Quarante milliards de réduction des dépenses publiques sur un an, c’est du jamais vu.
Et l’aimable premier ministre de déclarer que la crise financière est devant nous !
Toutes les catégories sociales, tous les services publics seront touchés.
Heureusement, les oligarques s’en sortiront.
Ils peuvent même caresser l’espoir de voir leurs victimes accepter les sacrifices qui leur sont réclamés.
Tel est le but de la formidable campagne de propagande qui se déploie sur fond de dramatisation de la situation des finances publiques.
Si le Nouveau Front Populaire en reste à déclarer qu’avec Lucie Castets, il en aurait été autrement, je redoute que nous ne soyons pas à la hauteur de l’affrontement de classes qui en quelques semaines vient de prendre une nouvelle dimension.
C’est à la crise multidimensionnelle du capitalisme que le pays est confronté. Tant que ses causes et son dépassement ne viendront pas dans le débat public, je crains que la bourgeoisie remporte cette bataille politique à laquelle elle consacre des moyens colossaux.
Mesurons qu’avec Michel Barnier, ils en sont à accréditer l’idée qu’il serait un opposant d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal pour qu’il puisse, au goutte à goutte, distiller le poison de la résignation et de la fatalité.
Il reste à éclairer la stratégie du président de la République, sa dissolution de l’Assemblée nationale, son coup de force au lendemain des élections législatives et sa disparition subite du devant de la scène politique nationale.
Quand a-t-il pris conscience de la haine que ses choix en faveur des puissants et ses comportements méprisants provoquaient parmi nos concitoyens ? Quand s’est-il résolu à abandonner le « ni droite, ni gauche » qui a fait sa gloire pour le remplacer par « Tout à droite » ? Quand est-il passé d’un rempart contre la progression de l’extrême droite à la nécessité d’accélérer son intégration dans l’arc républicain ? D’accélérer aussi l’exclusion d’une des composantes des gauches pour désintégrer la Nupes puis ensuite s’attaquer à l’unité du NFP en s’efforçant d’intégrer à ses orientations une des sensibilités de ce dernier ?
Autant de questions auxquelles des réponses convaincantes n’ont pas encore été apportées alors qu’elles illustrent les efforts d'adaptation d’une bourgeoisie radicalisée qui sent monter les contestations de sa domination.
Va-t-elle aller jusqu’à lancer un avis de recherche d’Emmanuel Macron, ce grand disparu ?