Trois acteurs principaux dominent l’actualité de la planète. Chaque jour, ils créent l’évènement et tous les autres dirigeants en sont réduits à le commenter et à s’y adapter.
S’il en est ainsi, on le doit à ce que deux d’entre eux sont engagés dans une nouvelle organisation du monde qui n’est autre qu’une tentative du capitalisme mondial de répondre à sa crise systémique.
Donald Trump et Vladimir Poutine unissent la puissance de leur force et ne connaissent qu’elle, le premier, avant de pouvoir la tourner contre la Chine.
Le troisième, le président de l’Ukraine, avec la faiblesse et après l’agression dont a été victime la nation qu’il dirige, subit sur son territoire, depuis trois ans, une guerre en Europe qui sans cesse menace de s’étendre.
Sa population, sa jeunesse, celles de Russie lui ont déjà payé un lourd tribut avec un million de morts et de blessés, des destructions massives et des générations sacrifiées.
Mais alors que « le monde libre » est venu au secours du plus faible, la victime de l’agression de Poutine, ce sont les nations qui le composent qui ont permis à cette guerre de se poursuivre.
Elles continuent pourtant de prétendre qu’elle n’est pas la leur puisque leurs troupes, pour l’heure, ne sont pas engagées dans les combats ravageurs qui continuent sur le front, avec des missiles qui frappent partout en Ukraine et beaucoup moins en Russie.
Selon Emmanuel Macron, cette guerre n’aurait qu’un responsable qu’il désigne nommément, la Russie de Poutine, comme au Proche-Orient celui qui fait disparaitre les Palestiniens ne serait autre que le Hamas et son terrorisme.
Les intentions belliqueuses de l’impérialisme russe ne s’arrêteraient pas aux frontières de l’Ukraine qui, dès lors, serait le dernier rempart qui empêcherait le tyran de Moscou, fou de la puissance de ses armées, de nous atteindre.
Pourtant, le président Macron affirme qu’il le fait déjà, s’agissant plus précisément de nos hôpitaux, de son irruption dans nos cyber-informations et dans nos processus électoraux. Nos hôpitaux, ce n’est pas rien, même en temps de guerre, les conventions internationales sont censées les protéger !
Les USA de Trump et Musk voient leurs responsabilités totalement dégagées puisque le président de la République n’imagine sa défense européenne que comme une composante de l’OTAN dont chacun sait qui la domine.
Le cynisme est à son comble alors que l’Ukraine ne pourra pas encore longtemps demeurer la nation martyre qu’elle est devenue, c’est un conflit mondial qui est préparé pour assurer la relève, avec ses économies de guerre.
Les sacrifices déjà consentis pour faire durer celle qui paraît-il n’était pas la nôtre mais qui le devient chaque jour un peu plus, ne sont rien à côté de ce qui attend les populations et les jeunesses du continent. C’est plutôt vers une retraite à 70 ans qu’il conviendrait de s’orienter.
Mais, avec notre arme nucléaire partagée, nous disposerions de la dissuasion absolue. Elle repose sur des sous-marins indétectables parce que dans de grandes profondeurs. Quelle garantie qu’ils le seront toujours ?
Ceux qui créent l’évènement ne sont ni Macron ni les autres chefs d’Etats, ce sont Trump et Poutine dont l’alliance les a tous pris de court. Que d’efforts du locataire de l’Elysée pour convaincre qu’il serait devenu un des grands de ce monde alors qu’il n’était plus qu’un petit en France et dans l’Union européenne.
Un grand qui un jour tape amicalement sur l’épaule de Donald Trump, le lendemain est humilié dans le bureau ovale de la Maison Blanche au même titre que Volodymyr Zelensky et le surlendemain se félicite des avancées d’une défense européenne maintenue sous domination de l’OTAN et donc des USA !
Si autant de fables sont possibles, si les peurs et les angoisses qu’elles suscitent peuvent conduire au bout de la civilisation, au même titre qu’un dérèglement climatique devenu très secondaire, on le doit à une grande absence, celle des peuples.
Ce sont les oligarques qui ont la main.
Cela devrait clairement suffire à écrire la feuille de route des organisations démocratiques dans le monde entier, à revaloriser le rôle de l’ONU, de la démocratie, de la diplomatie et de la force des peuples, quand ils sont capables de l’exprimer.
Ce n’est pas celle qui se fait entendre.