Au soir du 9 juin, rares seront nos concitoyens qui observeront le nombre de sièges obtenus par chaque liste.
A l'exception des adhérents du PCF qui attendaient dans l'inquiétude de savoir si la barre des 5% avait cette fois été franchie par Léon, Fabien et André.
Le peu qui le fera auront oublié dès le lendemain.
Seront regardées avec encore beaucoup plus d'attention que d'habitude quelle liste est arrivée en tête, sa suivante et l'écart entre les deux.
Les résultats des listes de gauche, divisées pour pouvoir se compter, n'intéresseront que leurs candidats et une partie des militants, ceux peu nombreux qui auront participé à la campagne électorale.
Mais bien sûr, pour eux, l'ordre dans lequel seront arrivés les nains sera de la plus haute importance.
S'il se confirme que c'est le RN qui l'emporte, sur toutes les chaînes de télévision, il ne sera question que de la prochaine élection présidentielle, désormais à portée de vote de l'extrême droite.
Si la macronie est loin derrière, Bardella se réjouira de la sanction infligée à Emmanuel Macron.
Si au contraire, l'écart est faible, tous les ministres, celui de l'Intérieur en tête, se succèderont pour expliquer que le Président le plus méprisant et cynique de la Ve République vient d'être à nouveau légitimé par le suffrage universel.
Si l'écart est important, ce sera à cause du niveau de l'abstention, couplet tenu par tous les représentants de LR agonisants, de la défunte Nupes, à l'exception des dirigeants de LFI qui eux diront, haut et fort : "On vous avait prévenus !".
De l'Union européenne, il n'en sera guère question, nous y sommes habitués.
Tout cela alors que menace une guerre mondiale, qu'à Gaza, le génocide d'un peuple est à l'œuvre et que chaque jour, une mesure supplémentaire d'austérité est annoncée, dont certaines sur recommandation précisément de Bruxelles.
Que la politique est belle !
On peut même la prédire aisément.
Je prends les paris.