Certains, sur les réseaux sociaux, crient : "Aux fous", persuadés que s'il n'en restait qu'un, les espoirs les plus fous seraient permis. Quant à moi, je considère, conscient que je rame à contre-courant, que la seule chose qui pourrait les pousser à s’unir, c’est la perspective de l’emporter. Or tous savent analyser un rapport des forces électoral.
Ils vont donc feindre d’y croire, proclamer leur fol amour de l’union et du rassemblement, tout en zappant en réalité sur l’élection présidentielle qu’ils considèrent perdue. Sans oublier, bien sûr, un appel impeccable à faire barrage à la sinistre Le Pen au deuxième tour. Un réflexe républicain en quelque sorte, dont chacun espère qu’il ne s’émoussera pas tant son efficacité apparaît de moins en moins évidente aux électeurs.
Ainsi, Fabien Roussel explique ce qu’il fera quand il sera à l’Elysée, mais il serait le plus heureux des hommes s’il atteignait 5 %. Son objectif n’est pas d’être président, il n’a pas perdu la raison. Il veut simplement conserver un groupe à l’Assemblée et négocier pour ça avec le PS.
Beaucoup se contenteraient d’une élection qui marquerait la fin de Mélenchon et des Insoumis. D’autres considèrent cette élection comme un tour de chauffe pour une prochaine. Leur jeunesse le permet. Bref, la victoire étant jugée impossible, ce sont les intérêts personnels et ceux des partis qui prennent le dessus. C’est cela qui est à l’origine de la multiplicité des candidatures. Si la gagne était possible, il en irait tout autrement.
Elle deviendrait, avec ses retombées politiques, un puissant facteur d’union. Ce qui confirme que la faiblesse de chaque composante, parce qu’elle rend la gagne impossible, est un puissant facteur de désunion. Or c’est l’inverse qui est le plus fréquemment admis. Toujours et encore l'oeuf et la poule.
On peut même imaginer, à droite comme à gauche, qu’un poste de premier ministre ferait un lot de consolation fort acceptable ou même tout simplement, de se retrouver dans le premier gouvernement du deuxième quinquennat Macron. On peut lui faire confiance au télé-président,, la division de ses adversaires restera son sport préféré car elle a produit le résultat qu’il en attendait. Quand sortirons-nous de cette caricature de la politique ? On n'en prend pas le début du chemin et pourtant, nous savons où celui emprunté conduit.