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Billet de blog 8 juillet 2025

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Un congrès pourquoi ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le PCF réunira donc un congrès dont l’unique objet sera de confirmer que Fabien Roussel sera bien le candidat du PCF à la prochaine élection présidentielle. Une confirmation car qui en doutait ? Le secrétaire national du PCF est le seul qui dispose de cette certitude. Elle s’accompagne d’une autre, celle de ne pas avoir la moindre chance de l’emporter dans un pays dans lequel l’extrême droite est la première force politique.

Candidature de pur témoignage, certes de droit mais qui a pour conséquence, ajoutée à celle de Mélenchon rejetée par les partis de gouvernement, d’éliminer la gauche de la compétition.

Elle impose le double langage permanent. Partisan de l’union et dans l’obligation de la torpiller pour justifier un choix identitaire à l’élection présidentielle. Avec un discours qui en appelle à l’unité en liant élection présidentielle et élections municipales alors que ce qui est recherché n’est autre que la division aux deux, avec comme ambition partagée la volonté d’empêcher LFI de se développer.

Stratégie mise en œuvre à Villeneuve-Saint-Georges qui a permis à la droite de remporter un scrutin que la gauche n'aurait jamais dû perdre. Aux prochaines élections municipales générales, les mêmes causes produiront les mêmes effets. L’électorat de gauche votera avec ses pieds.

Une fois de plus, contrairement au meilleur de sa tradition, le PCF oppose identité et unité. Il va même l’inscrire dans le marbre en confirmant ses congrès précédents. Un congrès d’un parti qui tourne à vide et passe à côté de sa vocation historique, à savoir contribuer à construire un post-capitalisme quand le capitalisme en crise systémique se montre incapable de produire, de consommer et de se déplacer autrement ni d’empêcher la guerre alors que le dérèglement climatique poursuit sa course folle.

Il se tourne à nouveau du côté du fascisme.  Plutôt Hitler que le Front populaire. Les ministres ne sont même pas d’accord sur la façon d’affronter les canicules, les incendies de forêts et les inondations. La droite rejoint l’extrême droite pour nier que le dérèglement est lié aux activités humaines.

La science est supplantée par le bon sens. Catastrophe, des charlatans au pays de Descartes, Pasteur, Rousseau, Montesquieu et Ambroise Croisat !

Nos prédécesseurs, au sortir de la guerre, dans un pays en ruines, ont démontré qu’ils étaient capables de soulever des montagnes et de construire un modèle social innovant. Cette exception française, le duo Macron-Bayrou a pour mission d’y mettre fin avec la complicité du PS et du RN.  Autant de raisons qui font du changement radical de société une œuvre de salut public.

Sinon, Trump continuera de nous imposer d’augmenter nos dépenses consacrées à éviter la préparation de la troisième guerre mondiale ! De nous imposer du même coup la réduction des « crédits publics consacrés au social et au local » et, cerise sur le gâteau, également un climatoscepticisme criminel.

C’est au cœur de l’été que François Bayrou a choisi de présenter la globalité des sacrifices qu’il entend imposer. C’est tout dire de leur ampleur et combien il est indispensable de conserver aux prochaines élections municipales un caractère strictement local. Par quel miracle vont-elles échapper à un tel environnement auquel il convient d’ajouter que le RN a décidé d’en faire le tremplin de son implantation locale en vue de sa prochaine conquête de l’Elysée que lui-même estime impossible cette fois pour cause de plafond de verre pénal.

La gauche de gouvernement en appelle à une unité dont ce qui lui reste ne veut pas pour lui barrer la route cette fois et offre aux ambitions d’implantation locale les meilleures chances de succès par sa division. Elle nous prend pour des demeurés et montre qu’en matière de mépris elle peut le disputer à la droite. François Ruffin, avec ses gens qui puent un peu sous les bras a rejoint les sans-dents de François Hollande et les odeurs de Jacques Chirac. Tous dignes de confiance ! Il n’y a pas de raccourci possible à la prise en main de leur destin par les citoyennes, les citoyens et les jeunes.

C’est à y contribuer que les partis politique devraient se consacrer sinon leur inutilité les condamnera à disparaître. Le processus est déjà en cours. Sujet tabou par excellence alors que le nombre de militants ne cesse de se réduire et leur âge moyen d’augmenter. Aux déserts médicaux, il convient d’ajouter ceux d’activité politique. Cette dernière, pour l’essentiel, se passe à la télé et sur les réseaux sociaux.

A quand remonte le dernier tract trouvé dans votre boîte aux lettres ? Votre visite par un militant au porte à porte ? Autant de réalités superbement ignorées. L’activité politique traditionnelle est devenue plus virtuelle que réelle. Heureusement, les femmes, les jeunes engagés autrement dans l’action publique se multiplient. Deux mondes distincts se tournent le dos. Quel gâchis !

Il est le résultat de l’action d’une bourgeoisie radicalisée qui sait que la poursuite de sa domination sur notre travail et nos vies dépend de ses capacités à nous diviser, à nous séparer. Victimes de ses politiques, nous sommes les plus nombreux. Rassemblés sur des projets porteurs d’avancées de civilisation, nous aurions la force, comme à la Libération, de réussir des changements innovants qui échapperaient déjà aux logiques de l’accumulation du capital privé.

Il s’agit de mettre en œuvre un processus démocratique qui s’inscrit dans les contradictions de la société actuelle, profite de son niveau de développement et apporte des réponses durables à des enjeux que le capitalisme s’avère incapable d’affronter. Comme chaque fois dans l’histoire de l’humanité, il est question d’atteindre un plus haut degré de civilisation, cette fois débarrassé de tout volet de domination et d’exploitation, avec pour moteur une lutte des classes exacerbée à l’échelle mondiale. Une réelle alternative au modèle Trump et des oligarques US qui a pris de l’avance.

Alternative pacifique à la montée des violences et du fascisme qui marquent aussi une époque dont on sent bien qu’elle ne pourra continuer en l’état. L’anxiété existentielle des jeunesses en est la traduction la plus accomplie.

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