Aux Etats-Unis, les deux candidats qui s'affrontaient pour occuper la Maison-Blanche ont perdu des voix. Kamala Harris, candidate Démocrate, quatorze millions, soit sept fois plus que son adversaire Républicain. A sa décharge, ce n'est pas elle qui était prévue pour affronter Donald Trump et sa campagne électorale n'a duré que trois mois.
Ce n'est à peu près que sa seule excuse. Donc une élection qui a davantage été perdue que gagnée.
Les sondages de sortie des urnes nous apprennent que le vote sanction de la politique de Biden a joué un rôle important. Celle qui fut sa vice-présidente pendant quatre ans était la plus mal placée pour relever ce défi.
Deux questions ont particulièrement mobilisé les électeurs : la chute brutale du pouvoir d’achat et l’immigration. La première, Trump en a eu l’exclusivité, son adversaire préférant mettre en avant des vedettes de la chanson et du cinéma. Sur la deuxième, les deux candidats ont dit à peu près la même chose.
Ne soyons pas étonnés que des électeurs d’origine hispanique, implantés de longue date aux USA, aient voté Républicain pour la première fois.
Donald Trump a également eu l’exclusivité de la situation au Proche-Orient sur laquelle la candidate a délibérément choisi de faire le silence. Résultat, dans les grands campus, les étudiantes ont voté Démocrate pour défendre le droit à l’avortement. Les étudiants se sont massivement abstenus, la Palestine au cœur !
Comment dans ces conditions, sans le moindre projet alternatif, battre un populiste de la trempe de Trump ?
Impossible avec un sabre de bois. On ne peut gagner une élection en ne cherchant à se différencier que sur ce qui est à la marge des aspirations des électeurs et des contradictions qui taraudent la société.
Qu'en dire quand sur le fond, le même système a la préférence de l'un comme de l'autre ?
Dans de telles circonstances, Kamala Harris n'aurait-elle pas contribué, à son corps défendant, à ce qu'un milliardaire réussisse l'exploit d’apparaître comme le défenseur des plus pauvres contre les élites ? Le credo de tous les populistes.
Saurons-nous en France en tirer les leçons ?
Trump y est une femme à la peau blanche et aux idées noires.