On sablerait le champagne Place du Colonel Fabien si la liste présentée par le PCF aux élections européennes de 2024 passait la barre des 5%. Ce serait légitime car dix ans sans être représentés au Parlement européen seraient vécus comme une catastrophe.
Pour l’heure, ce n’est pas acquis. Certes, un sondage publié par le JDD de Bolloré a pu donner confiance, mais comme tous les sondages, il est incapable d’apprécier ce que sera le niveau de la participation électorale le jour du vote. Si la Nupes abordait ce scrutin divisée, la déception du peuple de gauche et écologiste serait telle qu’il pourrait ne pas aller voter, dans des proportions encore plus grande que d’habitude pour cette élection.
Dès lors, aucune des composantes de la jeune alliance ne serait assurée d’être représentée au Parlement européen. En effet, on peut s’attendre à une forte participation des électeurs du RN qui pensent déjà à l’élection présidentielle. A une forte mobilisation également de ceux de la macronie qui voudront remettre en selle un poulain très affaibli par le passage en force de sa réforme des retraites et le souverain mépris du peuple dont il fait preuve.
Le différentiel de participation dans ce type d’élection est l’élément qui produit les plus gros écarts au final.
Or, l’électorat de gauche souhaite l’union qui seule permet de gagner.
Les décisions d’actions d’une intersyndicale plus unie que jamais, face à une inflation et une pauvreté qui vident les frigos et les caisses des associations caritatives, y poussent encore davantage.
Les jeunes du PS, des Verts, de LFI et de Génération.S sont déjà, ensemble, en campagne pour l’obtenir. Ils organisent des meetings communs. On imagine aisément ce que produirait la division finale. Surtout, il ne faut pas en parler.
Pourtant, l’enjeu est considérable quand l’extrême droite est aux portes du pouvoir et qu’elle entend utiliser ce premier scrutin national comme un tremplin pour y accéder. Les succès de Attal, de Darmanin viennent de montrer combien les idées d’exclusion, racistes, autoritaires, réactionnaires étaient puissantes dans notre société.
Chacun est placé devant ses responsabilités. Personne ne pourra dire que ce sera la faute des autres ou du vote utile.