel mépris de la représentation nationale venant d'un homme dont les qualités d'ouverture et de dialogue sont vantées à longueur de journées sur toutes les chaînes publiques et privées de radio et de télévision !
Les étudiants, comme les retraités et bien d'autres encore, illustrent la conception gouvernementale des efforts ciblés et de ceux qui seraient imposés aux plus fortunés. Le raisonnement tenu à Matignon et à l'Elysée est simple : faire payer les moins fortunés est le plus efficace car ils sont infiniment plus nombreux !
Cela présente un risque si précisément les premiers de corvée, les jeunes et les retraités prennent conscience de la force que représentent leur nombre, leur unité et leur détermination.
Qu'on se rassure, tout le monde sera concerné par la super austérité qui arrive, du plus petit village à la capitale. Tous les services publics seront impactés.
40 milliards d'économies, représentent près de trois fois ce qu'étaient les précédentes cures d'austérité et le débat des députés peut encore en ajouter. Darmanin n'est pas le seul à soutenir le gouvernement et à refuser des augmentations d'impôts qui égratignent si peu les superprofits et les plus riches. Dès lors, des amendements pourront dans le débat budgétaire réduire les baisses d'impôts et augmenter les réductions de crédits publics. Peut-être y aura-t-il quelques frénétiques du libéralisme économique qui en profiteront pour proposer quelques réformes structurelles aptes à en finir avec ce qui demeure du modèle social français.
N'est-ce pas la mission que la bourgeoisie a confiée à Emmanuel Macron depuis sa première élection qu'il s'efforce par tous les moyens d'achever, au mépris de la démocratie et grâce à la collaboration de l'extrême droite ?
Jusqu'à présent, ce premier ministre si avenant n'a pas révélé à partir de quel niveau de rémunération on entrait dans cette catégorie de privilégiés de la fortune.
Les efforts de propagande déployés pour faire accepter cette austérité sont à la mesure de son niveau exceptionnel.
Le coup de force du Président, la dramatisation de la situation des finances publiques, l'engagement du gouverneur de la Banque de France, celui du président socialiste de la Cour des comptes, la mobilisation de tout le système politico-médiatique, tous ceux qui prétendent à gauche "attendre pour voir", tout cela n'a qu'un objectif : empêcher que les ripostes populaires soient suffisamment puissantes, déterminées et unitaires pour imposer des reculs significatifs à un gouvernement sûr de lui parce que pour le moment encore sous la protection bienveillante du RN.
La témérité de ce dernier n'est pas sans présenter de risques. Beaucoup de ses électeurs issus des milieux populaires n'ont pas voté pour les candidats qu'il présentait pour sauver la mise à la macronie qu'ils voulaient chasser des ors du pouvoir.
Obtenir que les victimes de leurs choix de classe y adhèrent est une chimère que poursuivent sans cesse les oligarques du monde entier. Par l'adhésion ou par la force.
Imaginer que ce serait sans effets négatifs sur les mobilisations nécessaires reviendrait à prendre ses désirs pour des réalités.
Ne pas voir combien pèsent les angoisses que provoquent la dégradation de la situation internationale et les difficultés accrues de la vie quotidienne, empêche de mesurer l'ampleur des efforts militants à accomplir.
La discussion de la loi de Finances va offrir des opportunités à de précieuses clarifications. S'en saisir et démontrer que les solutions de la bourgeoisie ne sont pas les seules possibles, ne pas se contenter de dénoncer, proposer, débattre au travail ou dans la commune, avancera le moment où les ruisseaux remplissent de grands fleuves jusqu'à leur donner un débit irrésistible.
Souvent, on ne se souvient pas de ce qui en amont a provoqué ces débordements imprévisibles qui produisent des résultats que l'on croyait inaccessibles.
Composantes du Nouveau Front Populaire, allez à la rencontre des étudiants, séparément ou ensemble.
Ne redoutez pas d’être accusés de complicité avec le terrorisme du Hamas et d’antisémitisme.
Il n’est question que du combat contre la précarité et pour le respect de la dignité humaine des générations porteuses du devenir de la nation.